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170.
Jean-Jacques ROUSSEAU
(1712-1778).
M
anuscrit
autographe ; 1 page et demie in-4.
1 000/1 500
N
ote
sur
B
runehaut
, en vue de l’ouvrage sur les femmes que Rousseau entreprit entre 1746 et 1750 pour sa protectrice
Mme Louise
D
upin
(1706-1799), et qui ne vit jamais le jour. Rousseau donne comme référence le tome III de l’
Histoire
de l’Église gallicane
[du P. Jacques
L
ongueval
, 1730-1734]. « Quand à Brunehauld, l’auteur en dit moins de mal : mais
raconte son supplice par l’ordre de Clotaire comme un fait constant, et il ajoute [:] Déplorable sort d’une Reine qui,
avec de grands vices, avoit, comme nous avons vu, des qualités vraiment Royales. Il est vrai que plusieurs historiens,
et surtout les legendaires nous la dépeignent avec les couleurs les plus noires et les traits les plus odieux, mais comme
la pluspart de ces auteurs écrivoient sous le Règne de Clotaire et de ses enfans, ne peut-on pas soupçonner qu’ils
vouloient par là justifier en partie la trop grande sévérité dont ce Prince avoit usé envers elle. Quoi qu’il en soit, sans
entreprendre ici l’Apologie de cette Reine, nous croyons qu’elle auroit paru moins coupable, si elle avoit été moins
malheureuse »…
171.
Léopold von SACHER MASOCH
(1836-1895). L.A.S., Gratz 22 janvier 1880 ; 4 pages in-8 (petites fentes
réparées, légères rousseurs) ; en français.
800/1 000
À
un
traducteur
. Il est très content que la traduction de son roman soit finie avant la fin du mois, et que le traducteur
souhaite aller lui-même à Paris pour placer le roman. « Les journaux lesquels jusqu’ici ont publié mes œuvres sont : la
Revue des deux mondes
, la
Revue nouvelle
, le
Journal des Débats
,
La France
,
Le Rappel
,
La République française
,
Le
Figaro
,
Le XIX Siècle
. Je crois que ce serait le mieux de parler premièrement à M. Girardin » pour
La France
, et ensuite
à M. Bapst (
Débats
), mais il ne faut parler à aucun éditeur tant que le roman n’aura paru « en journal » : « Chaque
éditeur veut avoir le roman pour le publier lui-même en journal et pour payer l’auteur et le traducteur si mal que
possible ». Pour le journal, il faut exiger 30 centimes par ligne. « Aussitôt que j’aurai un nouveau roman ou un récit
un peu plus grand je vous enverrai le manuscrit avant de le publier en Allemagne. M
lle
Strebinger, qui a traduit mes
œuvres pendant les dernières années, m’a fait dire tant de choses dégradantes qu’il me fallait la chasser de ma maison
[…] mais elle a encore en mains mon roman
La Femme divorcée
(qui a paru dans
La République
) et le manuscrit d’un
récit
La Mère de Dieu
. Je voudrais bien savoir si elle a publié le roman en volume et le récit dans quelque journal »…
172.
SAINT-POL-ROUX
(1861-1940). L.A.S., Paris [1891], à son « cher Pierre »,
un ami d’enfance marseillais
;
4 pages in-8 (petits défauts et répar., cachet de collection).
150/200
« Me voici bien en silence avec toi – depuis si longtemps !... Tu ne m’en veux pas plus que je ne t’en veux, j’espère,
notre amitié – toute d’enfance et de village – étant faite de fraternelle miséricorde. Les amitiés de ce genre se survivent
n’est-ce pas, à travers les négligences de la vie ? » Il lui demande des renseignements sur « des jeunes poètes de
Marseille, les principaux ayant de
l’avenir
», comme Elzéar Rougier, Auguste Marin ou Gabriel Mourey, le « mouvement
poétique à Marseille », ses journaux et revues, etc. Il évoque le
Mercure de France
où il écrit, l’
Enquête sur l’évolution
littéraire
de Jules Huret… Il a passé quelques semaines à Marseille « dernièrement. Mais, en sauvage, je n’ai vu
personne. Te félicite tardivement du ruban hyacinthe qui épiscopalise ta boutonnière, et de tes nombreux succès »…
O
n
joint
2 L.A.S. de
sa
fille
D
ivine
, avril 1943, sur son séjour à Paris, le docteur Mondor qui soigne sa jambe (blessée
par un soldat allemand), René de Obaldia, etc.
170
171
Jeudi 20 juin 2019 à 14 heures