Previous Page  64 / 180 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 64 / 180 Next Page
Page Background

62

181.

André SUARÈS

(1868-1948).

M

anuscrit

autographe

signé,

Colloque avec Pascal

, [1909]

; 21 ff. petit in-4

écrits au recto, montés sur onglets, et reliés en un volume

demi-vélin ivoire à coins (

Devauchelle

).

700/800

B

el

essai où

S

uarès

interroge

P

ascal

.

Le texte fut publié dans la

Grande Revue

du 25 avril 1909 (le

manuscrit a servi pour l’impression), puis recueilli en 1936 dans

Valeurs

de Suarès. Il se compose de trois parties : I,

Le Masque 

;

II,

Colloque 

; III,

Paroles

. « À mes yeux, dans l’antichambre du

sépulcre, Pascal lutte encore, contre lui-même et contre le

monde, dans l’espoir ineffable d’être vaincu : c’est Jacob mieux

instruit, qui veut laisser sa chair, sa vie et tout son être aux

mains de Jésus Christ. Le masque de Pascal, c’est toujours la

tragédie. Je veux être plus confident de ce mystère, que de sa

vie même. Je veux voir de plus près ce grand mort, et connaître

d’où lui vient une si ardente lueur de tristesse. Peut-être, est-ce

un reflet de l’extrême amour, qui est toujours nourri d’extrême

douleur. Ha, je voudrais que ce ne fût point la lumière cruelle de

la défaite. La grandeur de Pascal n’est pas dans l’intelligence, si

grande soit la sienne ; mais d’avoir l’âme si intense et si nue. J’y

trouve ce qui le sépare de ceux même qui l’admirent le plus :

ils le saisissent mal, n’étant pas à l’échelle. C’est pour eux qu’il

est sceptique. Ils le voient toujours comme il eût été, s’il vivait

parmi eux. Pascal a eu tant d’avenir dans sa pensée, qu’en effet

nous l’avons encore au milieu de nous »…

182.

Eugène SUE

(1804-1857). 33 L.A.S., 1845-1856, à Étienne

M

asset

(et Madame) ; 75 pages in-8 ou in-12,

adresses.

1 800/2 000

T

rès

intéressante

correspondance

à

son

ami

et

agent

littéraire

.

[Le Savoyard Étienne

M

asset

(1799-1857) était l’associé de l’éditeur musical Eugène Troupenas. Présenté à Eugène

Sue par Prosper Goubaux en 1845 pour participer à ses actions caritatives, il va devenir son agent littéraire, négociant

avec les éditeurs pour l’édition des romans de Sue, pour placer les manuscrits de ses nouvelles œuvres dans les

journaux, et pour régler ses différends éditoriaux ; devenu son homme de confiance, il gérera aussi ses finances ; après

le coup d’État de décembre 1851, il accueillera Eugène Sue en Savoie, à Annecy ; ils se brouilleront en 1856 à cause

des prises de position religieuses de Sue, qui choqueront le catholique Masset.] Nous ne pouvons donner ici qu’un

rapide aperçu de cette correspondance.

[22 avril 1845]

, remerciant Masset de sa participation « à une bonne œuvre qui assurera un peu de bien être à deux

femmes dans une position bien pénible »… – Il lui offre

Le Juif errant

« comme un faible gage de souvenir pour tant de

bonnes et aimables relations »… –

[Septembre ? 1846]

, le remerciant de son aide : « je sais combien dans cet état de

crise financière, et surtout à une fin d’année, les capitaux sont rares. J’ai eu cette année une construction considérable

à solder, ce qui m’a mis à peu près à sec aussi »… Il est heureux de savoir que

Le Juif errant

intéresse Masset, et évoque

la « chère Olympe [

P

élissier

], enfin devenue madame

R

ossini

, et bien digne de ce haut et grand bonheur par l’inaltérable

affection, le profond dévouement dont elle avait donné tant de preuves à l’illustre maestro »... –

[Décembre 1847]

,

longue lettre relative à la publication de

L’Orgueil

en feuilletons dans

Le Constitutionnel

, les comptes avec

V

éron

, un

projet de publication aux États-Unis des

Sept Péchés capitaux

… Puis il raconte une battue aux loups dans sa propriété

des Bordes… –

[Septembre 1848]

, longue lettre récapitulant le découpage des

Sept Péchés capitaux

, le nombre de

feuilletons et de volumes pour l’édition, le temps nécessaire pour écrire les derniers volumes, et leurs comptes : « si

j’avais pu penser à demander la vigoureuse exécution du traité dans un pareil moment je n’aurais pas consenti à une

perte de 18 000 pour avoir la paix, et je me serais regardé comme couvert contre Véron par notre traité mais encore

une fois, vous le savez bien, je n’ai pensé, comme je le devais, qu’à deux choses : avoir la paix et vous décharger le

plus possible en ne vous demandant pas 10 000 par chaque v[olume] manuscrit, et en commençant un remboursement

anticipé que je ne devais effectuer qu’à l’expiration de notre traité

en juin 1850

par l’abandon des trois volumes que

je devrais publier après cette époque. Ma bonne volonté a été je vous l’avoue irréfléchie, car j’avais oublié certaines

fins de compte qu’il me faut solder […] J’aurai donc 11 mois (du 1

er

octobre à la fin d’août) pour écrire ces 3 volumes,

je soigne de mon mieux ce que je fais et j’écris au moins et très facilement un demi volume par mois. Je pourrai donc

avoir certainement écrit 2 volumes en outre des 3 qui me restent à écrire pour le complément de ma publication. Ces

deux volumes manuscrits de surplus que je m’engagerais à vous livrer avant la fin de juillet prochain, ne pourraient-ils

pas vous servir de garantie et de remboursement ? »… –

[Juillet 1849]

. Il termine d’écrire pour Émile de Girardin la