112
355.
Philippe SOUPAULT
(1897-1990).
M
anuscrit
autographe signé,
Guillaume Apollinaire : les
Calligrammes
(Paris
1918)
, « Hôpital 47 » [hôpital auxiliaire du territoire, Paris] juillet 1918 ; 3 pages in-4 (fentes au pli du dernier feuillet, avec
réparation au scotch au dos) montées sur onglets dans un vol. relié demi-veau noir, titre en rouge au dos (
D. Montecot
).
2 000/2 500
P
remier
texte
consacré
par
P
hilippe
S
oupault
à
G
uillaume
A
pollinaire
, dont il avait fait la connaissance
l’année précédente, après lui avoir envoyé son poème
Départ
, qu’Apollinaire fit publier dans la revue
SIC
.
Les Calligrammes
illuminent enfin les « vitrines
incolores » des librairies. « Nous connaissions et nous
aimions déjà presque tous ces poèmes de la paix et de la
guerre que Guillaume Apollinaire nous offre aujourd’hui.
En les reconnaissant notre joie fut plus grande et surtout
plus pure. Nous avons retrouvé le poète unique, l’auteur
des merveilleux
Alcools
»… Il explique la structure du
recueil, admirant en particulier
Les Ondes
et des pièces
voisines : « Le poète abandonnant les procédés usés et les
vieilles ficelles nous donne le poème dans toute sa pureté
et dans toute sa fraîcheur ; le rythme intérieur remplace
le rythme apparent et le lyrisme déchaîné en est banni.
Les silences, trésor poétique abandonné, mettent l’image
en valeur »… Il cite quelques vers du poète « explorateur »,
passe en revue quelques-uns des poèmes de la guerre
qui lui font regretter les admirables poèmes de la paix,
évoquant le poète blessé à la tête et trépané, qui a retrouvé
le calme de son logis du Boulevard Saint-Germain. « À
propos de
Calligrammes
on parlera sans doute beaucoup
des idéogrammes que l’auteur a semés çà et là. Une étude
approfondie (la seule acceptable) de ces essais en parlant
de ce livre leur donnerait une importance exagérée et une
place qu’ils n’occupent pas dans cet ouvrage. Un recul
plus grand semble nécessaire pour critiquer ou louer
ces tentatives. Ces querelles futures importent peu. Les
journaux nous ont appris que les astronomes viennent de
découvrir une étoile nouvelle. À leur tour les artistes et
les poètes ont vu naître au firmament littéraire à la fin de
juin 1918 une étoile de première grandeur »…
O
n
joint
une L.A.S. à Louis
B
run
,
Paris
12 mars 1924, à en-tête de
La Revue européenne
, pour lui rappeler sa promesse de lui envoyer
« les bonnes feuilles du livre de
R
adiguet
» [
Le Bal du comte d’Orgel
].
356.
Jules SUPERVIELLE
(1884-1960). 3 L.A.S., 1928-1934, à Henry de
M
ontherlant
; 4 pages et demie in-4.
150/200
27 avril 1928]
. « Je baigne encore dans
Les Fontaines du désir
, ce grand livre »…
Port-Cros 20 août 1928.
« à vos
Bestiaires
je dois des
heures de magnifique exaltation ! Et comme vous savez approcher les animaux, leur mystère. De là vous vient peut-être un peu votre
goût de torero »…
4 février 1934.
« Vos impressions m’auront toujours été précieuses ». Il lui enverra dans quelques semaines son nouveau
livre
Les Amis inconnus
. « Je suis bien content de vous voir
revenir
aussi à la poésie, si l’on peut dire, elle ne vous a jamais quitté »…
357.
Henri TROYAT
(1911-2007). L.A.S., Paris 14 avril 1975, à une dame ; 1 page in-4.
60/80
« Je suis heureux d’apprendre que la fin du
Moscovite
ne vous a pas déçue. Il est si difficile de conclure un roman dont on a longtemps
porté en soi les péripéties psychologiques et historiques ! Merci de votre fidélité à mes ouvrages. Un écrivain ne peut souhaiter de
meilleur encouragement »…
O
n
joint
une carte a.s. de remerciement par Marcel
A
chard
, et 2 cartes (fac-similés) d’Alain Peyrefitte et Simone Veil.
358.
Paul VALÉRY
(1871-1945).
M
anuscrit
autographe,
Jeune Parque
; 1 page et demie petit in-4.
400/500
N
otes
pour
son
poème
L
a
J
eune
P
arque
(1917) : « imprégner sa substance – mémoire comme un marbre, un onyx avec sa structure au
soleil – et se voir, ne plus se comprendre, s’être toute présente, subtile tellement que les événements, les dieux, les effrois, les maux,
malheurs, suspens – vus de si près, si intimement soient autre chose [...] et que tous les temps soient présents et absents, sans ordre,
le futur, diamant comme les autres et – les temps divers, les actes, comme les astres, tous les siècles présents, les ères »... Au verso,
ébauches de vers : « Je laissais se mourir le timbre de ma voix », et « Terre rude et mêlée à l’algue porte moi », avec des listes de mots...