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ACADÉMIE FRANÇAISE

craindre que tu ne sois horriblement fatigué

pour tantôt, pauvre adoré. Il me semble

que tu aurais pu faire imprimer un jour plus

tôt et garder cette nuit pour te reposer ?

Vraiment je ne sais pas comment tu feras

pour prononcer ton discours tantôt après

plusieurs jours de fatigues atroces, et d’une

nuit passée à corriger des épreuves à l’im-

primerie ? Il n’y a que toi pour des tours de

force de ce genre ; mais cependant, mon

bien aimé, il serait bientôt temps de changer

ce régime qui ne tant à rien moins qu’à te

tuer en détails. J’espère que tu vas mettre

à profit les quelques heures qui te restent

d’ici là pour te jeter sur ton lit ! Je sens déjà

quelque chose qui me remue dans l’estomac

comme si je devais

prononcer moi-même

le discours. Je suis sûre que je serai dans

un état hideux jusqu’à ce que tu aies fini. Je

ne me remettrai qu’au discours de Salvandy.

D’ici là j’aurai une montagne sur l’estomac.

Voici un autre incident

périodique

qui m’arrive

tout à point dans ce moment. Quelle chance !

[…] Quoi qu’il arrive je t’adore »…

aime Toto, comme le premier jour et plus

que jamais. Mais, hélas ! je n’ose pas en

croire autant de vous car

je n’en vois guère

les expériences

comme dirait ma servante.

Le fait est qu’académicien, ou candidat, ou

rien du tout je ne vous vois guère plus d’une

heure par jour l’un dans l’autre. Ça n’est pas

neuf ni consolant mais c’est de plus en plus

triste et douloureux »...

3 juin jeudi matin 4 h ½

. « Bonjour adoré,

petit homme, bonjour pauvre bien aimé,

bonjour Monsieur l’Académicien. Comment

vas-tu mon Toto bien aimé ? Il est bien à