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les collections aristophil

Littérature

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LOUŸS, Pierre

Réunion de 40 lettres autographes.

1888-1916.

Environ 110 p. in-12, papiers divers, quelques enveloppes

conservées.

5 000 / 8 000 €

Intéressante réunion de 8 lettres à son père et 16 lettres à son frère

Georges Louis.

En 1888, il évoque les travaux pour l’Exposition universelle,

« dont

les charpentes de fer couvrent déjà tout le Champ de Mars, ou

peu s’en faut, […] jusqu’à l’Esplanade des Invalides qui, elle aussi

disparaîtra bientôt sous les constructions. La tour Eiffel monte

toujours. »

Parmi les nouvelles touchant à sa scolarité, il évoque

son camarade André Gide, reçu au baccalauréat ;

« J’ai dîné hier

chez mon ami Gide, pour la 15 ou 20

e

fois de cet hiver, je ne les

compte plus. Il m’invite très souvent, et je ne cherche jamais de

prétextes pour refuser : c’est un excellent garçon et chaque fois

j’ai plus de plaisir à le voir. »

Il donne des nouvelles des différents membres de la famille à qui

il rend régulièrement visite et s’inquiète de l’état de santé, toujours

fluctuant, de son père. Il détaille également ses sorties et ses

loisirs, la musique particulièrement :

« Je me nourris de Wagner

en ce moment. »

Dans les lettres à son père, Georges ajoute parfois un petit mot

de sa main.

À son frère, il donne les nouvelles de l’état de santé de son père,

bien sûr, mais il parle aussi de sa formation intellectuelle.

« Je suis

en train de traduire un opuscule de Lucien qui est une merveille

d’esprit et de goût et d’observation. […] Je publierai cela en même

temps que mon Méléagre. Puisque je ne suis pas encore de force

à écrire moi-même je vais me contenter pendant quelques temps

de traduire. »

Il expose (et parfois confesse) ses lectures :

« J’ai

lu, outre la Petite Fadette, et sans te consulter, un volume dont

l’auteur va t’effrayer… : “Au Bonheur des Dames.” Oh ! ne me

gronde pas, je trouve cela épatant ! […] C’est à cent piques au

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LOUŸS, Pierre

Astarté.

Paris, Librairie de l’Art indépendant, 1891.

Pet. in-4 (25,8 x 19,4 cm), maroquin corail, sur les plats

vaste décor de filets courbes dorés entremêlés, rehaussés

de motifs au palladium et de pièces de maroquin vert

mosaïquées, dos à nerfs orné de motifs de maroquin

vert mosaïqué et dorés, tranches dorées, doublures de

maroquin vert lierre orné des mêmes motifs que les plats,

gardes de soie saumon, couvertures et dos conservés,

boîte (postérieure ?) de demi-maroquin bordeaux

(Huser.

A. & R. Maylander dor. 1964)

.

6 000 / 8 000 €

[29] ff., dont le premier et le dernier blancs.

Édition originale,

publiée à compte d’auteur, du premier recueil

de poésies de Pierre Louÿs.

Tirage limité à 100 exemplaires numérotés, celui-ci

l’un des 4 du

tirage de tête sur papier de Chine (n° 1). Il a été considérablement

enrichi :

- Envoi autographe signé « à Maurice Quillot, cette Madame

l’Esthète ».

- Poème autographe adressé à Paul Valéry, le 1

er

décembre 1890,

présentant des variantes avec sa version publiée dans Astarté,

« les Filles du Dieu ».

- Poème autographe « À une nymphe de Diane », 19 octobre 1890.

Il sera publié pour la première fois en 1928 dans les

Poésies

nouvelles

.

- L. A. S. de Pierre Louÿs à son frère Georges, 7 août 1891, 8 p. Il

lui décrit l’émotion que

Parsifal

lui a donnée.

- Sonnet autographe « Envoi » qui sera publié dans la

Revue

blanche

en 1893.

dessus des bergerades de G. Sand. C’est autrement écrit, pensé,

observé, exposé, vécu enfin. »

Ou encore :

« j’ai lu le troisième et

dernier dialogue philosophique de Renan, qui est plus hardi et

plus curieux encore que les deux premiers ; et quelques chapitres

de la psychologie de Taine, entre autres celui des hallucinations,

qui est, comme m’avait dit Gide, à faire rêver. »

Tout au long

de sa correspondance, il expose des considérations littéraires,

aussi bien sur les auteurs de son temps que sur les différents

mouvements artistiques à travers les âges.

En 1895, il est à Séville où c’est Carnaval.

« Mon séjour ici a été

troublé […] par un individu qui signe marquis de Ravenel et qui

s’était recommandé à moi de Jacques Blanche, de Heredia, de la

C

tesse

Fleury et de M

me

Lequeux. J’ai écrit à Jacques Blanche qui

m’a déclaré l’ignorer absolument. […] Il a escroqué ici de l’argent à

tout Séville […]. Il m’a insulté un soir. »

Durant ce séjour, il travaille :

« J’ai renoncé à pousser Bilitis jusqu’à la 300

e

chanson, comme

j’en avais eu l’intention ; mais ce n’est pas sans regret, parce

que j’avais encore bien des choses à dire, et c’est un travail si

amusant. »

Plus tard, la même année :

« H. refuse […] la dédicace

d’Aphr. parce qu’il a encore deux filles à marier. […] Enfin, il m’a

donné cet argument : je veux vous faire un article aux Débats ; je

ne pourrais pas l’écrire si le livre m’était dédié. »

En 1900, à propos

du

Roi Pausole

qui sort en feuilleton :

« C’est une bouillabaisse

de cinq ou six “genres” différents, et je prétends à chaque ligne

faire accepter cela au lecteur, comme le plus réaliste des romans

russes. Il me faut un certain toupet qui ne va pas sans inquiétude. »

Déteinte d’encre à une lettre. Quelques déchirures sans gravité aux

plis (hormis une, plus longue). Une lettre semble incomplète.

- L. A. S. à André Gide, 15 mai 1888, 1 p., avec 3 p. de poème (« le

Soir à la campagne »), daté du 6 avril 1888.

- L. A. S. à Edmond Deman, Passy, 27 janvier 1892, 3 p. Louÿs

souhaite publier ce premier recueil de poésies chez cet éditeur.

L’achevé d’imprimer de ce recueil porte la date du 24 avril 1892.

- Sonnet autographe « Jour d’hiver ».

- 3 poèmes autographes dédiés à Oscar Wilde : « Femmes en

la nuit », correspondant aux poèmes « Astarté, à André Gide »,

« la Danseuse, à Oscar Wilde » et « les Filles du Dieu, à André

Walckenaer », publiés dans ce recueil.

- 3 poèmes autographes dédiés à André Gide, signés « P. Louis »,

présentant des variantes pour les poèmes « Émaux sur or et sur

argent ».

- Poème autographe « Ballade pour célébrer Maurice Quillot ».

- Poème autographe « Mephistophelouÿs ».

Exceptionnel exemplaire.

PROVENANCE :

- Maurice Quillot.

- Charles Hayoit (ex-libris).

Infimes frottements à la reliure. Infime déchirure réparée au premier

plat de couverture, quelques très légères salissures à certains

ff., petit trou à un f. Traces de plis, décharges à certaines pièces

autographes.