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Littérature
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MORAND Paul (1888-1976).
MANUSCRIT autographe signé « Paul Morand »,
Vingt-
cinq poèmes sans oiseaux
, [1924] ; 32 pages sur 30 feuillets
in-fol. (305 x 205 mm.) montés sur onglets en un volume
in-fol. (rousseurs), relié demi-chagrin noir à coins soulignés
de filets à froid, dos à nerfs, titre doré, tête dorée, plats de
papier gris et gardes de papier marbré bleu azur.
20 000 / 25 000 €
Manuscrit unique de ce cycle de poèmes de la modernité
.
Les
Vingt-cinq poèmes sans oiseaux
ont paru en édition originale
dans le volume des
Poèmes (1914-1924)
, publiés aux éditions du Sans
Pareil en 1924, regroupant les recueils
Lampes à arc
(1919) et
Feuilles
de température
(1920), puis ces
Vingt-cinq poèmes sans oiseaux
jusqu’alors inédits, « tableaux ironiques et amers d’un
univers sans
oiseaux
» (Michel Décaudin).
Ce « manuscrit unique », comme l’indique Morand sur la page de titre,
comprend 23 poèmes ; manquent deux poèmes qui prirent finalement
place dans le recueil :
Un grand bonjour
et
Progrès de l’automne
,
et qui y furent sans doute ajoutés
in extremis
, la
Bibliographie de la
France
du 23 novembre 1923 annonçant même « vingt et un poèmes
inédits ».
Le manuscrit est écrit principalement à l’encre noire, d’une écriture
nette et quasiment sans rature, au recto de 27 grands feuillets de papier
ligné : plus 2 feuillets [10-11] de papier un peu plus foncé, dont un à
en-tête du
Ministère des Affaires étrangères, Direction des Affaires
politiques et commerciales
, brouillons au crayon noir et à l’encre
violette ou noire, avec un grand nombre de ratures et corrections.
Sur la page de titre, outre la mention « Manuscrit unique », Paul
Morand a noté : « Ces vingt cinq poèmes ont paru en 1924 en édition
originale au Sans Pareil ».
Inauguration d’un canon
(f. 2), signé « PM » : « Quand la table s’ovalise /
et que les verres changent de forme, / un Frère Supérieur, en frac, /
fait signer les hôtes sur le Livre d’Or »…
Inauguration d’un paquebot
(f. 3), signé « PMorand » : « Les artistes
de la Comédie-F
se
/ sont venus sur le paquebot à 4 turbines »…
Signal d’alarme
(ff. 4-5) : « J’ai été plus loin que les villes, / au-delà
de leurs cimetières, / des gazomètres, obscurs cirque »…
Poème cousu main
(f. 5
bis
) : « L’Etna sent la gare, / le figuier chaud »…
Léontine fait la culbute
(ff. 6 et 6
bis
), signé « PMorand », avec
didascalies : «
Le poète assiste au dernier quadrille du bal Tabarin
. /
bruit mouillé des jarretières ; / le pantalon de dentelles, écume de
la chute »…
Spectacle effrayant
(f. 7) : « Au-dessus de Grenelle / la lune poursuit
ses opérations à terme »…
Esprit d’entreprise
(f. 8) : « Les affaires ont été de mal en pis / en cette
[
sic
] automne lourd où les soies ont fléchi »…
Grande banlieue
(f. 9), dédié « à Irène Lagut » : « le chien a 14 mois /
le chat a 17 ans »…
Omnium-participation
(f. 10), brouillon très corrigé : « Ce février à
la terrasse des cafés / les corsages sont autant de démonstrations
d’amitié »… Au verso, ébauches et brouillons pour
Spectacle effrayant
et
Esprit d’entreprise
.
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