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33

(30 juillet) ; il décrit l’ingénieuse mécanique des cafés pour servir de la bière fraîche. Le 31, route dans la poussière noire vers Namur ;

visite de la ville, dont la magnifique église de Saint-Loup. Le 1

er

août, à Dinant, pittoresque visite de la grotte. Les 3 et 4, malgré des

coliques qui l’indisposent, Labiche visite Bruxelles (églises, palais du prince d’Orange, hôtel de ville) et va au spectacle. Puis c’est Malines

et Louvain, où Labiche visite avec émotion la collection du conseiller Vanderscrieck. Le 6, promenade à Tervueren. Le 7, à Bruxelles,

après avoir quitté son père et rejoint un nouveau compagnon de voyage, Dutemple, Labiche va admirer les Rubens du Musée ; le 8, visite

du palais du prince d’Orange, de la Chambre des représentants (« mauvaise tenue des députés, ils parlent en dépit de l’éloquence et de

la grammaire – comme des vaches flamandes ») ; visite d’adieu à son oncle Ramier qui veut le marier à sa cousine Céline ; départ pour

Gand. Le 9, visite de Gand ; déjeuner à la table d’hôte avec des capitaines belges (« Leur conversation est d’une bêtise et d’une nullité

sans égale – grande discussion pour éclairer cette question : à savoir si un officier a, ou n’a pas le droit de porter un chapeau de paille en

bourgeois ») ; grande émotion devant les tableaux de Saint-Bavon, le Rubens et

L’Agneau mystique

des frères

V

an

E

yck

(« les premiers

inventeurs de la peinture à l’huile. Ce tableau qui a près de 400 ans est encore plein de fraîcheur et d’expression ») ; embarquement pour

Bruges sur

La Belle Arsène

, tirée par des chevaux, chemin pittoresque. Le 10, visite de Bruges ; départ pour Ostende, où il reste jusqu’au

13 : promenades sur les digues, bains de mer (amusante description des cabanes roulantes et des baigneuses), dégustation d’huitres… ;

le soir, « station à notre fenêtre pour guetter les tétons de notre voisine, ils sont fermes et se ressentent de la vertu des bains de mer ».

Le 14, voyage sur les canaux jusqu’à Gand, où nos voyageurs prennent la diligence le soir ; le lendemain, arrivée à Anvers (jusqu’au 19) :

traversée par le bac, visite de la ville (les admirables Rubens de la cathédrale, la chapelle Rubens de Saint-Jacques, la citadelle, l’église

Saint-Paul, le port…) ; description de la procession de Notre-Dame ; enthousiasme devant les chefs-d’œuvre du Musée… Après une

journée de voyage, visite de Liège (21) : églises, la citadelle, les bords de la Meuse ; puis c’est Spa (22).

Le 23 août, voyage par Pepinster, et Eupen où l’on passe la douane, et arrivée à Aix-la-Chapelle ; le soir,

Don Juan

de Mozart en

allemand (réflexions sur l’effet dramatique du dernier acte). Du 24 au 26, visite d’Aix : la cathédrale, l’hôtel de ville, la salle du congrès,

fabrique d’aiguilles ; le soir, amusant dîner arrosé, jeu à la redoute,

Fidelio

de Beethoven au théâtre…Puis c’est Cologne le 27 (églises,

cathédrale, musée…), Bonn le 28, d’où les voyageurs embarquent sur le Rhin (ticket joint) et admirent les paysages pittoresques,

Coblentz le 29. Le 30, voyage depuis Boppard, par Oberwesel, Bacharach et le fort de Falkenberg, jusqu’à Bingen. Le 31, visite de la

tour de Drusus, et remontée du Rhin en bateau jusqu’au Johannisberg ; visite et libations ; puis navigation jusqu’à Mayence. À la fin

du carnet, notes sur Cologne et les sites remarquables de la vallée du Rhin. Visite de Mayence (1

er

septembre) ; puis, plus longuement,

de Francfort (2-3), avec représentation de

Macbeth

traduit par Schiller. Le 4, départ pour Darmstadt ; puis Heidelberg le 5 (visite de la

ville universitaire, des ruines du château, de l’atelier du peintre français Greinberg…), Carlsruhe le 6, Baden le 7 avec un bel effet de

brouillard ; voyage sur l’impériale jusqu’à Strasbourg. Visite de Strasbourg (Saint-Thomas et tombeau du maréchal de Saxe, la cathédrale

et le chantier de la tour, l’arsenal). Retour par Nancy, Metz, Reims…

105.

Eugène LABICHE

.

M

anuscrit

autographe, et 2

manuscrits

de

travail

en partie autographes pour

Deux Papas très

bien ou la grammaire de chicard

, [1844] ; 46 pages in-fol., 102 pages in-4, et 25 pages in-fol.

1 000/1 500

T

rès

intéressant

dossier

de

travail

pour

Deux Papas très bien ou la grammaire de chicard

, comédie-vaudeville en un acte par

Labiche et Auguste

L

efranc

(1814-1878), créée au Théâtre du Palais-Royal le 6 novembre 1844, avec Leménil et Grassot dans les rôles

des pères, Poupardin (négociant) et Tourterot (propriétaire à Châtellerault), et, dans ceux de leurs enfants qui se marieront à la fin

de la pièce, Germain (le médecin César Tourterot) et Mlle Juliette (Camille Poupardin), ainsi que Lacourrière dans celui de l’avoué

Gélinotte (prétendant éconduit, mais qui se révèle fils naturel de Poupardin). C’est

la onzième

pièce

connue de

L

abiche

, et la dixième en

collaboration avec Lefranc (avec qui Labiche écrivit 36 pièces) ; elle fut alors publiée chez Beck, et recueillie (c’est la deuxième de ses

pièces que Labiche retient) en 1878 dans le

Théâtre complet

[

OC

, t. I, p. 151]. « C’est une aimable satire de la manie qu’on eut, à l’époque

où la pièce fut jouée, d’assaisonner la conversation de mots d’argot (qui étaient aussi des mots-scies), comme

chicard

,

chicocandard

 »

(Gilbert Sigaux).

*

M

anuscrit

de

travail

en

partie

autographe

d

une

première

version

,

Un Anglais

« comédie vaudeville, 1 acte » (10-36 pages grand

in-fol., certains bords un peu effrangés et déchirures réparées au dernier f.). Les 10 premières pages (scènes 1 à 9) sont de la main

d’Auguste Lefranc, avec béquets, ratures et corrections, et d’importantes corrections et additions de la main de Labiche, qui a inscrit

en tête la liste des personnages. La suite est entièrement de la main de Labiche, avec de nombreuses ratures et corrections (et quelques

petites additions marginales par Lefranc). En 23 scènes, cette version est plus longue et fort différente de la version définitive : un

des principaux protagonistes est Sir Pitiful, « Baronnet anglais » (ce personnage disparaîtra de la version finale), Poupardin est noble, le

prétendant éconduit se nomme Alfred Duménil, et la scène se passe à Chinon.

*

M

anuscrit

de

copiste

avec

corrections

autographes

,

Un Anglais

([1]-101 pages in-4 en cahiers cousus). Cette mise au net du

manuscrit précédent porte de nombreuses ratures et corrections, ainsi que quelques additions marginales, de la main de Labiche.

*

M

anuscrit

autographe

de

la

nouvelle

version

, intitulée

Le Père de l’étudiant

, et annotée au dos «

Le Docteur Césarius

, plan »

(25 pages grand in-fol., qqs feuillets effrangés avec qqs petites déchirures). Cette nouvelle version, où l’Anglais a disparu, annonce la

version définitive (dans un texte assez différent), mais elle est cependant plus développée, avec 22 scènes (15 dans le texte imprimé), et

fait intervenir le notaire Peillotet (supprimé ensuite) ; la scène se déroule maintenant à Courtenay (ce sera Châtellerault dans la pièce).

Entièrement de la main de Labiche, elle présente de nombreuses ratures et corrections ; on relève quelques additions marginales de la main

de Lefranc. Il s’agit d’un scénario très détaillé, avec de nombreuses didascalies, et où une partie des dialogues est rédigée, mêlée à des

indications pour l’écriture définitive ; ainsi dans la 1

ère

scène, au milieu d’une réplique de Tourterot : « Bien poser le personnage de César

qui lui a appris son argot et est seul capable de le comprendre dans l’Indre et Loire » ; dans la scène 2, cette indication biffée : « poser que

Tourterot étonne Poupardin qui ne l’a pas vu depuis dix ans, par son nouveau langage – poser en outre la susceptibilité de Poupardin à

l’endroit de la grammaire – faire pressentir l’altercation qu’il a eue cette nuit dans le coupé avec un inconnu grossier », remplacée par : « poser

par un a-parte et par des signes d’intelligence entre les deux pères que Camille ignore le but réel de la visite »… Etc.

Littérature