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13

24.

André BRETON

. 2 L.A.S., Paris 1961-1962, au Dr Odette

P

oulain

; 2 pages et demie in-4, enveloppes.

500/600

13 janvier 1961

. « Après avoir pris congé de vous un long débat s’est livré en moi, au terme duquel je me suis

déterminé à instruire ma femme de ce que vous m’aviez dit. Il m’a semblé agir ainsi plus conformément à ce que vous

aviez vous-même envisagé et aussi pouvoir choisir le moment et les formes relativement les plus opportuns. Pour tant

redoutée qu’elle fût de ma part, la communication qu’il m’incombait de faire a été accueillie de la manière la moins

dramatique possible […] je reste grandement ému de la manière dont vous m’avez parlé et de tout ce que j’ai trouvé

de souverainement humain dans la présentation que vous m’avez faite d’un événement douloureux »…

18 septembre

1962

. « Je suis profondément touché de ce que vous avez la grâce de me dire à propos de cette émission présentée

par Max-Pol

F

ouchet

. Rien n’en eût filtré jusqu’à moi sans le mouvement qui a porté quelques rares personnes – assez

bien avisées par la sympathie – à vouloir me donner idée de son ambiance. […] Sans pour cela tirer la moindre vanité

de ce que j’ai pu faire, je me loue d’avoir eu pour moi, quelquefois, votre oreille. J’ai grande et haute représentation

de vous, de votre savoir, de la qualité de votre jugement comme de la beauté de toute votre manière d’être »…

25.

Henri CAZALIS, dit Jean LAHOR

(1840-1909) médecin et poète.

P

oème

autographe signé, et ensemble

de 39 lettres, la plupart L.A.S., à lui adressées (ou à son épouse), 1872-1914 ; environ 80 pages formats

divers.

400/500

Sonnet

, poème autographe signé par Henri Cazalis, probablement de jeunesse, et qui semble inédit :

« La terre s’éveillait sous les baisers du ciel

Et le monde naissant frémissait de jeunesse

Et de l’immensité montait à l’Éternel

Un hymne d’innocence, un hymne d’allégresse »…

C

orrespondance

amicale

et

littéraire

par des écrivains, musiciens et artistes

.

Félicitations pour sa Légion d’Honneur,

recommandations de nouveaux patients, remerciements et félicitations pour ses ouvrages, dont

L’Enchantement de Sivâ,

Le Livre du Néant, Cantique des Cantiques

… Louise

A

ckermann

, Jean

A

icard

, Arvède

B

arine

, Victor du

B

led

, Gabriel

B

onvalot

, Paul

B

ourget

, Ferdinand

B

runetière

, Henriette J.

B

runhes

, Eugène

C

arrière

, Antoine

C

ros

, Léon

D

ierx

, Jane

D

ieulafoy

, Auguste

D

orchain

, René

D

oumic

, Émile

F

aguet

, Anatole

F

rance

, Reynaldo

H

ahn

, Ernest

L

avisse

, Charles

L

e

G

offic

,

Jules

L

emaître

, Lucien

L

évy

-D

hurmer

(2), Frédéric

M

asson

, Frédéric

M

istral

, Pierre de

N

olhac

, Louise

R

ead

(2), Henri de

R

égnier

, Camille

S

aint

-S

aëns

, Édouard

S

churé

(3), Louisa

S

iefert

, Albert

S

orel

, André

T

heuriet

, Albert

V

andal

, E.M. de

V

ogüé

.

O

n

joint

2 lettres de Sophie

C

azalis

mère à son fils, et 3 de William

C

azalis

(Neuchâtel 1877, à son frère Adolphe, à

son neveu Henri et à sa nièce Laure) ; et l’acte de succession de Sophie Cazalis née Vautier (1804-1864) signé par son

mari Adolphe Cazalis et ses enfants Henri et Laure (1865).

26.

Louis-Ferdinand CÉLINE

(1894-1961). L.A.S. « Louis-F. », [Saint-Germain-en-Laye] « le 4 » [octobre 1939],

à son « vieux Polo » [

G

en

-P

aul

], avec une P.A.S. « D Destouches »; 3 pages in-4 (papier jauni, marques de

plis), sous chemise toilée à rabats, pièce de titre sur le plat sup.

1 200/1 500

B

elle

lettre

au

lendemain

de

la

déclaration

de

guerre

,

alors qu

il

vient

d

ouvrir

un

cabinet médical

à

S

aint

-G

ermain

-

en

-L

aye

.

« Évidemment, c’est infernal et ça devient même marrant à force d’être sinistre. Enfin vu qu’on est nés dans ce

cauchemar on aurait tort d’être difficile. Pas de raisons d’en sortir – des petits entractes tout au plus »… Ce que Polo

dit sur sa femme est grave : Céline lui fait une ordonnance pour la débarrasser de l’œdème des jambes, tout en

assurant son ami qu’il est toujours à sa disposition. « J’ai une petite cagna suffisante ici pour un solitaire – et de grand

cœur. Chassant après un petit boulot (pas trouvé), j’ai rencontré

L

abric

rue d’Enghien en vélo – tout gaillard. Question

médecine je vais peut-être tout de même me défendre sur le tas. Si je faisais ma livre par jour je serais aux anges. Tout

sauvé ! J’ai déjà eu 3 clients ! Tout à la médecine ! La tôle est en friche. Je ne fais pas de frais. J’attends le client. Tu

décoreras éventuellement. La Pipe [Lucette Almansor] est au ménage – ma mère bourdonne – elle fait les rues avec

les cartes-modèle […] Enfin la truanderie générale marrant au fond. Si on entrevoyait la fin – mais c’est du jour le jour,

de l’heure de l’heure. C’est déjà joli – le coin est agréable s’il n’y avait pas toute cette horreur suspendue. Les gens ne

sont pas meilleurs dans la catastrophe. Encore plus aigres hélas ! Inutile de te dire que je n’ai rencontré personne de

la Butte – ne parle pas de S

t

Germain. Ce sont tous des double-six et de vilains crabes. Enfin on verra la suite. Denoël

ne donne pas signe de vie. Il va faire froid bientôt. J’attends du charbon. La nouille marche dure. La pipe est une fine

cuisinière à très petits frais. On danse dans la cave. […] La pauvre vie de rats ! »…

Il a joint une

ordonnance

pour une solution de digitaline cristallisée (« 5 gouttes le matin à jeun dans ½ verre d’eau

sucrée – 5 jours par semaine »), et pour des cachets de théobromine (« un à chaque repas »).

Lettres

, Bibl. de la Pléiade, p. 564 (39-36), incomplète.

Reproduit page 15

27.

Louis-Ferdinand CÉLINE

. L.A.S., [Korsør] le 20 [avril 1948], au Dr Odette P

oulain

; 5 pages in-fol.,

enveloppe.

1 200/1 500

M

agnifique

lettre

rageuse

contre

S

artre

et

les

accusations

portées

contre

lui

.

« Vous voyez ce qu’on me reproche,

tout

le Grief

, et que je sois encore vivant ! Rien d’autre ! tartuferie Sartre et autres

et tous ! Ah si je m’étais laissé égorger Rue Girardon… ce serait parfait ! Si l’on chierait bien sur ma tombe ! Que ce

… / …

Jeudi 20 juin 2019 à 14 heures