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les collections aristophil
Littérature
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FOURRÉ, Maurice
Tapuscrit signé pour
La Nuit du
Rose-Hôtel.
S. l., 1949.
346 p. (en réalité, 367 p.) en 1 vol.
in-8 (27 x 19,9 cm), demi-toile rouge,
dos lisse
(reliure de l’époque)
.
3 000 / 4 000 €
Tapuscrit signé de
La Nuit du Rose-Hôtel,
comportant un
envoi autographe signé
de Maurice Fourré à André Breton,
daté
du 8 février 1949.
Premier ouvrage de la collection
« Révélation », chez Gallimard, dont la
direction avait été confiée à André Breton.
Ce curieux roman suit les pérégrinations
des habitants d’un hôtel dans un immeuble
parisien, tenue par madame Rose.
Sa rédaction s’étend de 1944 à 1949,
années pendant lesquelles Fourré ne
cesse de reprendre et corriger son texte.
Le manuscrit arriva finalement dans les
mains de Julien Gracq et Michel Carrouge
qui le transmirent à Breton.
Le pape du Surréalisme fut enthousiasmé
à la lecture de cette œuvre écrite par
un surréaliste qui s’ignorait et organisa
une lecture publique qui fut un véritable
succès et acheva de convaincre Jean
Paulhan de le faire éditer.
Breton écrivit la préface qu’il reprit pour
sa
Clé des champs
en 1953.
On joint :
- 1 lettre autographe signée de Maurice
Fourré à André Breton. Angers, 16 juillet
1949. 2 p. sur 1 f. in-4, enveloppe jointe.
- 2 cartes autographes signées à André
Breton, datées du 5 mai 1949. 2 p. in-12,
enveloppe jointe.
- 1 liste autographe d’André Breton, de
textes et d’auteurs pour la collection
« Révélation ». 1 p. in-8.
- 1 photographie originale dédicacée de
Maurice Fourré à André Breton.
- 2 articles de presse de Maurice Fourré.
PROVENANCE :
André Breton (envoi autographe signé).
Toile insolée, petits manques ou déchirures
marginaux, papier jauni, quelques taches.
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GARY, Romain
Manuscrit autographe signé.
New-York, Juin 1953.
119 p. sur 61 ff. in-folio (34,8 x 21,1
mm), réglés et paginés, débrochés
d’un cahier.
10 000 / 15 000 €
Manuscrit autographe signé pour deux
nouvelles : « Les Mains
»
(en deux états)
et
«
La Nature Humaine ».
Le manuscrit présente deux états de la
même nouvelle, intitulée
Les Mains
. Le
premier état du texte va de la page 3 à la
page 39 et le deuxième état s’étend de la
page 51 à la page 103. Le deuxième état
est signé et daté
« New-York, Juin 1953 ».
Ces deux états correspondent à l’incipit
de la nouvelle d’abord intitulée
Ainsi
s’achève une journée de soleil
, publiée en
1954 dans la revue
La Table Ronde
et qui
sera publiée à nouveau en 1962 sous le
titre
Le Luth
dans le recueil
Gloire à nos
illustres pionniers
et également dans
Les
Oiseaux vont mourir au Pérou
.
Les deux manuscrits, abondamment
raturés et corrigés, présentent des
variantes entre eux.
Ainsi, le texte du premier état débute
comme cela :
« Le corps diplomatique
de I. comptait peu de membres plus
distingués que le Conte de C. ministre
plénipotentiaire […] Le ministre était un
homme d’une cinquantaine à peine
effleurée, grand, d’une élégance rare. »
Ce passage devient dans le deuxième
état «
En 192… le corps diplomatique
d’Istanbul comptait parmi ses membres
peu d’hommes aussi distingués, aussi
respectés et peut-être même enviés, que
le Conte de N. […] Grand, mince, de cette
élégance sobre et gouvernante qui allait
à la perfection avec des mains longues
et délicates, aux doigts qui paraissent
suggérer toujours toute une vie d’intimité
avec des objets d’art, les pages d’un beau
livre ou le clavier d’un piano. »
Le texte définitif est nettement différent,
mais on retrouve les mêmes éléments
descriptifs : « Grand, mince, de cette
élégance qui va si bien avec des mains
longues et délicates, aux doigts qui
semblent toujours suggérer toute une
vie d’intimité avec les objets d’art, les
pages d’une édition rare ou le clavier
d’un piano, l’ambassadeur comte de
N… avait passé toute sa carrière dans
des postes importants, mais froids, loin
de cette Méditerranée qu’il poursuivait
d’une passion tenace et un peu mystique,
comme s’il y avait entre lui et la mer
latine quelque lien intime et profond.
Ses collègues du corps diplomatique
d’Istanbul lui reprochaient une certaine
raideur […] »
Le personnage intitulé « Mahmoud »
dans le manuscrit devient « Ahmed »
dans la version publiée. Ainsi, Gary écrit :
« Mahmoud était dans son petit jardin
intérieur, en train de jour au trictrac
avec un voisin lorsque le Compte fit son
entrée dans le magasin. »
Un passage qui
devient, dans le texte publié : « Ahmed
était dans la petite cour intérieure en train
de jouer au trictrac avec un voisin, lorsque
le comte fit son entrée dans le magasin. »
L’autre texte, intitulé
La Nature humaine
,
occupe les pages 41 à 49 et est inséré
entre le premier et le second état de la
nouvelle
Les Mains
.
Un géant de cirque est ausculté par un
médecin, en présence du responsable du
cirque : un nain assez antipathique.
Ce manuscrit semble présenter une
première version de la nouvelle qui sera
également publiée dans le recueil
Les
Oiseaux vont mourir au Pérou
sous le
titre
Les Joies de la nature
. Le texte publié
est très différent mais on retrouve des
éléments similaires : un médecin se rend
dans un cirque pour ausculter un géant,
sous l’œil narquois d’un lilliputien.
Précieux et importants manuscrits
préparatoires de Romain Gary pour
ses nouvelles
Le Luth
et
Les joies de la
nature
.
PROVENANCE :
- Vente Paris, Beaussant-Lefèvre, 2 juillet
2004, lot 181.
- Vente Paris, Sotheby’s, 17 juin 2009,
lot 90.
Déchirures avec manque de texte (p. 13
à 48), léger jaunissement en marge des
feuillets, infimes rousseurs.