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les collections aristophil
Littérature
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PROUST, Marcel
Deux dessins autographes.
S. l. n. d.
2 p. sur un f. in-12 oblong (11,4 x 18 cm).
4 000 / 6 000 €
Deux amusants dessins autographes à
l’encre de Marcel Proust.
Sur une face on voit un cycliste voûté,
avec cette légende :
« II (2) Rien à craindre
de ces poses un tantinet affectées que
provoque trop souvent le néfaste usage
de la bicyclette. »
Sur l’autre face, le dessin présente trois
cavaliers sautant une haie :
« VI (6) Et
quant aux courses d’obstacles voilà bien
des années qu’elles ont lieu au milieu de
l’indifférence générale. »
Feuillet légèrement et uniformément bruni,
pliure au milieu du f.
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[PROUST, Marcel].– SCHIFF, Violet.
Lettres autographes et
dactylographiées signées.
Paddington, 1922-1949.
34 p. sur 18 ff. in-8 et in-
12 (dimensions diverses), 13
enveloppes, 2 cartes.
800 / 1 200 €
Réunion de 15 lettres autographes et
3 dactylographiées, toutes signées, à
Céleste Albaret.
Riches mécènes mondains Anglais,
Violet et Sidney Schiff, très admiratifs de
l’œuvre de Marcel Proust, devinrent ses
proches amis et furent très affectés par
sa disparition, comme en témoignent
ces lettres à Céleste Albaret, fidèle
gouvernante de Marcel Proust.
Dans une lettre du 20 novembre 1922,
Violet Schiff évoque le décès de Marcel
Proust, survenu deux jours auparavant :
« Impossible de vous dire combien
nous sommes malheureux. Nous avons
toujours voulu croire qu’il n’était pas si
malade qu’il semblait. Mais hélas ce
n’était pas vrai. Vous savez que pour nous
il était un être divin. Nous pensons à vous
et à votre grand dévouement et affection
pour lui, et comme vous avez dû souffrir. »
Quelques mois après :
« À présent je lis
peu à peu la traduction qu’on est en train
de faire lentement de “À l’ombre…” Cela
nous fait vivre avec lui d’une manière
étonnante – et maintenant il me semble
plus vivant que jamais à cause de ses
œuvres. »
(16 mars 1923.)
Violet Schiff évoque également la relation
privilégiée qui s’était installée entre Proust
et Céleste.
« Quel privilège immense pour
vous d’avoir passé ces années toujours à
côté de cet être divin et unique. Et certes
vous le méritiez car personne comme lui
savait la vraie valeur des gens et c’est
vous seule qu’il a choisi pour être toujours
près de lui. Pour nous il était sublime et
tout ce qu’il pouvait faire ou dire était
parfait »
(1
er
décembre 1922) ;
« J’ajoute un
petit mot pour vous dire qu’il faut tâcher
d’être digne d’avoir été la compagne
de l’être si merveilleux qu’était Marcel
Proust. »
(17 décembre 1923.)
On joint :
- Une lettre dactylographiée signée
de Daniel Waley, conservateur du
Département des manuscrits de la
British Library.
- Ensemble de documents relatifs à la
famille Mante Proust : carte de Suzie
Proust à Céleste Albaret ; faire-part de
décès de Robert Proust (29 mai 1936),
carte autographe de Suzie Mante Proust
(1937), faire-part de mariage de Marie
Claude Mante avec Claude Mauriac (11
juillet 1951), carte postale de Suzy Mante
Proust (12 février 1966), 3 photographies
avec Suzy Mante Proust et Céleste
Albaret (Liège, vers 1950).
- Très important ensemble de lettres
adressées à Céleste Albaret par divers
correspondants (1949-1983) : environ
103 lettres, 44 cartes de vœux ou cartes
postales et 6 télégrammes.
Parmi cet important ensemble, on
note quelques lettres d’admirateurs
de Proust, mais aussi une lettre de
1967 de Philippe Kolb, le grand éditeur
de la correspondance de Proust, ou
encore des lettres de la baronne Elie de
Rothschild.
- Un exemplaire du
Magazine Littéraire
,
consacré à Marcel Proust (n° 144, janvier
1979).
PROVENANCE :
Vente Paris, Sotheby’s, 16 décembre
2008, lot 92.
Quelques taches et rousseurs, traces de
pliures, déchirures.
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RILKE, Rainer Maria
Lettre autographe signée.
Leipzig, 23 janvier 1910.
3 p. pet. in-8 (18,1 x 13,6 cm) en un
bifolium de papier toilé.
800 / 1 000 €
Lettre autographe signée de Rilke à Harry
Clemens Ulrich von Kessler (Graf Kessler).
Il évoque son unique roman, paru en
1910,
les Cahiers de Malte Laurids Brigge,
auquel il doit donner la priorité. Étant
occupé à la finalisation de l’ouvrage, il
décline l’invitation de son ami Kessler à
venir à Weimar.
Il est encore retenu ici par la dictée de
son manuscrit. L’avant-veille il était à Iena
où il a pu, trop brièvement voir leur amie
commune Hélène von Nostitz, et son mari,
avant leur départ en train pour Weimar.
Harry Kessler, mécène, directeur de
musée et militant pacifiste, soutiendra Rilke
et le fera intervenir dans des conférences
pour les différents établissements dont il
avait la charge. Il avait également soutenu,
en 1904, la création de la maison d’édition
Insel Verlag.
Transcription complète sur demande.
Très légères traces de plis et de froissement.
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