Previous Page  203 / 268 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 203 / 268 Next Page
Page Background

201

Littérature

505

NERVAL Gérard de (1808-1855).

L.A.S. « Gérard de Nerval », 1

er

juin

1850, à Jules JANIN ; 2 pages et

demie in-8, adresse.

3 000 / 4 000 €

Au sujet de sa pièce

Le Chariot d’enfant

,

écrite en collaboration avec Joseph Méry

.

[

Le Chariot d’enfant

, pièce indienne du roi

Soudraka adaptée par Nerval et Joseph

Méry, avait été créé à l’Odéon, dirigé par

Bocage, le 13 mai 1850.]

« Nous avons trouvé des éditeurs assez

imprudens pour hazarder, dans ce moment

ci, quelques centaines de francs sur un drame

en vers. Ils vous ont envoyé une épreuve

remplie de fautes d’impression et de fautes

de français, qui seront corrigées, la plupart

du moins, d’ici à deux jours ». Un Polonais

lui a signalé « un vers effrayant » vers la fin :

« J’aurais voulu lui donner un sou comme

aux étudians qui trouvaient des fautes dans

les Elzévirs, mais il m’a demandé à lire toute

la pièce, et j’ai craint que les droits d’auteurs

ne puissent suffire à payer son travail. Soyez

bon ; je sais que Bocage vous a fait je ne sais

quoi ; qu’enfin vous vous êtes promis de ne

pas parler de l’Odéon... Mais ceci est un petit

livre qui va paraître ; et Bocage s’éclipse pour

trois mois... Mettez nous quelques lignes, si

vous pouvez. Mauvaises, peu importe ; quand

vous parlez c’est la gloire – soit que l’étincelle

en soit rouge ou blanche. Au fond, je ne sais

trop de quelle couleur nous sommes, Méry

et moi, nous tâchons de faire ce qui est

bien et qui peut réussir. On a vu dans cette

pièce des mythes auxquels nous n’avions pas

songé. Dans tous les cas nous serions fort au

dessous du génie révolutionnaire de ce bon

roi Soudraka... dont vous avez l’œuvre chez

vous. Vous le reconnaîtrez en la relisant. Il

y a des époques où il est bon de tout dire,

ou de tout traduire, parce que, quoi qu’on

fasse, cela est indifférent »...

En tête de la lettre, Janin a noté : « Fou et

poëte, esprit distingué s’il en fut. Historien

de Rétif de la Bretonne et son successeur ».

Œuvres complètes

(Pléiade, éd. Guillaume-

Pichois), t. I, p. 1446.