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Jeudi 20 juin 2019 à 14 heures
première partie des
Mémoires d’un mari
, et en même temps prépare l’
Histoire d’une famille de prolétaires
: « plus
je vais plus je suis
fou
de cet ouvrage, je trouve des choses historiques d’un intérêt et d’un dramatique merveilleux.
Je crois que cela peut être très
amusant
et vous savez c’est le grand moyen de succès. M.
L
achâtre
m’a donné l’idée
d’un prologue sur les barricades de février »… Il donne sa version de la manifestation du 13 juin : « Les montagnards
sont tombés dans un guet-apens très bien préparé, puis la réaction est arrivée avec toutes ses violences, mise à sac
d’imprimerie, de bureaux de journaux etc. par la 2
e
légion de la garde nationale, et autres gentillesses qui me font
trembler pour l’avenir car la violence amène la violence, et du train où vont les choses, les tristes et honteuses affaires
de Rome aidant, il y aura nécessairement réaction contre la réaction. Pourvu que tout se fasse
parlementairement
,
le reste ira de soi, mais l’année sera je crois difficile à passer sans
guerre
étrangère
, et la guerre étrangère c’est la
Convention et le Comité de Salut public. Si ce mauvais pas est franchi, nous verrons forcément des temps meilleurs »…
–
[Décembre 1849]
, envoi à son « cher et bon tuteur » de volumes manuscrits des
Mystères du peuple
et des
Enfants
de l’amour
; il va avancer son travail pour Lachâtre, mais a dû acheter beaucoup de livres pour sa documentation et est
gêné. « Je ne m’exagère pas plus que vous l’apparence de succès des
Mystères
, je sais combien tout cela est précaire.
Seulement, puisque vous y consentez je crois opportun de pousser l’affaire afin de profiter de la vogue si elle dure. J’ai
bien soin d’adoucir tout ce qui peut choquer et il faut vivre dans le temps où nous vivons pour qu’un tel livre soit
gêné
au lieu d’être encouragé. […] J’espère ouvrir 1851 avec une notable diminution dans cette grosse somme que vous
m’avez prêtée avec une confiance si généreuse et si cordiale »...
[27 août
1851
]
, une fluxion de poitrine l’a obligé à rester « au lit 11 grands jours, terrible chose pour moi qui vous le
savez ai
l’horreur
de rien faire » ; il termine le 7
e
volume… –
[8 décembre]
, il est « comme tant d’autres de mes collègues
arrêté et détenu au fort du M[on]t Valérien »… –
[13 décembre]
, il a été libéré : « Si comme je le crains, la crise et ses
conséquences continuaient, moi qui pour mille raisons suis bien décidé à ne plus m’occuper de politique active, j’irais
le plutôt possible attendre dans votre pays des temps plus calmes, et passer 2 ou 3 mois en Savoie. Si ensuite l’ordre
s’asseyait je reviendrais en France, sinon je resterais en Piémont »... –
[27 décembre]
, il a obtenu l’autorisation de
résider à Annecy. Il s’inquiète des mesures de l’état de siège : interdiction du colportage des
Mystères du peuple
, lois
sur la presse, difficulté à vendre sa propriété des Bordes, etc.
Ferney [18 janvier
1852
]
, il est arrêté à la frontière suisse… –
[Annecy 28 février 1852]
, récit d’une promenade à Nâves
et Villaz, et plan détaillé de la « première série » d’un nouvel ouvrage,
Les Femmes ou La Korrigan couleur de rose
,
« histoire fantastique et réelle » : « L’ouvrage serait divisé de telle sorte qu’il pourrait parfaitement se fractionner, et en
cas de
succès
se continuer sans de trop longues interruptions »… –
[10 mars]
, proposition d’un nouvel arrangement
financier avec Masset, avec livraison d’un demi-volume par mois ; le titre définitif du nouvel ouvrage serait
Gilbert et
Gilberte
… –
Annecy-le-Vieux 27 avril 1852
, texte de la dédicace de
Gilbert et Gilberte
à M. et Mme Masset : « Mes
chers hôtes, Permettez-moi, en souvenir de votre cordiale hospitalité, de vous dédier ce livre ; j’ai commencé à l’écrire
dans votre maison, où, grâce à vous, j’ai retrouvé presque tout ce que j’ai laissé en France avec tant de regrets : des
amis et une famille »…
[10 février 1853]
, sur
Jeanne et Louise
, et sa peur
d’être expulsé : « Rien dans mon petit livre n’a le
caractère d’offense, le nom de
Napoléon n’est pas prononcé
une seule fois. […] J’ai donc tout
espoir que ni la Sardaigne, ni
la Suisse, ne prendront
ombrage de mon
livre, mais il faut
malheureusement
en ces temps-ci
tout prévoir, […] il
se pourrait donc que
le gouv. français par
animosité contre moi et
malgré l’inoffensivité du
livre, exige mon expulsion
des États Sardes où je réside,
et de la Suisse où le livre a
été imprimé. […] je n’y songe
pas sans un cruel serrement de
cœur. Il me faudrait non seulement
quitter ce pays ci, où j’ai trouvé près
de vous et des vôtres une seconde
famille, mais le séjour de la Suisse me
serait aussi interdit, et j’en serais réduit à
m’en aller en Angleterre par la Belgique,
… / …