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les collections aristophil

littérature

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NIVERNAIS LOUIS-JULES MANCINI-MAZARINI,

DUC DE (1716-1798).

MANUSCRIT

en partie autographe de ses

Fables

 ; 455

pages montées sur cordelettes de soie verte et reliées à

l’époque en deux volumes in-12 maroquin souple vert,

petite dentelle dorée d’encadrement ornée de grenades

dans les coins, titres dorés

F

ables

sur les plats sup., dos

lisses ornés, gardes de tabis rose.

8 000 / 10 000 €

Précieux manuscrit personnel de travail des

Fables

de ce charmant

fabuliste, poète, diplomate et ministre, membre de l’Académie

Française

.

Ce manuscrit compte 213 fables numérotées, plus un prologue, en

partie de la main d’un copiste, mais la plupart corrigées par le duc,

en partie de la main même du fabuliste. Certaines fables sont très

remaniées, parfois à l’aide de béquets, avec des passages biffés. On

relève des fables entières biffées, comme

Le Mâtin et les Roquets

(p.

144, « à reformer »),

Les Ormes et les Pommiers

(p. 215),

La Chanterelle

(219, masquée par un feuillet collé),

Le Barbet misantrope

(p. 281),

Les

Ecrevisses

(p. 362),

La Canne et ses œufs

(p. 385),

Le Lion detroné

(p. 390),

Les Portraits

(p 394) ; d’autres biffées et entièrement refaites

comme

Les Désirs ou le Mancenilier

. Parfois, Nivernais ajoute un

épilogue, un commentaire ou une note sur la source de la fable ;

ainsi, pour

L’homme qui regrette sa vigne

(70), il note : « Marc-Aurele

(Liv. 5, parag. 6) range les bienfaicteurs en 3 classes dont la derniere,

dit-il, est de ceux qui font du bien sans s’en appercevoir comme la

vigne porte du fruit et c’est ce dernier procédé qu’il conseille, et qu’on

ne manque jamais une occasion de faire du bien. C’est ce qui a fait

naître l’idée de cette fable » ; ou pour

L’asne et le Cheval

(64) : « La

moralité de cette fable est une pensée de ma 2

e

femme ». D’autres

sont inspirées d’Ésope, d’Abstenius, de « Pilpay », de l’histoire de

la Chine, du

Gulistan

, des

Contes tartares

, de livres de voyages, de

Dodsley, Desbillons, Jean-Jacques Rousseau, Buffon, Fontenelle,

Marmontel, etc.

Il s’agit de

l’exemplaire personnel du duc de Nivernais

, qui a dressé

lui-même en tête de chaque volume la « Table des fables contenuës

en ce volume ». En tête du premier volume, il a également dressé un

récapitulatif des « Fables lues à l’Academie dans les séances publiques »

en 1765, 1768, 1770 à la Saint Louis, le 24 mai 1766 « le P

ce

hereditaire

de Brunswick etant à l’Academie », le 3 décembre 1768 « le Roy de

Dannemarck etant à l’Academie et m’ayant prié de lire quelques unes

de mes fables », le 22 décembre 1768 « à la reception de M. l’Abbé

de Condillac, en 1770 à celles de Saint-Lambert et de l’Archevêque de

Toulouse, le 7 mars 1771 « le Roy de Suede etant à l’assemblée part.

de l’Acad

e

 », le 15 juin 1784 « le Roy de Suede etant à l’assemblée de

l’Academie à la reception de M. le M

is

de Montesquiou ».

Ces

Fables

seront publiées en 1796 en 2 volumes.

On joint

un petit poème autographe du duc de Nivernais : « Vers

impromtus à M. de Caraman le jour que ses enfans avoient joué

deux pieces de luy ».