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les collections aristophil

Littérature

419

GARY, Romain

Manuscrit autographe signé.

S. l., [vers 1968].

9 p. in-4 dont 1 coupée en deux (27,9 x 21,5 cm).

2 500 / 5 000 €

Manuscrit autographe signé dans lequel Gary relate son

entretien avec Robert Kennedy, survenu un mois avant

l’assassinat du sénateur.

En mai 1968, Robert Kennedy, alors en pleine campagne pour la

primaire de Californie, s’était entretenu avec Romain Gary :

« Il y

a quinze jours environ – je ne suis pas certain de la date exacte,

mais Bobby Kennedy venait d’arriver à Los Angeles pour sa

campagne électorale, après sa victoire dans l’état d’Oregon, et

se reposait incognito chez le metteur en scène Frankenheimer

– je me suis rendu à Malibu Beach pour m’entretenir, sur son

invitation, avec le sénateur, de la situation politique en France et

du problème noir aux États-Unis. »

Romain Gary interroge Robert Kennedy sur les précautions qu’il

prend face à un éventuel attentat. Kennedy lui répond :

« Il n’y

a aucun moyen de protéger un candidat pendant la campagne

électorale. Il faut se donner à la foule et à partir de là… il faut

compter sur la chance. »

Ironie tragique : le sénateur américain est assassiné le 5 juin 1968,

soit un mois à peine après cet entretien.

Le texte de Gary est publié le 6 juin 1968 dans Le Figaro, le

lendemain de l’assassinat de Kennedy sous le titre « Il y a quelques

jours, Bobby me disait : “Je sais qu’il y aura un attentat tôt ou

tard”. »

Important et poignant document.

PROVENANCE :

Vente Paris, Drouot Estimations, 19 juin 2018, lot 835.

Traces de pliures, taches, déchirures marginales.

421

GENET, Jean

Manuscrit autographe signé.

S. l., mars 1949.

9 p. sur 5 doubles ff. in-8 (17,8 x 11,3 cm), 1 enveloppe.

1 500 / 2 000 €

Manuscrit autographe signé intitulé « Pour Madame Léonor Fini ».

Ce manuscrit présente la première partie du texte qui sera publié

l’année suivante, sous le titre

Lettre à Léonor Fini

.

Le manuscrit présente peu de corrections et est très proche de la

version publiée.

Ainsi, dans l’incipit Genet écrit :

« L’odeur dite pestilentielle – selon

Baudelaire : une “aimable pestilence” – une narine bien ouverte la

reconnaît composée de mille parfums enchevêtrés, mais distincts

selon plans et coupes – où l’on trouverait peut-être les fougères, la

rose, les cadavres des flamands roses, des salamandres, les roseaux

des marécages, un peuple de parfums lourds, salubres et, à la fois

délétères. »

La seule différence avec la version publiée est la disparition

de ce passage « selon Baudelaire : une “aimable pestilence” ».

Plus loin ce sont seulement certains mots qui varient, par exemple

« paraît »

devient « semble » et

« Madame »

devient « Mademoiselle ».

Le manuscrit correspond à la première moitié du texte publié et

s’arrête à ce passage

« Je vous souhaite, Madame, d’immenses

difficultés »

 ; que l’on retrouve mot pour mot dans l’édition originale.

On joint :

-

Lettre à Léonor Fini

. Paris, Loyau, 1950. In-8 (21,5 x 14,6 cm),

maroquin rouge, chemise et étui demi-maroquin.

Édition originale,

exemplaire non numéroté. Une note manuscrite

au crayon précise « Exemplaire de Léonor Fini ». Étui frotté, coiffes

fendues (chemise).

-

Pompes funèbres

. Bikini, aux dépens de quelques amateurs,

1947. In-4 (25,1 x 16,3 cm), demi-chagrin noir.

Édition originale.

L’un des 450 exemplaires sur vélin pur fil de

Lana (le n° 98).

L’exemplaire est enrichi d’un bel envoi autographe signé de Jean

Genêt à Léonor Fini :

« à Léonor en l’esprit et le cœur de qui je

m’allonge, me repose et m’endors, confiant. »

Le premier plat détaché, quelques taches.

Bel ensemble.

Quelques taches et rousseurs.

420

GARY, Romain

Réunion de 7 éditions originales.

5 000 / 8 000 €

Réunion de 7 éditions originales de Romain Gary en grand papier.

-

Europa.

Paris, Gallimard, 1972. Broché.

Édition originale.

Un des 25 exemplaires de tête sur papier vélin

blanc de Hollande van Gelder (n° 3).

-

Pseudo.

Paris, Mercure de France, 1976. Broché.

Édition originale.

Un des 65 exemplaires du tirage de tête sur

papier vergé d’Arches pur chiffon, seul grand papier (n° 13).

-

La Vie devant soi

. Paris, Mercure de France, 1975. Broché.

Édition originale.

Un des 40 exemplaires du tirage de tête sur

papier vélin supérieur des papeteries de Ruysscher (n° 24).

-

L’Angoisse du roi Salomon

. Paris, Mercure de France, 1979.

Broché.

Édition originale.

Un des 45 exemplaires du tirage de tête sur

papier vergé d’Arches pur chiffon (n° 16).

-

La Danse de Gengis Cohn

. Paris, Gallimard, 1967. Chagrin

bordeaux.

Édition originale.

Un des 23 exemplaires du tirage de tête sur

papier vélin Hollande van Gelder (n° 11).

-

La Tête coupable

. Paris, Gallimard, 1968. Chagrin bordeaux.

Édition originale.

Un des 23 exemplaires du tirage de tête sur

papier vélin Hollande van Gelder (n° 11).

-

Pour Sganarelle.

Paris, Gallimard, 1965. Chagrin bordeaux.

Édition originale.

Un des 27 exemplaires du tirage de tête sur

papier vélin Hollande van Gelder (n° 11).

Reliures insolées, dos et mors frottés, quelques taches, marges

jaunies.

422

GIDE, André

Réunion de 24 lettres autographes signées.

Paris, 1904-1919 et s. l. n. d.

46 p. sur 10 ff. et 15 doubles ff. in-8 et in-12 (dimensions

diverses).

800 / 1 200 €

Importante correspondance à Henry-Durand Davray.

Il est notamment question des activités de traducteur de Davray au

Mercure de France,

« Cher ami, Un mot seulement, au retour de

Londres (où j’ai beaucoup parlé de vous avec Conrad et Fosse)

pour vous remercier de parler si bien de Wuthering Heights dans

le dernier Mercure qui m’attendait ici. »

On joint :

- Une lettre dactylographiée d’André Gide à Henry-H. Davray, avec

des corrections autographes. Paris, 2 décembre 1913. 2 p. sur 1 f.

Gide évoque sa traduction du

Gitanjali

de Tagore et la concurrence

établie par Davray qui s’est également attelé à ce travail :

« Vous

n’êtes plus en droit d’ignorer que c’est à moi qu’ont été accordés

les droits exclusifs de traduction sur le Gitanjali de Tagore. Vous

faites de la contrebande. »

- Une lettre, probablement autographe, de Henry-Durand Davray :

brouillon de réponse à André Gide. S. l., 3 décembre 1913. 2 p. sur

1 f. Il répond aux reproches d’André Gide, sur un ton ironique :

« Je n’ignore pas que vous “ont été accordés les droits exclusifs

de traduction sur le Gitanjali”, et je vous prie de croire que je ne

fais pas de contrebande. Mais je ne pouvais pas empêcher les

journaux de puiser à leur gré dans le seul article qui ait paru en

France sur Tagore. »

Traces de pliures, quelques taches et feuillets brunis.