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104

les collections aristophil

870

MONTHOLON Charles Tristan, comte de

(1783-1853)

général, il accompagna Napoléon en captivité.

39 L.A. ou L.A.S. (la plupart d’une initiale), 1819-1821, à SA

FEMME Albine de MONTHOLON ; et 48 L.A. (3 L.A.S.)

d’Albine adressées à son mari (une incomplète de sa fin),

[1819]-1821 ; environ 110 pages in-4, adresses, et 178 pages

in-4, nombreuses adresses (quelques trous par bris de

cachet, mouillures et brunissures ; notes au crayon bleu).

20 000 / 30 000 €

Précieuse et émouvante correspondance croisée du compagnon

d’exil de Napoléon et de son épouse, qui fut, semble-t-il, la dernière

maîtresse de l’Empereur à Sainte-Hélène

.

Cette correspondance est évidemment centrée autour de la personne

de l’Empereur. Albine a quitté Sainte-Hélène le 1

er

juillet 1819 ; les

époux souffrent de la séparation, et l’on voit tout au long de cette

correspondance le général déchiré entre sa fidélité à l’Empereur et

le désir de rejoindre son épouse. Il lui retrace par le menu la vie

quotidienne sur l’île, et celle de la petite communauté qui s’y est

formée, tiraillée par les rivalités. Montholon détaille pour sa femme

les hauts et les bas de la santé et du moral de Napoléon, avec les

périodes d’ennui et d’exaltation. On y suit au jour le jour les progrès

de la maladie qui va l’emporter le 5 mai 1821. Nous ne pouvons en

donner qu’un aperçu.

Ces lettres intimes, qui n’ont pas été écrites pour la postérité,

constituent le témoignage le plus vrai et le plus saisissant sur les

dernières années de Napoléon

.

Cette correspondance est restée en grande partie inédite ; des extraits

en ont été révélés par René Maury et François de Candé-Montholon

dans

L’

énigme Napoléon ré

solue

(Albin Michel, 2000) et par ce dernier

dans son édition du

Journal secret d’Albine de Montholon maîtresse

de Napoléon à Sainte-Hélène

(Albin Michel, 2002).

1819

.

Longwood

3 septembre

, malade depuis cinq semaines et alité,

« je succombe, et mon mal me dévore. […] l’espérance seule de quitter

dans peu cette terre maudite soutient mes forces épuisées »… Il n’a pas

vu l’Empereur depuis 39 jours : celui-ci a pris froid lors de sa dernière

visite et garde sa chambre…

4 septembre

. L’Empereur, « accablé sous

le poids de son malheur extrême ne quitte plus son lit attendant qu’il

plaise à Dieu d’y mettre un terme »… Le Dr STOKOE a été livré à un

conseil de guerre pour sa conduite en janvier dernier ; Montholon est

tourmenté par la question d’un médecin pour l’Empereur, à la place

d’O’MEARA…

12 septembre

. Depuis que Montholon sort à nouveau,

il a vu Napoléon chaque matin, mais ne reprend pas ses habitudes,

craignant « d’ajouter un obstacle à mon départ »…

26 septembre

.

Départ regretté du Dr VERLING. « Je n’ai point recommencé à travailler,

par la double raison que N. ne travaille plus, je ne crois pas qu’il ait

travaillé deux heures depuis 3 mois, et que je suis bien resolu à ne