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ACADÉMIE FRANÇAISE

la simplicité du théâtre grec et du théâtre de Guignol », même s’il

admire « les autres formes d’art dramatique ». Il revient enfin sur le

dénouement de

Crainquebille

, et la mise en scène et l’interprétation,

« au dessus de toute louange ».

On joint

une L.A.S., Jeudi (1 p. in-8), remerciant Robert de Flers de

« ce que vous avez dit avec tant de grâce de votre vieux confrère »…

947

FRANCE Anatole

(1844-1924) [AF 1896, 38

e

f].

MANUSCRIT signé « Anatole France »,

La Guerre et la

Paix

, [1907 ?] ; 8 pages in-8.

400 / 500 €

« Nous ne sommes pas des maniaques du pacifisme. Nous ne

nous bouchons pas avec des rameaux d’olivier la vue de l’humanité

formée aux vertus par la rude école de la guerre [...] colons, terres

et fruits de la terre, bestiaux, céréales, matières premières, produits

manufacturés, numéraire, crédits, tout ce qui fait la prospérité des

peuples et la force des races se gagnait jadis par la violence. C’est

maintenant affaire d’entente entre nations de civilisation égale. Il est

vrai que les races inférieures en font trop souvent les frais. Mais on

peut prévoir qu’un si cruel abus ne sera pas éternel. [...] La multiplicité

croissante des communications et des échanges, la solidarité forcée

des marchés commerciaux et des marchés financiers, les rapides

développements du socialisme international, de la fédération des

prolétaires, préparent insensiblement l’union des peuples de tous les

continents. La paix universelle se réalisera un jour, non parce que les

hommes deviendront meilleurs [...] mais parce qu’un nouvel ordre de

choses, une force nouvelle, de nouvelles nécessités économiques

[...] leur imposeront l’état pacifique »... Etc.

FRANCE Anatole

: voir n

os

983, 1033.

948

FRANÇOIS DE NEUFCHÂTEAU Nicolas-Louis

(1750-

1828) homme politique, ministre et l’un des Directeurs ;

agronome, poète, historien et critique littéraire [AF 1803,

2

e

f].

5 L.A.S. « François de Neufchâteau », 1792-1824 ; 9 pages

formats divers (portrait joint).

400 / 500 €

Épinal 17 décembre 1792

, au général DUMOURIEZ. Il recommande

au « libérateur de la Belgique » et « vengeur de la France » le docteur

Guinet « médecin, très instruit, zélé patriote qui pourrait être employé

avec succès ». Il lui adresse « un exemplaire d’une autre plaisanterie

philosophique, qui a été placardée avec succès à Paris et ailleurs.

C’est une parodie de la Déclaration des Droits. Peut-être une affiche

de ce genre peut-elle concourir à épurer l’opinion des Peuples, que

vous sauvez de l’esclavage »… –

Paris 21 novembre 1807

: il s’apprête

à déménager et veut redevenir « prêtre de Flore et de Pomone » ;

il est chargé de rédiger un tableau « de l’état de la langue et de la

littérature française depuis 1789 » et voudrait consulter à ce sujet

« un petit volume d’Entretiens de Balzac ». –

7 août 1819

, à Alexandre

PETITOT, au sujet de

L’Esprit de Corneille

dont l’unique exemplaire

a été envoyé à l’Académie ; il est en convalescence et ne lit aucun

journal ; il ne veut plus voyager, pour profiter de ses derniers jours :

« le meilleur moyen […] c’est de vivre avec l’amitié, et comme Candide,

de cultiver son jardin »… –

1

er

janvier 1820

, à François RAYNOUARD,

secrétaire perpétuel de l’Académie française : il envoie en étrennes

« une belle édition de

Gil Blas

, avec des notes qui contiennent la clé

du roman » ; des estampes suivront… –

20 juillet 1824

, à Népomu-

cène LEMERCIER, le félicitant de son drame,

Richard III et Jeanne

Shore

, qu’il a lu, sa goutte l’empêchant d’aller au spectacle : « en

lisant les bonnes pièces, je crois encore y assister ». Il fait quelques

remarques de style, et se montre pointilleux envers le travail de l’im-

primeur car la typographie laisse à désirer… Il lui reproche d’en faire

un peu trop : « la duplicité des tons peut-elle autoriser la duplicité

des sujets ? N’aviez vous pas assez à peindre de l’effigie affreuse de

ce coquin de Richard Trois ? […] vous aimez à créer des monstres

[…]. Cependant j’aurais préféré Richard trois, seul et pur ; mais avec

moins de monologues. Corneille se plaint d’avoir sacrifié, dans ses

premières pièces, à cette manie des acteurs, qui, de son temps aussi,

ne voulaient que des soliloques. L’essence de l’art dramatique est

pourtant dans le dialogue »…

949

FROSSARD André

(1915-1995) journaliste [AF 1987, 2

e

f].

MANUSCRIT autographe signé « André Frossard »,

Discours sur la vertu

, 1

er

décembre 1988 ; 6 pages in-fol.,

avec ratures et corrections.

200 / 300 €

Discours prononcé à la séance publique annuelle de l’Académie

française, le 1

er

décembre 1988

.

Après une introduction humoristique, et des réflexions sur la difficulté

que l’on éprouve à définir la vertu – avec référence aux vertus théolo-

gales et cardinales, et des souvenirs de Goethe, Catherine de Gênes

et sa propre enfance –, Frossard salue la vertu qui existe toujours

« chez quelques grands hommes et beaucoup de petites gens. Chez

ceux qui donnent de leur temps, de leurs forces, pour qu’un autre se

sente moins seul et ne désespère pas, chez ces inconnus dont la vie

tout entière ne forme qu’un seul acte de dévouement […] et qui seront

les derniers à savoir, dans leur obscurité, qu’ils avaient été un instant

la lumière du monde »…

On joint

l’édition (Imprimerie Nationale, 1989).

950

GARAT Dominique-Joseph

(1749-1833) publiciste, orateur,

homme politique, diplomate et philosophe [AF 1803, exclu

en 1816, 34

e

f].

10 L.A.S. et 4 L.S. « Garat », 1793-1825 et s.d. ; 16 pages

formats divers (portrait joint).

400 / 500 €

[Vers 1789 ?]

, à MARMONTEL, présentant sa candidature à l’Académie

française.

1792-1793

, comme ministre de la Justice puis de l’Intérieur.

16

frimaire

, au citoyen JARENTE : « Les meilleurs de tous les titres pour

obtenir des places dans une Republique vous les avés, ce sont les

lumières et le Patriotisme »…

24 novembre 1812

, à un collègue : « Sans

doute l’académie si souvent assaillie d’injures alors même qu’elle dort

ou se tait, sera outragée avec fureur, elle sera lapidée lorsqu’elle fera

une espèce de journal. Mais il faut des martirs, peut-etre, au culte

du bon gout »…

11 juin 1818

, demandant audience à RAYNOUARD.

1

er

juillet 1818

, à LACRETELLE, donnant son jugement sur des discours. 17

novembre 1825, à RAYNOUARD, lui recommandant chaleureusement

un drame d’Auguste Fabre qui va être lu à l’Odéon.

Mardi 23

, à son

neveu MAILLIA-GARAT, à qui il a besoin de parler… Etc.

On joint

1 P.S. signée aussi par Pache (1792) ; un décret de l’Assemblée

nationale avec sa griffe et vignette (1792) ; une la.s. « Garatl’aîné » de

son frère Dominique GARAT ; plus 2 décrets impr. de la Convention

nationale.