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22.
Robert BRASILLACH
(1909-1945).
M
anuscrit
autographe signé,
Drieu la Rochelle : L’Homme à cheval
,
[avril 1943] ; 3 pages in-4 écrites au dos de bordereaux impr. d’
Abonnements
Je suis partout
, découpées
(et numérotées) pour l’impression et remontées sur onglets, interfoliées de papier fort avec coupures de
presse de l’article montées en regard du ms, rel. en un vol. in-4 demi-toile beige, pièce de titre maroquin
noir (
G. Gauché
).
1 000/1 500
D
rieu
la
R
ochelle
jugé
par
B
rasillach
.
Chronique littéraire consacrée à
L’Homme à
cheval
de Pierre
D
rieu
la
R
ochelle
(Gallimard,
1943), parue dans
Le Petit Parisien
du 19 avril
1943.
Brasillach recommande cette « suite de
quatre nouvelles, qui nous décrivent la vied’un
dictateur imaginaire d’Amérique du Sud, don
Jaime Torrigos, en présence de la conquête
du pouvoir, des femmes, de la révolte, et
des rêves de l’avenir », qu’il rapproche de
Stendhal, Mérimée ou Gobineau, en saluant
au passage ses romans
Rêveuse Bourgeoisie
,
« livre admirablement désespéré, chant
funèbre sur une classe sociale disparue », et
Gilles
étrangement mutilé par la censure de
Daladier. Le critique eût aimé une intrigue
plus unitaire et plus marquée, mais le style
se distingue de celui de « la littérature de
l’armistice », celle des analphabètes, des
retraités alcooliques et des jeunes gens
montés en grain : « soudain, dans ce navrant
désert, un livre, un vrai livre où se mêlent
l’élégance, la passion,
l’allure
, et une certaine
sécheresse fiévreuse où Drieu la Rochelle me
semble avoir tout à fait exorcisé les musiques
romantiques qui laissaient encore chez lui
comme des souvenirs de Barrès. Ici, c’est le
dix-huitième siècle qui semble régner, mais le
dix-huitième siècle tel que l’a compris, encore
une fois, Stendhal, celui où le vêtement de la
parole semble se mouler le plus précisément
possible sur le corps des réalités. [...] nous
passons constamment de l’orchestration
ancienne aux thèmes d’aujourd’hui, et le
produit est assez rare et assez précieux pour
que nous puissions le saluer comme le fruit d’extrême civilisation. C’est aussi un fruit de la civilisation que de pouvoir
écrire un pareil livre. Drieu la Rochelle est aussi loin que possible d’un mandarin, d’un clerc de la tour d’ivoire. Curieux
de son époque, il y a pris position avec la plus extrême netteté, et depuis longtemps déjà. C’est bien avant la guerre,
sa
Chronique politique
récemment parue nous le rappelle, qu’il posait le dilemme “Mourir en démocrate ou survivre
en fasciste”. Il osait appeler le fascisme par son nom, en un temps où ce n’était pas la mode. On sait aujourd’hui dans
quel sens il continue son action. Mais cette action ne l’empêche point de se livrer à ce jeu subtil et fort qu’est
L’Homme
à cheval
, si délicatement relié, certes, à nos problèmes, et pourtant au-dessus de leur dépouille et de leur apparence,
comme la tragédie classique est au-dessus des passions humaines dont elle se nourrit »...
23.
André BRETON
(1896-1966). L.A.S., Saint-Cirq Lapopie 3 juillet 1961, à Edmond
B
omsel
; 2 pages in-8,
enveloppe.
800/900
Il transmet à son ami avocat une lettre (jointe) de Jean-Claude Fasquelle des Éditions du Sagittaire concernant des
rééditions, « déplaisante au possible […] 1° dans la mesure où Gallimard s’opposait à la reproduction des textes
d’Apollinaire, Kafka, Nouveau, etc., l’
Anthologie de l’Humour noir
se trouvait démantelée et il était presque impossible
de la reconstituer sur d’autres bases : l’unique solution du problème était, comme l’a vu très justement Jean-Jacques
Pauvert, d’amener Gallimard à retirer son véto ; 2° il me paraît parfaitement impudent de rééditer les
Manifestes
sans
avoir pour cela mon agrément ». Il vient seulement d’apprendre que le Sagittaire lui a versé des droits sur l’édition du
Club du Meilleur Livre ; il se plaint de la mauvaise foi de Fasquelle… Etc.
O
n
joint
la L.S. de Jean-Claude
F
asquelle
à Breton, Paris 30 juin 1961 (en-tête
Les Éditions du Sagittaire
).