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ACADÉMIE FRANÇAISE
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GREEN Julien
(1900-1998) [AF 1971,
22
e
f] ; il fut le premier académicien
étranger.
15 L.A.S. « Julien Green », 1932-1936,
à Louis GILLET ; environ 24 pages
in-8 ou in-4 (une carte postale),
enveloppes, montées sur onglets et
reliées en un vol. in-4 bradel demi-
percaline rouge.
1 500 / 1 800 €
Belle correspondance sur son travail de
romancier
.
[12.XI.1931]
. Green s’excuse de ne pouvoir
donner à René DOUMIC, directeur de la
Revue des deux mondes
(et beau père de
Gillet), son prochain roman : « le roman que
j’achève en ce moment me paraît loin de
convenir au public de la Revue des Deux
Mondes »….
22 septembre 1932
: « je serais
heureux de vous montrer le résultat de mon
travail, mais ce travail est long et très difficile
et la fin n’est pas en vue. Chaque jour repré-
sente pour moi une véritable lutte qui, hélas,
ne se termine pas souvent par une victoire.
J’en arrive quelquefois à redouter la lecture
d’une page achevée la veille, tant je crains
d’avoir à la biffer. Cependant, je ne vous
écris pas pour me plaindre d’un métier que
j’aime de plus en plus »...
[7.XI.1932]
: « je ne
sais encore comment mon récit s’appellera
[
Le Visionnaire
] et du reste il est loin de sa
fin. […] je ne sais même pas si je le publierai
sous sa forme actuelle […] J’arrive pénible-
ment à la centième page d’un brouillon qui
en comptera trois fois autant »…
1933
.
[26.V]
, il revient de Tunisie ; son roman
en cours « est terrible, il est mouvementé »…
6 septembre
: son roman est fini ; il n’a plus
qu’à le faire copier ; il a passé un mois en
Hollande « à lire, à écrire et à regarder des
tableaux »…
[29.IX]
, il a voulu recopier lui-
même la fin de son roman : « je ne me suis
pas fait faute de corriger mon texte. […] Je
suis attelé à un nouveau livre (commencé
depuis quatre ou cinq mois) »…
17 octobre
:
il se doutait que son livre ne conviendrait
pas à Doumic ; il réclame son manuscrit
que Pierre Brisson accepte de publier dans
Les Annales
: « Je donnerai un autre roman
à M. Doumic, mais, au nom du Ciel ! qu’il
me rende mon manuscrit ! J’en ai un besoin
urgent »...
9 août 1934
, condoléances pour la mort du
gendre de Gillet. Il évoque la situation en
Allemagne. « Jamais peut-être l’Europe n’aura
présenté un aspect plus singulier ni plus
déroutant qu’en 1934. Réfugions-nous si nous
le pouvons dans l’étude et dans le monde
enchanté des créations romanesques ! »…
6
novembre 1934
, évoquant leur conversation
sur ses “Virginians”, qui « sont en train de
devenir des Georgians, du reste, et qui plus
est des personnages de roman », qui sera
précédé d’une introduction donnant « au
lecteur français une idée de ce que pouvait
être le Sud avant la guerre de Sécession »...
La dernière lettre, 10 octobre 1946, est
adressée à Mme Louis Gillet lors de la dis-
parition de son mari : « ce qui me frappait
le plus chez ce grand ami que nous avons
perdu, c’était la générosité d’esprit et de cœur
dont la courtoisie était l’expression parfaite »...
On joint
une L.A.S., 8 juillet 1970, à Henry
de MONTHERLANT : « Votre phrase sur les
mauvaises langues, je savais bien que c’était
un mot et il m’a beaucoup amusé » ; puis il
parle du Père Cognet, imprévisible… Plus 2
L.A.S. à Jean Denoël et à André Maurois.
GREEN Julien
: voir n° 954.