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175.
Jean-Paul SARTRE
.
M
anuscrit
autographe ; ¾ page in-4 sur papier quadrillé.
500/600
« Note de la page précédente » sur la
R
évolution
. « Il ne faudrait pas oublier, pourtant, que le Montagnard
R
obespierre
a soutenu les propositions de Brissot jusque dans les premiers jours de Décembre 91. Mieux, son esprit synthétique
aggravait les décrets mis aux voix parce qu’il allait droit à l’essentiel : le 28 Novembre, il réclame qu’on néglige “les
petites puissances” et qu’on s’adresse directement à l’Empereur […] Il est fort important aussi qu’il ait changé d’avis
peu après sous l’influence de Billaud-Varenne (qui insiste, aux Jacobins, sur la puissance des ennemis
du dedans
dans
l’état désastreux de notre défense aux frontières) ; il semble que les arguments de Billaud aient pris leur véritable
sens à ses yeux quand il apprit la nomination du Comte de Narbonne à la Guerre. À partir de là, le conflit lui parut un
piège savamment proposé, une machine infernale ; à partir de là il saisit brusquement le lien dialectique de l’ennemi
de l’extérieur et de l’ennemi de l’intérieur. La dialectique marxiste ne doit pas négliger les prétendus “détails” : ils
montrent que le mouvement immédiat de tous les politiques était de déclarer la guerre ou tout au moins de la risquer.
Chez les plus profonds, le mouvement contraire s’est dessiné aussitôt mais son origine n’est pas la volonté de paix,
c’est
la défiance.
»
176.
Marie de
R
abutin
-C
hantal
, marquise de SÉVIGNÉ
(1626-1696). L.A., [aux Rochers 4 novembre ? 1671],
à François Adhémar de Monteil comte de
G
rignan
; 1 page in-4, adresse au verso « pour Monsieur de
Grignan » (taches d’encre).
4 500/5 000
R
are
lettre
à
son
gendre
,
peu
avant
l
’
accouchement
de
sa
fille
dont
elle
s
’
inquiète
[le 17 novembre 1671, naissance à
Lambesc de Louis-Provence de Grignan ; un an avant, le 15 novembre 1670, à Paris, elle avait accouché d’une fille,
Marie-Blanche, son premier enfant].
« Voila ce que je vous adresse,
a vous qui estes un vray badin,
a vous qui faites des aplications,
jay trouvé celle cy, toute faite au
bout de ma plume et tout en
riant, je dis la verité, je souhaitte
que le temps passe, a quel prix,
helas au prix de ma vie, cest
une grande folie que de vouloir
acheter sy cher, une chose qui
vient infailliblement mais enfin
cela est ainsy.
Je ne scay sy vous avies
lannée passée daussy grandes
inquietudes que celles que je
sens que je vais avoir, sy cela
est je vous plains et jespere de
vostre amitié les mesmes soins
que jeus de vous. Adieu mon
tres cher ne soyes pas paresseux
descrire en ce temps la ».
Correspondance
, Bibl. de la
Pléiade, t. I, p. 376.
Jeudi 20 juin 2019 à 14 heures