Les deux placards présentent d’importantes variantes par rapport au texte publié ainsi
que des passages inédits.
Ces planches de grand format, ressemblant à une “une extraordinaire marqueterie” (P. Clarac),
sont l’œuvre de la dactylographe chargée de la mise au propre, Mlle Rallet. Elle prit l’initiative, lors
de la mise au net, de monter les fragments de papiers autographes et imprimés sur de grandes feuilles
afin de faciliter son travail. La métamorphose de ses manuscrits devait enthousiasmer l’écrivain et
lui inspirer cette édition bibliophilique : “le manuscrit […] malgré mon affreuse écriture […] est
ravissant et a l’air d’un palimpseste à cause de la personne qui le collait avec un goût infini” (lettre
à Mme Schiff).
Les fragments montés par la dactylographe proviennent de trois sources distinctes : le manuscrit, les
épreuves de l’édition non parue de Grasset de 1914 et les épreuves de Gallimard pour l’édition de
1919. Les planches, chacune unique, forment ainsi un “matériau très hétérogène et difficile à classer”
(Wise), indispensable à la reconstitution génétique du manuscrit.
Les placards figurent parmi les 83 répertoriés par Pyra Wise (
Le Généticien en mosaïste
in
Genesis
36,
2013, pp. 141-150), auxquels il convient d’ajouter les 5 apparus en vente publique depuis.
Un des rares exemplaires conservés dans la ravissante chemise d’origine, recouverte
d’un décor floral peint au pochoir.
Parmi la quinzaine d’exemplaires complets des placards et du portrait recensés, seuls quelques-uns
possèdent la chemise d’origine :
Princesse Soutzo
(vente
Lanssade
, Paris, 4 mai 1994, n° 125),
Pierre Leroy
(2007, n° 85),
Marcel De Meere
(Paris, 2007, n° 432),
Bernard Loliée
(7 octobre 2014, n° 152).
Exemplaire non coupé. Feuillets un peu froissés en début et fin de volume. 3 attaches manquantes.
80 000 / 120 000 €