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194

les collections aristophil

498

MONTHERLANT Henry de (1895-1972).

2 L.A.S. « Montherlant », 1946-1947, à Jean COCTEAU ; 2

pages in-4 (un bord coupé avec perte de quelques mots), et

1 page et demie in-12 avec adresse (carte postale).

500 / 600 €

Sur

L’Aigle à deux têtes

.

[La pièce de Cocteau,

L’Aigle à deux têtes

, a été créée le 21 décembre

1946 au théâtre Hébertot, avec Edwige Feuillère et Jean Marais dans

les deux rôles principaux, Silvia Monfort et Jacques Varennes.]

24 décembre 1946

. « Mon Cher Cocteau, “Nous sommes dévorés

par la légende”, dites-vous à peu près dans

l’Aigle

(les hommes, les

nations elles aussi, – le mauvais vin, la piquette des légendes). J’y

songeais en écoutant quelques-unes des réflexions que suscitait votre

pièce hier soir. Quoi que vous écriviez, vous êtes et vous serez jugé

sur l’idée (fausse) qu’on se fait de vous :

jamais sur l’

œuvre

NUE

.

Votre Aigle m’a très très impressionné, et un peu troublé –

sainement

troublé, du trouble de l’émulation […] Cela (cette œuvre) me parait

fort extraordinaire, et ce que vous avez fait de mieux, mais qu’il faut

connaître aussi le livre en main ; car cela est profond, et, au théâtre,

on n’a pas le temps de réfléchir. Vos quatre principaux personnages

sont excellemment interprétés. Tout cela m’a paru faire beaucoup

d’effet, quoique j’aie vérifié (depuis deux ans que je ne me suis pas

trouvé dans une salle de théâtre) ce que j’avais déjà compris à

la

R[eine] Morte

une salle de théâtre est, avant tout, un endroit où on

vient tousser. Que ces toux peuvent être gênantes ! […] Dans votre

pièce, il y a des beautés dans tous les registres celui de l’intelligence,

celui de la sensibilité, celui de l’action ».

Rome 4 novembre 1947

. Il le remercie pour

La Difficulté d’être

 :

« J’ai aimé ce livre si franc, où vous apparaissez si différent de votre

légende, où vous apparaissez dans votre simplicité. Je viens de

faire pèlerinage (l’anniversaire de sa mort) à la tombe de Pauline de

Beaumont, où elle est représentée de la façon la plus voluptueuse,

dans l’acte de mourir comme appelant un homme dans ses bras et

telle que je pense que l’artiste n’a pu le faire que sur les indications les

plus précises ce celui qui l’avait aimée [Chateaubriand]. Aucun doute,

ce n’est pas un père ni un frère qui a commandé ce bas-relief-là »...