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Histoire
eu moyen de trouver des lits et de quoi souper, de sorte que nous
avons passé une nuit affreuse »…
Dresde 17 mai
1812
. « L’Empereur se porte bien, je suis excessivement
fatiguée de la chaleur de la poussière et des mauvais chemins »… Prière
de lui envoyer « deux Diables (espèce de jeu) et d’autres différens
jeux pareils pour amuser des enfans de 11 à 12 ans, ainsi qu’une belle
boîte de chocolat »…
Dresde 23 mai
. Commissions diverses : oignons
pour sa sœur, un bracelet pour elle-même, des breloques et harnais,
l’
Atlas
de Malte-Brun, des fruits confits pour son cousin, des bijoux,
une table à jeux, « mon collier de la belle parure de corail ainsi que
des boucles d’oreilles de perles » restés chez NITOT... « L’Empereur
et moi jouissions d’une bonne santée, j’ai eu la satisfaction de le voir
faire un plus long séjour à Dresde que je n’avois crû, que ne puis-je
me flatter de goûter encore longtems le même bonheur ! Car je
serois sans cette triste idée bien heureuse ici, entouré de tous mes
parens, de l’Empereur et de tant d’autres perssonnes estimables »…
– Dates marquantes des époux : dates de naissance de Napoléon
et Marie-Louise, « 27 Mars 1810 2 Avril 1810 » (consommation de
leur mariage et célébration religieuse), avec liste des pierres pour la
la composition de bracelets avec ces dates…
Dresde 1
er
juin
. Elle a
reçu bijoux et robes, renvoie des échantillons et prie d’envoyer « par
ISABEY les colliers la plaque et la boucle d’oreille […], il faudroit aussi
lui dire de m’aporter tout ce qu’il me faut pour dessiner des fleurs ou
des paysages »… Remerciements pour les nouvelles de son fils ; elle
n’écrit pas à Mme de MONTESQUIOU, étant « très fatiguée d’une
promenade que j’ai faite avec le Roi de Saxe à Pillnitz ou je me suis
beaucoup mouillé les pieds. Vous saurez déjà que l’Empereur est
parti vendredi, j’ai de ses nouvelles de Glogau ou il est arrivé bien
portant, vous me connoissez assez pour pouvoir vous figurer l’etat
dans lequel je suis, et comme je suis malheureuse et triste, je tâche
de me vaincre, mais je resterai comme cela jusqu’au moment ou je
le reverrai »… Elle a une pensée pour Mme de SÉGUR, qui « doit être
bien triste du départ de son mari »…
Prague 11 juin
. Elle fait le point
sur les envois ; les joujoux « feront les délices des enfans du grand
duc de Würzbourg », où elle s’arrêtera sur son retour. Elle trouve la
table de BIENNAIS « beaucoup trop chère, mais comme j’ai promis
une pareille à la petite princesse de Saxe vous pourriez faire faire celle
du singe vert avec 36 jeux et fixer le prix à 100 louis ». L’Empereur,
resté à Posen jusqu’au 6 juin, « me donne toujours l’esperance de
le revoir sous peu de mois, Dieu veuille que cela soit vrai je serois
trop malheureuse sans cela. Je me porte aussi fort bien, et suis au
milieu de ma famille à Prague ; l’on me donne des fêtes continuelles
qui ne me font que rendre plus triste […], je pourrois être parfaitement
heureuse si l’Empereur etoit avec moi, mais sans lui je ne puis avoir
de bonheur »…
Würzbourg 13 juillet
. Instructions pour une robe de
dentelle et une de « cachemire en tablier ». Elle compte partir demain
et être à Paris le quatrième jour, sauf à s’arrêter un jour à Mayence,
« mais le plaisir de revoir mon fils et toutes les perssonnes que j’ai
laissés à Paris ne me le permettroit pas »…
Fontainebleau 21 janvier
1813
. Elle a prié Mme de MONTESQUIOU
« de vous dire que je desirois que vous fassiez mettre à une de mes
robes de satin les manches longues car nous mourrons de froid ici ».
Elle demande aussi « mon chapeau blanc avec des plumes, c’est à
dire le grand chapeau et la redingotte de pluche ». Il faut demander
à CORVISART « une boite de sa pâte de jujubes car Fontainebleau a
produit un si bon effet que je tousse dix fois plus qu’avant et que j’ai
mes douleurs dans la tête et dans le cou »...
Paris 23 mai
. À propos
du
Te Deum
célébré à Notre-Dame, pour la victoire de Lutzen : « La
cérémonie, quoique longue, ne m’a point trop fatiguée »…
Saint-
Cloud 25 mai
. « Je viens de recevoir dans ce moment la nouvelle
que l’Empereur vient de gagner une bataille [à BAUTZEN] le 20 mai et
qu’il se porte bien. J’ai pensé que vous partagerez mon bonheur »…
Saint-Cloud 21 juillet
. Elle va à Mayence, « où l’empereur se rend de
son coté. Je suis sure que vous partagerez ma joie. Je me propose
de partir demain dans la nuit »…
Mayence 30 juillet
. Pour la fête de
l’Empereur : « J’ai le projet de lui donner mon portrait et celui de
mon fils sur une de ses tabatières. Je vous prie donc […] de charger
M
r
ISABEY de faire cette miniature. […] mon intention est qu’elle soit
exécutée par lui-même et non par aucun autre ». Elle joint un petit
CROQUIS de « la forme et la dimension des tabatières dont l’Empereur
se sert habituellement. M
r
Isabey disposera le grouppe de moi et de
mon fils comme il l’entendra, en plaçant mon fils sur mes genoux »…
Elle est troublée par l’idée du très prochain départ de l’Empereur…
Cologne 5 août
. « Mon voyage de Mayence à Cologne s’est fait par
eau. […] j’ai éprouvé un peu de fatigue dans ma route par le bruit et le
mouvement qui l’ont constamment accompagnée. Je ne sais ce que
c’est que le credit de cinquante mille francs dont vous me parlez »…
Schönbrunn 28 juin
1814
. « Soyez persuadée, Madame, de toute la
peine que j’ai éprouvée en me séparant de vous et de tout le regret
que j’ai eu que les circonstances m’aient empeschée de vous avoir
près de moi. J’espere que vous étes sûre de tous les sentiments
que je vous ai voués, ainsi que de ma reconnoissance pour tous
les services que vous avez bien voulu me rendre pendant les quatre
années de mon séjour en France. […] Mon fils se porte à merveille :
il a grandi beaucoup pendant le voyage et l’air de Schönbrunn a l'air
de lui faire du bien. Ma santée ne se remet que fort lentement ce
qui est bien naturel après toutes les secousses que j’ai éprouvées »…
29 octobre
. « Je n’ai pas été fatiguée du tout du voyage, ma santée
s’en est même trouvée fort bien, et le bonheur de revoir mon fils
après trois mois d’absence y à contribué pour beaucoup. Vous seriez
étonné du changement qui s’est operé en lui, il a grandi au moins
d’une demie tête »…
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