Previous Page  90 / 228 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 90 / 228 Next Page
Page Background

969

968

88

les collections aristophil

968

HUGO Victor

(1802-1885) [AF 1841, 14

e

f].

L.A.S. « Victor », 13 mai [1826], au poète Alexandre

GUIRAUD ; 2 pages et quart in-4, adresse.

1 000 / 1 500 €

Il félicite Guiraud pour son élection à l’Académie française, ouvrant

ainsi la voie aux « romantiques »

.

[Alexandre GUIRAUD (1788-1847) venait d’être élu le 10 mai, contre

Lamartine, au fauteuil de Mathieu de Montmorency.]

Hugo apprend la nouvelle au retour d’une petite excursion à quelques

lieues de Paris : « vous jugez avec quelle joie. Que Nodier et Lamartine

vous suivent maintenant ; c’est tout ce que demandent mes admira-

tions et mes amitiés. Ce sont des choix comme le vôtre et comme

ceux-là qu’il faut à l’Académie. Elle ne prend pas garde qu’elle date

du dix-septième siècle dans le dix-neuvième, et qu’il faut un peu de

jeune sang dans ses vieilles veines. Lorsque sa majorité commen-

cera à être de notre tems, elle regagnera tout à la fois, influence et

considération. Il y a donc deux causes pour que je me réjouisse de

votre élection : l’intérêt des lettres, et ma tendre amitié pour votre

personne et votre gloire »….

L’Académie française au fil des lettres

, p. 176-179.

969

HUGO Victor

(1802-1885) [AF 1841, 14

e

f].

L.A.S. « Victor Hugo », 16 janvier [1833], à M. MAYER à

Strasbourg ; 3 pages in-8, adresse (petite déchirure par bris

de cachet, petite fentes).

1 000 / 1 200 €

Belle lettre d’encouragement et de conseils à un jeune poète

.

Il le remercie « de la confiance que vous voulez bien placer en moi.

Sans mes yeux malades, je vous aurais répondu plus tôt et plus

longuement. Je ne faudrai jamais à la prière d’un jeune homme. Au

point de la vie où je suis arrivé, je suis encore assez jeune pour aimer

la jeunesse et déjà assez vieux pour la conseiller.

J’ai lu vos beaux vers. Je doute fort que l’Académie en reçoive de

plus beaux. Mais c’est précisément pour cela que je n’espère guère

qu’elle vous couronne. En général, ce qui va à l’Académie, c’est la

médiocrité. Essayez pourtant. Dans ma pensée, vous méritez déjà

plus qu’un prix de poésie ».

Il donne alors des conseils sur l’ode, attachant « peu d’importance aux

critiques de détail. Il y a quelques mauvaises rimes que vous feriez

peut-être bien d’effacer,

grand

et

volcan

,

plus

et

vertus

,

conjurés

et

cyprès

, &c. Une observation générale pour l’avenir. Vous avez un pen-

chant à l’antithèse qui vous servira peut-être cette fois à l’Académie,

mais dont vous ferez bien de vous défier pour d’autres ouvrages.

Adieu, Monsieur. Travaillez. Vous avez ce qu’il faut pour réussir.

Travaillez. Ne vous découragez et ne vous lassez pas. Savez-vous

le secret de tout succès dans ce monde quand on est fort, le voici :

perseverando

»…