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173.

George SAND

(1804-1876). L.A.S., Nohant 26 [pour 22] juillet 1875, [à

C

harles

-E

dmond

, rédacteur au

journal

Le Temps

] ; 3 pages in-8 à son chiffre.

600/800

S

ur

les

C

ontes

d

une

grand

-

mère

,

et

sur

T

olstoi

.

Elle lui envoie « 

la fée Poussière

qui est bien griffonnée, parce que je l’ai faite et refaite. Je vais mettre au net le

Gnôme des huitres

, et vous le recevrez incessamment ». [Ces deux contes paraîtront dans

Le Temps

les 11 et 25 août.]

Elle voudrait lire le manuscrit de son ami Charles

R

ollinat

« sur les Poquelin. Je veux le lire. S’il est mauvais, sans

ressource, je lui dirai de vous en débarrasser. S’il y a du bon, je le lui ferai refaire. Mais il vous a donné une traduction

de M

r

Toltoï [

sic

],

une incursion au Caucase

, dont

T

ourgueneff

lui a dit en propres termes : c’est aussi beau que le texte.

En ce cas, c’est d’une réelle valeur car le Toltoï est bon et

les deux hussards

que j’ai lus dans

le Temps

était un petit

chef-d’œuvre. On a dit à Rollinat, au mois de mars, que son

Caucase

ne paraitrait que dans six mois. Je trouve cela très

dur quand on a de la place,

et

tant de place

 ! pour certains romans interminables où une situation unique est délayée

en un nombre indéfini de feuilletons. J’aime beaucoup personnellement l’auteur du

Beau Solignac

[Jules

C

laretie

] ; il

a toujours été charmant pour moi, mais s’il m’eût consultée, je lui aurais dit d’en supprimer les deux tiers. Le roman-

feuilleton ne souffre pas ces développements. Je m’en suis aperçue en lisant

Nanon

dans

le Temps 

; ce qui me plaisait

sur le papier, m’a paru insupportable en chapitres. C’est pour cela que je voudrais vous faire une série de contes ou

d’anecdotes tenant chacun dans un seul feuilleton. Je trouve cela très difficile, pour moi surtout, habituée à barbouiller

tant de papier sans compter mes pages. Mais je veux tâcher d’en venir à bout, au moins pour une demi-douzaine ».

Elle ajoute : « Ne prendrez-vous pas de vacances ? Envoyez donc vos turcs à la promenade et venez nous voir »...

Correspondance

(éd. Georges Lubin), t. XXIV, p. 350.

174.

Jean-Paul SARTRE

(1905-1980).

M

anuscrit

autographe, [vers 1958] ; 1 page in-4 sur papier quadrillé

(manque un coin sans perte de texte).

500/600

F

ragment

de

scénario

sur

F

reud

. [Sartre écrivit deux scénarios sur Freud pour le réalisateur John

H

uston

, puis renonça

à rattacher son nom au film

Freud, passions secrètes

, 1962].

Le présent feuillet donne un dialogue entre Freud et son épouse, Marthe, et marque le moment critique où Freud

renonce à l’hypnotisme en faveur de la psychanalyse. « Marthe ! Je vais te faire une surprise : tu te rappelles mon

journal ? et le compte rendu de mes rêves. – Oui. – J’ai eu bien tort de les brûler. Je voulais faire pleurer mes

biographes. Eh bien vois-tu je n’en aurai pas. J’abandonne l’hypnotisme […] Il y a fort peu de gens qui sont assez forts

pour supporter de voir le Diable. Pas moi. » Suit un jeu de scène : Freud ôte sa jaquette, sort son couteau, et cherche

parmi ses costumes, un costume tyrolien, dont il tire un second couteau. « Il prend une ficelle, attache le premier au

second, s’approche de la fenêtre, laisse tomber un couteau, attend. Le fil se tend et l’autre couteau tombe dans la

rue. – Attention, hé ! C’est une putain. Il referme la fenêtre. Marthe entrebaille la porte. Ne me regarde pas pendant

que je te parle. J’aurais honte. J’ai fait quelque chose que je ne t’ai pas dit. C’est la première fois. Je ne peux pas te le

cacher. – Qu’est-ce que c’est ? – Tu m’avais fait peur »…

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