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GIONO, Jean.
…accompagnés de la flûte
. Poêmes [sic] précédés d’un frontispice gravé au canif par
Lucien Jacques.
Grasse, Éditions de l’Artisan
[Saint-Brieuc, Imprimerie moderne],
1924
.
In-4 [282 x 188 mm] de 24 pp. y compris le premier plat de couverture qui fait office de titre,
(1) f. pour l’achevé d’imprimer : vélin blanc à la Bradel, dos lisse muet, couverture conservée
(reliure moderne)
.
Édition originale : elle est illustrée d’un frontispice gravé sur bois par Lucien Jacques.
Tirage limité à 300 exemplaires (nº 43).
Premier livre de Jean Giono.
Libéré en 1919, Jean Giono épouse l’année suivante une enseignante manosquine, Élise Maurin
avec qui il aura deux filles. Il écrit des poèmes en prose, des contes, des pages autobiographiques,
et commence un roman médiéval,
Angélique
, qu’il n’achèvera pas. Il se lie avec Lucien Jacques (1891-
1961), poète et peintre, comme lui fils de cordonnier, qui sera son plus grand ami, le guidera souvent
dans les débuts de son écriture, publiera sa première plaquette de poésie,
Accompagnés de la flûte
(1924),
et le poussera vers le roman.
Double envoi à Pierre Bergé :
J’ai beau être né dans le pays des images cher Pierre et l’avoir habité sans interruption pendant près de soixante
ans, je ne le connais pas. Je l’ai parcouru dans tous les sens, à pied, à cheval, en voiture sans jamais pouvoir
dresser le catalogue complet de ses vertus et de ses vices. J’ai abandonné le travail. Il ne faut pas compliquer
la vie des solitaires. C’est une corde tendue à se rompre.
Je t’embrasse
Jean Giono
Manosque novembre 1953.
Et moi le sourcier au nez fin, ami des amis et des Fontaines. Je suis tout heureux, mon vieux Pierre, d’écrire ceci
sous la fontaine la plus considérable, la plus fraîche et la “énorme” qui soit et de t’embrasser
Lucien
L’Arc 57.
Pierre Bergé a vécu plus d’un an à Manosque, chez Jean Giono, avec Bernard Buffet. Le romancier
lui avait écrit : “Tu es le seul que j’aime comme un fils et comme mon meilleur ami.”
Jean Giono est le premier des portraits de ses amis que Pierre Bergé a publiés sous le titre emprunté
à Guillaume Apollinaire,
Les jours s’en vont je demeure
(Gallimard, 2003) : “Ce que je lui dois est
indicible. Il fut mon mentor, mon ami, mon guide. Il m’a fait découvrir tant de choses, lire tant de
livres !”
1 000 / 2 000 €