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les collections aristophil
Littérature
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ROUAULT, Georges
Important ensemble de manuscrits.
277 p. en 254 ff. in-4 et in-folio, papier vélin fin et papier
pelure, quelques ff. in-folio de calque fin, chemise
cartonnée rouge, titrée à l’encre par l’artiste.
5 000 / 8 000 €
Ces pages, vraisemblablement écrites à partir de 1940, pendant
son exil à Golfe Juan, ont été données pendant la guerre à Claude
Roulet qui les a numérotées.
Dans ses longues nuits d’insomnies, Georges Rouault écrit comme
il peint, par touches finissant par remplir la page, la rendant
presque noire. Particulièrement dans les premiers ff., les mots
sont biffés, raturés, repris, soulignés, oblitérés. Dans ce qui lui tient
lieu de carnet de notes et d’exutoire, les thématiques sont très
variées : des premiers jets très spontanés de poèmes non titrés,
des lettres (notamment une lettre à Pierre Matisse, déc. 1940), une
étude sur Huysmans, des considérations et réflexions sur la Suisse
et sa relation presque paternelle avec Claude Roulet, la guerre, les
difficultés administratives, le manque de matière première pour
peindre…
- Poèmes adressés à Claude Roulet.
« Je vous salue de mon
gourbi de Golfe Juan d’où le petit napoléon débarqua en 1815.
[…] Le logis est modeste mais la mer si belle. Les enfants font la
vie cavalcadent et s’ébrouent près de la galerie où se joue le
soleil. […] Quand je vois une toile vierge je suis pris de vertige
j’hésite à la fixer. Et renonce d’une main légère à la toucher d’un
pinceau ailé, c’est pourquoi vous m’avez vu parfois perplexe.
Excusez-moi Princesse, et puis enfin à la réflexion vous avez
vu enfin le bel Hector me précipiter au combat comme fauve
affamé sur sa proie. » « Le désir pas toujours innocent et risible
de survivre n’est pas qu’orgueil il est noble et désespéré parfois.
Actuellement je suis touché “en mes œuvres vives” je ne puis
vous expliquer… ce serait trop long, interminable… je résume
en une ligne “Si vous ne vous foutez pas de la peinture elle se
foutra de vous” Axiome d’un ancien je crois qui sent un peu le
paradoxe moderniste comme si il suffisait en prenant ceci à la
lettre de voir l’oiseau de feu. »
- Souvenirs de ses débuts en peinture :
« À l’atelier Moreau j’étais
déjà le père Rouault j’avais 20 ans je ne m’en choquais guère
las j’en riais. Yeux clairs -blond cheveu. Me sachant plus riche
que Crésus d’espoirs un peu dérisoires, mais pauvret sans
amertumes ni rancune contre le sort contraire. Un seul et vain
regret avoir vendu toutes mes études ou à peu près le prix de
la toile écrue, pour en racheter, réparée par moi-même. On
chantait là le matin tout en peignant plus ou moins bien. Quand
le patron arrivait le silence régnait car sous son air débonnaire
et sans croire faire tourner la terre, parfois il se fâchait. Prenant
au sérieux son ministère allant de l’un à l’autre débordant le
sujet […]. »
- Histoire de sa vie, portant plusieurs titres :
« Mémoires d’une
vieille vache pensive. Litanies du Vieux Faubourg. Des longues
Peines. Soliloques. L’apprenti ouvrier. 1871-1914-1939. », « Pauvre
clerc né en temps de guerre civile en ces temps noirs rêvait du
Paradis Perdu. Il est fou de naissance disaient les gens de bon
sens. Il est fou même du Paradis sait-il pas qu’Adam et Ève
furent exclus. »
On trouve également des considérations sur sa peinture, sur les
événements extérieurs, etc.
Les p. 240 à 250 sont entièrement calligraphiées au pinceau.
Plis, taches claires, quelques déchirures, plus importantes aux ff. de
papier calque.
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SAINT EXUPÉRY, Antoine de
Manuscrits autographes de textes scientifiques et calculs
mathématiques.
[Maroc, vers 1921].
15 p. sur 12 ff. in-4 et in-8 (dimensions diverses).
2 000 / 3 000 €
Ces documents datent vraisemblablement des mois que Saint-
Exupéry passa au Maroc durant son service militaire, avant d’y
obtenir son brevet civil de pilote, le 17 juin 1922. Hormis ses escales
à Casablanca lors de ses vols Alicante-Casablanca-Dakar pour
l’aéropostale, Saint-Exupéry ne reviendra piloter au Maroc qu’en
1931-1932.
Ces notes, problèmes et solutions d’algèbre, sont rédigés sous
la forme de brouillons ou mises au propre, suites de chiffres,
additions.
Quelques feuillets portent également des fragments de textes dont
un brouillon de lettre :
« Cher ami, je suis bien désolé de n’avoir
pu venir à Rabat. J’ai dû filer à Marrakech d’où je reviens pour
trouver un télégramme m’appelant d’urgence à Alger. »
(Verso du
feuillet 8.)
Le recto du feuillet 11 porte au milieu de chiffres mathématiques,
douze alexandrins pour un poème d’amour, portant de
nombreuses biffures et difficilement déchiffrable :
« Vers le soir
quand la lune a bleui la campagne/ […] à l’envoi d’un amour/
serrant le bras léger d’une chaste compagne […]. »
Ces vers sont
très vraisemblablement adressés à Louise de Vilmorin, dont
Saint-Exupéry était profondément amoureux, et à qui il sera
fiancé de 1922 à 1924.
On joint :
une lettre autographe signée du professeur de mathématiques
Daniel Dugué, relative à l’équation de Fermat
« qui n’a pu être
reconstituée depuis trois siècles ».
Alger, 29 mars 1944. 2 pages
in-8.
Taches, trous, traces de pliure, petites déchirures marginales.