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les collections aristophil
1821
.
19 janvier
. La colonie est menacée de départs : l’abbé BUO-
NAVITA en a fait la demande au gouverneur, Bertrand et sa femme
parlent hautement de partir sans attendre de remplacement, malgré
les regrets de Bertrand, dominé par sa femme… Chez l’Empereur,
« la maladie marche constamment, sa faiblesse est inexprimable, et
j’ai bien peur que notre docteur ne soit pas de force à traiter une
maladie aussi compliquée […], c’est un feu qui s’éteint »… Il joint un
testament succinct, nommant sa femme tutrice de leurs enfants et
leurs biens…
11 février
. Depuis le départ d’Albine, toute consolation
a quitté Longwood : « rien n’y vit plus, la mort semble nous y avoir
envellopés de ses ailes ; tout y est sombre monotone, lugubre ; Mad
e
Bertrand vient d’y faire sa 3
e
fausse couche depuis ton départ »…
L’abbé Buonavita risque de laisser ses os à côté de ceux de CIPRIANI…
« L’Empereur ayant pensé avec raison que le seul moyen de lever
tous les obstacles étoit de laisser au Roi et à ses ministres le choix
des individus m’a chargé de declarer à Sir Hudson Lowe “qu’il s’en
remettoit entièrement au choix qui serait fait par le Roi de France et
ses ministres et recevrait avec plaisir toute personne qui aurait eté
employé dans sa maison civile ou militaire, conseil d’état, &c, enfin
qui depuis 30 ans aurait servi sous les bannières tricolores, specia-
lement le duc de Vicence, le duc de Rovigo, le C
te
de Ségur, le C
te
de
Montesquiou, le C
te
Daru, le g
al
Drouot, le C
te
de Turenne, le Baron
Denon, Arnault, &c. en fait de médecins Percy, Desgenettes, Larrey,
Eymery – ou un médecin de leur choix” »…
5 mars
. La marche de la
maladie de l’Empereur est constante, quoique lente : « toutes les fois
que je le puis je l’arrache de son lit pour lui faire faire le tour du parc
en calèche, il ne peut plus du tout marcher même dans sa chambre
sans être soutenu, tant sa faiblesse est grande, c’est aujourd’huy un
cadavre qu’un soufle de vie anime encore. Au phisique et au moral,
ce maudit S
te
Helène l’aura tué »…
9 avril
. Ses jours et ses nuits sont
absorbés par l’Empereur, dont cependant la confiance dans le Dr
ARNOLD augmente, alors que la conduite légère d’Antommarchi est
inexplicable. « Bertrand m’aide tant qu’il peut à soigner l’Empereur
il voudrait fort partager avec moi la fatigue de passer les nuits, mais
jusqu’à présent je les ai toutes passées et MARCHAND et moi sommes
les seules personnes dont il veuille recevoir quelques choses »…
20
avril
. Montholon et Marchand continuent de se conduire en garde-ma-
lades ; le pauvre VIGNALI vient plusieurs fois par jour ; Mme B. se
désespère de ce que l’Empereur ne lui permet plus de le voir…
6 mai
.
Mort de l’Empereur
: « Tout est fini ma bonne Albine, l’Empereur a
rendu le dernier soupir hier soir à 6
h
moins dix minutes. Son agonie
a duré 12 heures elle a été affreuse en apparence mais rien ne peut
exprimer le calme et la resignation avec laquelle il a supporté des
douleurs déchirantes. L’ouverture de son corps a eu lieu ce matin.
Elle a prouvé qu’il était mort de la même maladie que son père, un
squirre ulcéreux à l’estomach près le pylore, les 7/8
e
de la surface de
l’estomach étaient ulcérés, il est probable que depuis 4 à 5 ans l’ulcère
avoit commencé. C’est dans notre malheur une grande consolation
pour nous que d’avoir acquis la preuve que sa mort n’est et n’a pu
être en aucune manière le résultat de sa captivité, ni de la privation
de tous les soins que peut-être l’Europe eut pu offrir à l’espérance.
On travaille avec activité à tous les préparatifs nécessaires pour son
inhumation »…
14 mai
. Ils quitteront Sainte-Hélène le 22 ; il espère
être en Europe avant le 10 juillet…
Portsmouth 3 août
. Arrivé depuis
deux jours, il va à Londres et s’adressera à l’ambassade…
Londres
6 août
. Impatience à la revoir, et information sur leurs placements :
« j’ai ici plus de cent mille francs de rentes non compris ce dont tu
disposes aujourd’hui »… Etc.
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