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«M
ÉMOIRES
CONCERNANT
LA
CHARGE
&
LES
FONCTIONS
D
’
INTRODUCTEUR DES
AMBASSADEURS
»
2. BRETEUIL
(Louis-Nicolas Le Tonnelier de). Manuscrit portant des titres avec variantes, dont
«
Mémoires concernant la charge & les fonctions d’introducteur des ambassadeurs
» (premier volume)
et «
Mémoires du baron de Breteuil introducteur des ambassadeurs
» (volumes suivants), XVIII
e
siècle.
6 volumes in-folio, environ 2200 pp., veau brun marbré glacé, dos lisses cloisonnés et euronnés avec
pièces de titre grenat, armoiries dorées au centre des plats, coupes letées, tranches mouchetées, dos
et un plat passés avec quelques petits trous de vers, quelques coiffes usagées dont deux avec manque,
quelques coins usagés, deux pièces de titre avec petit accroc (
reliure de l’époque
).
8 000 / 10 000
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UI
A
EU
PLUS
DE
PART
QUE
C
ELSE
À
TOUTES
CES
INTRIGUES
DE
C
OUR
? » (L
A
B
RUYÈRE
À
PROPOS
DU
BARON
DE
B
RETEUIL
)
. D’une famille de grands serviteurs de l’État, frère d’un intendant des nances, il fut nommé
lecteur ordinaire du roi en 1677, et employé à une mission diplomatique auprès du duc de Mantoue de
1682 à 1684. Fait alors conseiller du roi, il exerça la charge d’introducteur des ambassadeurs de 1698 à 1716
(en premier semestre). Personnage saillant de la Cour par sa position, il est évoqué par plusieurs écrivains de
son époque – à son avantage sous les traits de Cléante dans l’ouvrage de sa maîtresse la présidente Ferrand,
Histoire des amours de Cléante et de Bélise
(1689), et dans des portraits-charge par La Bruyère et Saint-Simon.
Dans le chapitre «Du Mérite personnel » des
Caractères
, La Bruyère écrit de lui : «
Celse
est d’un rang
médiocre, mais des grands le souffrent ; il n’est pas savant, il a relation avec des savants ; il a peu de mérite,
mais il connaît des gens qui en ont beaucoup ; il n’est pas habile, mais il a une langue qui peut servir de
truchement, et des pieds qui peuvent le porter d’un lieu à un autre. C’est un homme né pour les allées et
venues, pour écouter des propositions et les rapporter, pour en faire d’of ce [...], pour réussir dans une
affaire et en manquer mille, pour se donner toute la gloire de la réussite, et pour détourner sur les autres
la haine d’un mauvais succès. Il sait les bruits communs, les historiettes de la ville ; il ne fait rien, il dit
ou il écoute ce que les autres font, il est nouvelliste [...] Il est entré dans de plus hauts mystères, il vous dit
pourquoi celui-ci est exilé, et pourquoi on rappelle cet autre [...] Qui a eu plus de part que Celse à toutes ces
intrigues de Cour ? et si cela n’était pas ainsi, s’il ne l’avait du moins rêvé ou imaginé, songerait-il à vous le
faire croire ? Aurait-il l’air important et mystérieux d’un homme revêtu d’une ambassade ? »
n° 2