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Littérature

d’un “bien” du père au fils est marquée par

le rôle que joue un objet symbolique : la

pipe. Il s’agit bien d’une affaire dans laquelle

le fils est appelé à succéder au père, d’un

recommencement inéluctable dont la fatalité

était inscrite en abyme dans le texte grâce

au récit plusieurs fois réitéré par César »

(Louis Forestier).

Le manuscrit du

Rendez-vous

est écrit à

l’encre noire au recto de 11 feuillets de papier

vélin blanc (28,5 x 19,5 cm). Il présente de

nombreuses ratures et corrections, ainsi

que des additions interlinéaires ou dans

les marges.

Une Parisienne élégante, épouse d’un agent

de change, va à un rendez-vous galant chez

son bel amant le vicomte de Martelet ; en

route, elle réalise qu’elle s’ennuie dans cette

liaison répétitive, et elle finit par détester « un

homme qui, depuis deux ans, l’avait forcée

plus de cent vingt fois à se rhabiller sans

femme de chambre » ; elle rencontre alors

le charmant baron de Grimbal qui l’invite à

voir ses « collections japonaises » ; en route,

elle s’arrête pour envoyer un télégramme

à Martelet.

On notera qu’une petite correction a

modifié le nom de l’héroïne, Mme Haggan

s’appelant d’abord Haggin puis Haggen.

Une autre montre une hésitation au sujet

de l’escalier de Martelet qui paraît à Mme

Haggan « haut comme la tour [Eiffel terminée

biffé

] [Notre-Dame

biffé

] Saint-Jacques ». Et,

quand elle arrive chez Martelet, ce dernier

s’agenouille devant elle : « elle croyait voir

M. Delaunay jouant pour la cent [quarantième

biffé

] vingtième fois ce cinquième acte d’une

pièce à succès ».

Provenance

 : ancienne collection Georges

Victor HUGO avec son ex-libris frappé sur les

plats EGOHUGO (le fer du doreur reprenant

une inscription de son grand-père).