Previous Page  139 / 268 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 139 / 268 Next Page
Page Background

447

137

Littérature

« Galanteries », puis dans l’appendice, tiré à

15 exemplaires hors commerce, du tome II

des

Poésies complètes

(Charpentier, 1876).

C’est le gendre de Gautier, Émile Bergerat,

qui le révélera au public en 1879 dans son

livre

Théophile Gautier, entretiens, souvenirs

et correspondance

, avec une lettre de Paul

de Saint-Victor définissant ce poème comme

« le dernier mot de la beauté plastique ». [Voir

Charles de Lovenjoul,

Histoire des œuvres

de Théophile Gautier

, t. II, p. 274 et 604-607.]

Le titre fait évidemment référence au cabinet

secret du musée de Naples.

Le manuscrit, quasiment sans ponctuation,

présente des ratures et corrections, et

d’importantes variantes inédites, différentes

de celles relevées par Lovenjoul dans le

manuscrit de premier jet sur le carnet de

Louis de Cormenin. L’ordre des strophes

est modifié sur ce manuscrit, et certains

quatrains figurent en deux ou trois versions

successives. Sur les deux premières pages,

Gautier a d’abord mis au net son poème, en

19 quatrains, puis il y a porté des corrections,

et ajouté dans la marge de gauche deux

nouveaux quatrains, puis rédigé dans la

marge de droite des versions alternatives

de six strophes, avant de mettre au point

sur la troisième page une nouvelle suite de

neuf quatrains.

« Des déesses et des mortelles

quand ils font voir les charmes nus

les sculpteurs grecs plument les ailes

de la colombe de Venus »...

La 7

e

strophe, faisant allusion à La Fontaine

et au poil de la brune, reçoit en marge une

nouvelle version alternative où apparaît le

vers : « le cheveu que rien ne rend droit ».

La 8

e

strophe offre une intéressante

correction inédite au 2

e

vers : « et tes Venus,

ô Titien », dont le début est corrigé en « grand

pornographe ».

C’est à partir de la 12

e

strophe que le travail de

réécriture devient plus important, et le poème

fortement remanié. Citons ainsi la première

version de l’avant-dernier quatrain, ajouté

dans la marge, après quelques ébauches

sur la 3

e

page :

« Sur ta soie annelée et fine

que l’art toujours voulut raser

ô douce barbe féminine

reçois mon vers comme un baiser ! »

447

GIDE André (1869-1951).

L.A.S. « André Gide », Cuverville 6

août 1912, à Jean

COCTEAU

 ; 2 pages

in-4.

1 000 / 1 500 €

Précieuse lettre portant sa première

appréciation sur l’œuvre de son jeune

admirateur

.

[Cocteau venait de publier son troisième

recueil de poésies,

La Danse de Sophocle

.]

« Si je les avais trouvés mauvais, vos vers, vous

le sauriez déjà, et je vous aurais mal pardonné

la grosse déception qu’ils m’auraient causée.

Mais rien ne m’est plus difficile qu’une lettre

que je ne puis remplir que de louanges. Vous

êtes prodigieusement, périlleusement bien

doué. De toute ma morosité je souris à votre

jeunesse. Quel jugement saurais-je porter

sur vos pensées ? Et comment critiquer la

danse, lorsque le danseur est charmant ? »…