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les collections aristophil
Littérature
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SARTRE, Jean-Paul
Manuscrit autographe intitulé « le séquestré de Venise ».
S. l., [1961].
[1] f. et 963 ff. (mal chiffrés 964) in-4, papier ligné ou
quadrillé.
35 000 / 50 000 €
Important manuscrit autographe de Jean-Paul Sartre sur le
Tintoret,
intitulé « Le Séquestré de Venise », rédigé selon toute
vraisemblance en 1961.
Les liens de Sartre avec l’Italie, et particulièrement Venise, sont très
forts. Il s’y rend, seul ou avec Simone de Beauvoir, régulièrement.
Sur Venise, il publiera notamment, dans
Situations IV,
« Venise, de
ma fenêtre ». Cette étude sur le Tintoret, dont il étudie avec minutie
les tableaux, ne paraîtra jamais, du moins pas complètement. Une
première version, extraite de ses manuscrit, paraît dans
les Temps
modernes
en 1957, reprise dans
Situations IV
en 1964. Le texte est
alors présenté comme un fragment d’un ouvrage à paraître.
«
Ce travail sur le Tintoret est capital :
sans quitter le plan de
l’analyse existentielle, l’étude portera pour une grande part
sur l’œuvre, allant de tableau en tableau et ne parlant que des
œuvres. C’est un cas unique dans l’itinéraire sartrien où le travail
de conceptualisation peut permettre de rendre compte de la
structuration d’une œuvre, expliquer en quoi celle-ci ne relève
pas d’une théorie du goût — ici le maniérisme, le baroque, ou un
certain éclectisme — mais exclusivement des choix profonds de
l’artiste. De cet archipel, il ne reste pourtant que des fragments,
écrits à un rythme endiablé, que l’on peut classer ainsi, en toute
logique et selon des plans retrouvés :
- “Le séquestré de Venise”, paru dans
Les Temps modernes
en
septembre 1957 ;
- “Un vieillard mystifié”, sur l’Autoportrait du Musée du Louvre,
qui faisait suite à une étude des portraits faits par le Tintoret,
établi et publié […] en 2005 dans le catalogue
Sartre
(p. 186-190)
de la Bibliothèque nationale de France à Paris, coédité avec
Gallimard ;
- “Saint Marc et son double”, établi et publié […] dans
Sartre et les
arts
de la revue
Obliques
n° 24-25 (p. 171-2002) en 1981 ;
- “La restitution plastique d’un miracle”, fragment publié sans titre
dans le catalogue
Sartre e l’arte
, Rome, Villa Médicis, en 1987 ;
- “Saint Georges et le dragon”, publié dans le numéro “Sartre” de la
revue
L’Arc
, en 1966, par les soins de Bernard Pingaud, à quoi fait
immédiatement suite d’autres pages établies et publiées […] dans
Le Magazine littéraire
n° 176 (p.28-30), septembre 1981, sous
le titre choisi par le journal : “Les produits finis du Tintoret”. »
(Michel Sicard,
Approches du Tintoret,
2005.)
Comme l’indique Michel Sicard, notre manuscrit est la deuxième
version, rédigée par Sartre en 1961, lors d’un nouveau séjour en
Italie. « Ce travail pour la deuxième version constitue l’essentiel
de l’esthétique sur le Tintoret. On y lira les principaux thèmes :
la pesanteur, les temps, l’espace, la lumière… Cela constitue le
plan de la partie esthétique de l’ouvrage. » Ces éléments sont
d’ailleurs visible dans le plan rédigé qui occupe les pages 5 et 6
du manuscrit.
Le manuscrit est lisible et comporte des ratures en fin de page :
dès que Sartre barre du texte, il change de feuillet, parfois au bout
d’une ou deux lignes seulement. Il arrive que ce soit un paragraphe
entier qui soit supprimé et repris au feuillet suivant. Un feuillet
présente un schéma à l’encre, à pleine page. Certains ff. présentent
du texte au verso, alors totalement barré.
BIBLIOGRAPHIE :
Michel Sicard,
Approches du Tintoret,
2005, accessible en ligne :http://
michel-sicard.fr/textes/sartre/approches-tintoret-2005.pdfDes ff. jaunis, quelques petites déchirures marginales à certains ff.,
surtout les premiers. Petite déchirure à 1 f. atteignant le texte. Les
ff. 767, 768 et 946 n’existent pas (sans manque de texte) ; deux ff. en
bis : 754 bis et 848 bis.