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ACADÉMIE FRANÇAISE

944

FRANCE Anatole

(1844-1924) [AF

1896, 38

e

f].

L.A., [octobre 1895, à Étienne

CHARAVAY] ; 6 pages in-12 (traces de

papier gommé).

400 / 500 €

Intéressante lettre sur sa candidature et les

prochaines élections à l’Académie fran-

çaise, bouleversées par le récent décès de

Pasteur

(28 septembre 1895) [France sera

élu le 23 janvier 1896].

Il donne des conseils à son « vieil ami » qui

doit écrire un papier pour la

Revue Bleue

sur

l’Académie : « dans ces sortes de travaux,

s’ils sont destinés à un journal littéraire, il

faut craindre la sécheresse. Tu ferais bien

de rechercher les anecdotes » ; il faut « un

article exact, mais d’une lecture facile et

agréable, sans trop de dates ni de noms

propres ». La mort de PASTEUR va certaine-

ment retarder les prochaines élections aux

fauteuils de Ferdinand de LESSEPS et Camille

DOUCET. Il pense que les trois élections se

feront ensemble, et « qu’il se formera un

grand et puissant parti pour porter BER-

THELOT au fauteuil de Pasteur ». Il rappelle

que Pasteur votait à droite… En tout cas sa

mort n’arrange pas ses affaires, et il ne s’il-

lusionne pas en prévoyant « que plusieurs

académiciens jugeront qu’une triple élection

de laquelle sortiraient un grand savant, un

gentilhomme et un homme de lettres pré-

senterait un caractère aimable de variété.

Enfin l’avenir, comme dit Homère, est dans

les couilles de Jupiter »… Il aura besoin du

soutien de ses vieux amis « pour me distraire

des visites qui m’effraient et qui m’attristent

plus que de raison ». Mme

ARMAN

a trouvé

le livre de Charavay charmant et agréable [

A.

de Vigny et Charles Baudelaire candidats

à l’Académie

, Paris, Charavay frères, 1879]…

amants et son influence sur Antoine... Il cite

Plutarque, Flavius Josèphe et Heine, donne

des indications iconographiques, et fait valoir

que si Gautier, « avec un art merveilleux, nous

l’a montrée égyptienne et barbare », elle était

plutôt grecque de naissance et de génie, et

reine. Puis il fait le portrait d’Antoine, grand

guerrier, grand amant, grand amateur de

pompe : « Il aimait l’Orient, ses trésors, ses

monstres, ses voluptés, ses splendeurs, ses

parfums, sa poésie. [...] C’est lui qui imagine

les folies de la Vie Inimitable, les déguise-

ments de nuit, les parties de pêche sur le

Nil, les fêtes prodigieuses »... Puis ce fut la

guerre, la fuite soudaine de Cléopâtre, la

retraite d’Antoine à Alexandrie où il revoit

la reine et forme avec elle une société plus

mélancolique...

Provenance

: ancienne collection Philippe

ZOUMMEROFF (28-29 avril 1999, n° 447).

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FRANCE Anatole

(1844-1924) [AF

1896, 38

e

f].

MANUSCRIT

en partie autographe,

signé,

Préface. Une Nuit de

Cléopâtre

; titre et 19 feuillets petit

in-4.

300 / 400 €

Préface pour une édition illustrée du

célèbre récit de Théophile GAUTIER

(A. Fer-

roud, 1894). Le manuscrit se compose de 6

feuillets entièrement autographes à l’encre

violette (pages 13 à 18) et de 13 feuillets d’une

autre main, la plupart avec corrections auto-

graphes portées par France à l’encre violette.

France se livre à une savante analyse de ce

que l’on sait ou croit savoir de Cléopâtre : sa

beauté, son physique, sa voix, sa science, ses