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83

ACADÉMIE FRANÇAISE

957

GREEN Julien

(1900-1998) [AF 1971,

22

e

f] ; il fut le premier académicien

étranger.

15 L.A.S. « Julien Green », 1932-1936,

à Louis GILLET ; environ 24 pages

in-8 ou in-4 (une carte postale),

enveloppes, montées sur onglets et

reliées en un vol. in-4 bradel demi-

percaline rouge.

1 500 / 1 800 €

Belle correspondance sur son travail de

romancier

.

[12.XI.1931]

. Green s’excuse de ne pouvoir

donner à René DOUMIC, directeur de la

Revue des deux mondes

(et beau père de

Gillet), son prochain roman : « le roman que

j’achève en ce moment me paraît loin de

convenir au public de la Revue des Deux

Mondes »….

22 septembre 1932

: « je serais

heureux de vous montrer le résultat de mon

travail, mais ce travail est long et très difficile

et la fin n’est pas en vue. Chaque jour repré-

sente pour moi une véritable lutte qui, hélas,

ne se termine pas souvent par une victoire.

J’en arrive quelquefois à redouter la lecture

d’une page achevée la veille, tant je crains

d’avoir à la biffer. Cependant, je ne vous

écris pas pour me plaindre d’un métier que

j’aime de plus en plus »...

[7.XI.1932]

: « je ne

sais encore comment mon récit s’appellera

[

Le Visionnaire

] et du reste il est loin de sa

fin. […] je ne sais même pas si je le publierai

sous sa forme actuelle […] J’arrive pénible-

ment à la centième page d’un brouillon qui

en comptera trois fois autant »…

1933

.

[26.V]

, il revient de Tunisie ; son roman

en cours « est terrible, il est mouvementé »…

6 septembre

: son roman est fini ; il n’a plus

qu’à le faire copier ; il a passé un mois en

Hollande « à lire, à écrire et à regarder des

tableaux »…

[29.IX

]

, il a voulu recopier lui-

même la fin de son roman : « je ne me suis

pas fait faute de corriger mon texte. […] Je

suis attelé à un nouveau livre (commencé

depuis quatre ou cinq mois) »…

17 octobre

:

il se doutait que son livre ne conviendrait

pas à Doumic ; il réclame son manuscrit

que Pierre Brisson accepte de publier dans

Les Annales

: « Je donnerai un autre roman

à M. Doumic, mais, au nom du Ciel ! qu’il

me rende mon manuscrit ! J’en ai un besoin

urgent »...

9 août 1934

, condoléances pour la mort du

gendre de Gillet. Il évoque la situation en

Allemagne. « Jamais peut-être l’Europe n’aura

présenté un aspect plus singulier ni plus

déroutant qu’en 1934. Réfugions-nous si nous

le pouvons dans l’étude et dans le monde

enchanté des créations romanesques ! »…

6

novembre 1934

, évoquant leur conversation

sur ses “Virginians”, qui « sont en train de

devenir des Georgians, du reste, et qui plus

est des personnages de roman », qui sera

précédé d’une introduction donnant « au

lecteur français une idée de ce que pouvait

être le Sud avant la guerre de Sécession »...

La dernière lettre, 10 octobre 1946, est

adressée à Mme Louis Gillet lors de la dis-

parition de son mari : « ce qui me frappait

le plus chez ce grand ami que nous avons

perdu, c’était la générosité d’esprit et de cœur

dont la courtoisie était l’expression parfaite »...

On joint

une L.A.S., 8 juillet 1970, à Henry

de MONTHERLANT : « Votre phrase sur les

mauvaises langues, je savais bien que c’était

un mot et il m’a beaucoup amusé » ; puis il

parle du Père Cognet, imprévisible… Plus 2

L.A.S. à Jean Denoël et à André Maurois.

GREEN Julien

: voir n° 954.