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les collections aristophil
Littérature
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449
MAETERLINCK, Maurice
Le Temple enseveli.
Paris, Bibliothèque-Charpentier,
Eugène Fasquelle, 1902.
In-12 (18,4 x 11,2 cm), demi-maroquin
bleu acier à coins, dos à nerfs, tête
dorée, couvertures et dos conservés,
étui
(Devauchelle)
.
500 / 800 €
[4] ff. dont 1 blanc, 308 p., [2] ff. dont 1
blanc.
Édition originale.
L’un des 10 exemplaires du tirage de
tête sur papier du Japon (n° 9).
Il est ici
enrichi d’une lettre autographe signé de
Maeterlinck à Pierre Louÿs,
avec son
enveloppe :
« Malheureusement je dois
vous avouer qu’en ce moment je n’ai rien
que je croie digne de votre revue. »
PROVENANCE :
Marcel de Merre (ex-libris).
Étui cassé, mors partiellement fendus, dos
assombri. Rarissimes petites taches au
papier ; plis marqués à la lettre.
451
MALRAUX, André
Tapuscrit pour les
Antimémoires
.
S. l. n. d. [vers 1967].
737 p. in-4, en 5 classeurs cartonnés
en toile noire et rouge.
8 000 / 12 000 €
Ensemble tapuscrit des
Antimémoires
.
Publiées pour la première fois en 1967,
elles constituent la première partie du
Miroir des Limbes
.
Malraux, écrivain, voyageur, grand
résistant, évoque ses souvenirs de
guerre aux explorations de la Chine et de
l’Indochine. « Je me suis évadé, en 1940,
avec le futur aumônier du Vercors. Nous
nous retrouvâmes peu de temps après
l’évasion, dans le village de la Drôme dont
il était curé, et où il donnait aux Israélites,
à tour de bras, des certificats de baptême
de toutes dates, à condition pourtant de
les baptiser. »
450
MALRAUX, André
La Condition humaine
.
Paris, Gallimard, 1933.
In-12 (18,6 x 11,7 cm), broché,
chemise de demi-box gris, étui
bordé de même peau
(étui et
chemise du XX
e
siècle).
15 000 / 30 000 €
É
dition originale.
Un des exemplaires du service de presse
non numéroté, celui-ci
enrichi d’un envoi
autographe signé de Malraux à Céline et
orné d’un petit croquis au feutre noir
.
Cet envoi a de quoi surprendre au vu des
importantes différences entre les deux
écrivains, tant dans leur art que dans leurs
idées politiques et philosophiques. L’année
précédant la parution de
La Condition
humaine
, Céline avait publié son
Voyage
au bout de la nuit,
dont Malraux n’ignore
pas que c’est un chef-d’œuvre de la
littérature. C’est par ailleurs la raison la
plus probable de cet envoi dans lequel
Malraux n’évoque qu’une
« sympathie
artistique ».
Il ne semble pas y avoir eu de
réciproque de la part de Céline, ni d’autre
envoi de Malraux à celui-ci.
La relation entre les deux hommes
sera houleuse par la suite. Dans une
lettre envoyée à sa femme Lucette en
1946, Céline traite Malraux d’« écrivain
cocaïnomane, voleur (condamné pour
vol !), mythomane […] ». De son côté,
Malraux s’attache à différencier le
Voyage au bout de la nuit
du reste de
l’œuvre de Céline, comme il le souligne
à Frédéric Grover, journaliste, lors d’une
série d’entretiens en 1973 : « Céline avait à
dire des choses importantes. Il les a dites
dans le
Voyage
. Après, il n’avait plus rien
à dire. […] Le personnage de Céline après
le
Voyage
est quelque chose à mi-chemin
entre le talent d’expression d’un artiste
extraordinairement doué et la verve du
chauffeur de taxi. »
PROVENANCE :
- Céline (envoi autographe signé).
- Dominique de Villepin (ex-libris de Zao
Wu-Ki, vente Bergé, Paris, 28 novembre
2013, n° 131).
BIBLIOGRAPHIE :
Dictionnaire Malraux,
Paris, 2011. Grover,
Six entretiens avec André Malraux sur des
écrivains de son temps,
Paris, 1978.
EXPOSITION :
Exposition André Malraux. Fondation
Maeght, Saint-Paul de Vence, 13 juillet au
30 septembre 1973 (p. 103 du catalogue).
Étui légèrement frotté, couverture salie,
traces de pliure, petits manques et déchirures
au dos et aux mors, feuillets jaunis.
Les
Antimémoires
se réclament davantage
de « l’autofiction » que de la simple
autobiographie par la présence d’éléments
réels teintés de fiction.
C’est un genre qui n’a pas de prétention
à la vérité. « Le lecteur qui chercherait
dans les
Antimémoires
la révélation d’un
secret sur la vie de l’auteur, sa relation
avec sa mère et ou [sic] son père par
exemple sera sûrement déçu. Rares y
sont les références à la vie personnelle
de l’auteur […]. Il semble ainsi que
Malraux se soit employé dans ce récit
d’apparence autobiographique, à effacer,
paradoxalement, tout qui a trait à sa vie
personnelle. Les
Antimémoires
peuvent
être ainsi considérés, sous cet angle,
comme des anticonfessions. » (Khemiri.)
Malraux centre son récit autour de la
rencontre d’autres cultures et sur une
série de longs entretiens avec de Gaulle,
Nehru ou encore Mao.
Le manuscrit comporte de nombreux
mots et passages raturés, des additions
et des corrections autographes à l’encre
bleue.
Rares déchirures sans atteinte au texte.
Moncef Khemiri.
Les Antimémoires entre
autobiographie et auto-fiction
. (acces-
sible en ligne :
https://www.andremalraux.
com/?p=2418).