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les collections aristophil
Littérature
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444
LOUŸS, Pierre
Manuscrit autographe pour
Aphrodite.
[Paris, 1896].
2 forts volumes in-4 (34,8 x 28,7 cm),
maroquin bordeaux, sur les plats
encadrement de 5 filets dorés, dos à
nerfs orné de motifs dorés, tranches
dorées, encadrement intérieur de 7
filets dorés
(E. Maylander rel. dor.).
12 000 / 15 000 €
I : 210 ff.– II. 210 ff., montés sur papier
vergé paille.
Précieux manuscrit autographe complet,
ayant servi à la publication du texte en
feuilleton dans la revue du
Mercure de
France
.
Le texte, proche de son état définitif,
comporte quelques ratures, ajouts, ou
marques d’hésitation. Le feuillet de titre
porte le premier titre choisi par Pierre
Louÿs :
« l’Esclavage »,
puis un second
feuillet, sous le titre
« Aphrodite. Mœurs
antiques »,
indique la disposition du texte
pour la publication en volume.
Les feuillets de Pierre Louÿs (papier
vergé au filigrane « Joynson superfine »,
25 x 20 cm) sont écrits d’un seul côté à
l’encre bleue-violette, brune ou noire.
L’ensemble est signé plusieurs fois (de la
main de Louÿs et d’une autre), porte des
marques du prote au crayon bleu, des
445
LOUŸS, Pierre
Recueil de correspondances et
documents manuscrits érotiques.
2 vol. gr. in-8 (26 x 21,4 cm),
maroquin noir, sur les plats décor
vertical de 4 disques mosaïqués de
peau grise, façon serpent, de taille
décroissante, dos lisses, doublures
et gardes jaune d’or pour un vol. et
bleu gris pour l’autre
(Bernaschina).
12 000 / 15 000 €
Superbe ensemble de documents
autographes, poèmes et proses érotiques.
Le premier volume renferme 29 pièces
érotiques, parfois crues, souvent de
facture classique (sonnets, alexandrins,
dialogues théâtraux…) où l’on voit Pierre
Louÿs s’adonner à l’une de ses activités
favorites : la poésie érotique. On y trouve
notamment un calligramme érotique, des
pièces en vers, des sonnets, des textes en
prose.
Le second volume (24 pièces) complète
l’ensemble par des lettres autographes
adressées notamment à son frère
Georges, à André Gide, à André Lebey
ou à son amante Zohra Bent Brahim.
Certaines lettres, à l’état de brouillon
semblent relever du journal :
« J’avais
indications typographiques à l’encre. Les
feuillets sont numérotés (la préface avec
un numérotation séparée), avec quelques
erreurs.
« Criant au chef-d’œuvre, François Coppé,
dans le
Journal
du 16 avril 1896 lançait
Aphrodite
et du même coup le Mercure
de France. À vingt-six ans Pierre Louÿs
devenait un homme célèbre. Ses débuts
à la revue dataient de 1893. Habitué du
salon de José-Maria de Heredia comme
de celui de Mallarmé, il fréquentait
assidûment la rue de l’Échaudé où il
retrouvait plusieurs de ses amis : André
Gide, qu’il avait connu à l’École alsacienne
en 1888, Henri Albert, l’introducteur de
Nietzsche en France, et Jean de Tinan.
Aphrodite
, refusé d’abord à l’Écho de
Paris et à la
Revue blanche
, sortit en
feuilleton dans le
Mercure
, d’août 1895
à janvier 1896, sous le titre
L’Esclavage
.
Contrairement aux habitudes de la
maison, le livre parut d’abord en édition
ordinaire, le 28 mars 1896 […]. Pierre Louÿs
en avait profondément remanié le texte et
avait remplacé le titre qu’il jugeait ambigu
par celui d’
Aphrodite
. Le tirage fut épuisé
en quelques jours et Vallette, débordé
par un tel succès, dut réimprimer le
livre. En décembre, une édition de luxe
fut réalisée. » (Quignard,
Le Mercure de
France, cent un ans d’édition.
)
Quignard, Marie-Françoise.
Le Mercure de
France : cent un ans d’édition,
p. 45.
Petites éraflures à un plat, coins, coiffes et
coupes très légèrement frottés. Quelques
rares rousseurs au papier servant de
support aux feuillets de Louÿs, traces de
pliure et de doigts. Cachet du « Mercure de
France, A. Vallette directeur » à un feuillet.
toujours pensé que la vie n’est rien sans
une belle mort ; […] c’est elle qui fait
pencher la balance. Ceux-là seuls ont
été heureux qui ont reçu la mort sans
douleurs, et l’ont acceptée. »
Précieux recueil, de tout premier intérêt,
la plupart des documents étant restés
inédits.
Contenu détaillé sur demande.
PROVENANCE :
Gérard Nordmann (ex-libris ; ne figurait
pas dans les ventes Christie’s de 2006).
Deux coins d’un volume cognés. Traces
de plis aux lettres. Brûlure au verso d’un f.,
n’affectant pas le texte.