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les collections aristophil
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EINSTEIN ALBERT
(1879-1955).
L.A.S. « Albert », Le Coq [Belgique] 25 juin 1933, à son
ex-femme Mileva MARIĆ-EINSTEIN ; 1 page et demie in-4
(plis fragiles) ; en allemand.
6 000 / 8 000 €
Lettre du début de son exil, à propos de leur situation financière
respective, et de leur second fils Eduard, schizophrène.
Choqué d’apprendre que Mileva est dans une situation fâcheuse à
cause de la maison, Einstein la rassure : il aura toujours les moyens
de l’aider, d’une manière ou d’une autre. À vrai dire, il lui reste très
peu, et tous autour de lui ont perdu leur travail et ne possèdent rien,
y compris les deux filles d’Elsa [sa seconde femme] et leurs maris.
Lui-même a perdu presque toutes ses réserves et possède bien moins
que Mileva. Mais comme il n’a pas d’obligations financières au-delà
du coût de la vie quotidienne, sa situation est bien moins compliquée.
Que Mileva lui écrive franchement et précisément combien la maison
lui fait perdre chaque année, combien de cela elle pourrait couvrir
de ses propres revenus, et à quelle hauteur s’élèvent les paiements
qu’elle doit faire immédiatement. Il verra ce qu’il peut faire. Il voudrait
essayer de l’aider de son mieux. La situation de Mileva s’améliorera
parce que la Suisse n’échappera pas à l’inflation, ce qui soulagera le
fardeau de l’hypothèque. Il a prié le jeune KARR d’aller lui donner ses
conseils. C’est un bon avocat et un bon homme d’affaires. Il pourrait
aussi donner des conseils sur la meilleure manière de se débarrasser
de la maison. Qu’elle le reçoive ouvertement et qu’elle lui montre
tout. Il suggérera aussi à Einstein comment aider Mileva, et tant qu’il
pourra l’aider elle ne finira pas dans le pétrin…
Il était heureux d’apprendre le léger mieux de l’état de Tetel, et espère
que ça va durer. Si seulement on pouvait lui trouver un travail régulier,
ce serait le meilleur remède. Le tout serait qu’il ne s’en aperçoive
pas, puisqu’il serait susceptible de le refuser, par rancune. Qu’elle
tâche d’obtenir, par exemple, qu’il écrive à Einstein, dans le détail,
pour le convaincre de la justesse des thèses principales de FREUD.
Ce pourrait être un autre type d’activité, aussi, qu’il ne jugerait pas
comme étant de commande (« Versuche ihn beizubringen, er solle z.
B. durch eine längere schriftliche Darstellung mir die Richtigkeit der
Freud’schen Haupthesen zu beweisen suchen. Es kann aber auch eine
andere Art Thätigkeit sein, die er nicht selber als “befohlene Arbeit”
wertet »)…
EINSTEIN ALBERT
(1879-1955).
Signed autograph letter, signed « Albert », Le Coq [Belgique]
25 June 1933, to his ex-wife Mileva MARIĆ-EINSTEIN;
1 page and a half, in-4 format (fragile folds); in German.
6 000 / 8 000 €
Progressively losing everything to the Nazis, this letter dates from
the beginning of Einstein’s exile and discusses both his first wife’s
and his own financial situations, as well as their second son, Eduard
who suffered from schizophrenia.
Mileva is in a difficult financial situation with her house, and Einstein
promises to help, although he is surrounded by the wreckage of
the Nazi takeover of power in Germany: ‘all those around me have
lost their jobs and possessions, including Elsa’s two daughters and
their husbands. I myself have lost almost all my reserves and own
much less than you do’, although he admits that his situation is « less
complicated ». He asks Mileva therefore to make an assessment of
the situation with the house, suggesting that her situation will improve
if inflation sets in in Switzerland as this will alleviate her mortgage
payments; he recommends a young lawyer to advise Mileva and
promises “as long as I am able to help you, you will not be reduced to
rags”. The letter ends with comments concerning Eduard, suggesting
that he work on “a lengthy written exposition to try to prove to me
the rightness of Freud’s hypotheses.”