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Histoire
La correspondance d’Albine de Montholon
traite largement de
l’éducation et de la santé de leurs enfants, d’« affaires de fortune »
(fonds, Frémigny, Changy), et de leurs relations, dont Mme Henri
Dillon, Mlle de Génas, « l’aimable Gourgaud », le comte de Sparre
(beau-frère de Montholon), Marie WALEWSKA, le maréchal Macdo-
nald, les Bertrand... Elle ne manque pas de présenter ses respects à
l’Empereur, commente sa santé, et demande : « Parle t’il quelques fois
de moi, & comment ? » (18 décembre 1819)… Elle entretient souvent
son mari de ses démarches pour le faire remplacer (citation de Lord
BATHURST, 25 mars [1820]), répétant la détermination du gouvernement
anglais d’attendre une demande formelle de la famille de Bonaparte,
et le refus de cette famille à agir sans ordre positif de l’Empereur…
Elle exprime son souhait de revenir à Sainte-Hélène dès lors qu’elle
n’a plus d’espoir d’y faire remplacer son mari (14 juin 1820)… « Votre
rocher ne tente personne » (30 janvier 1821)… Enfin Lord Bathurst a
autorisé le départ de PLANAT, ce qui libérera Montholon, « puisque
tu laisseras auprès de l’emp. une personne capable de te remplacer
dans le travail du cabinet » (29 mars 1821)… Elle s’afflige des nouvelles
de la santé de l’Empereur : « Il est affreux de rester en suspens sur
une crise décisive […] À quel supplice tu es voué, voir souffrir & ne
pouvoir rien que rendre des soins ; ta tâche est noble & belle & je
vois avec plaisir que tu préfères mon retour au malheur d’abandonner
celui à qui tu es si nécessaire » (4 juin 1821)… « Je suis au désespoir
de la perte que nous avons faite du plus grand & du meilleur des
hommes. Je ne m’en consolerai jamais. Mes regrets dureront autant
que le souvenir de sa parfaite bonté » (14 juillet 1821)…