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les collections aristophil

Littérature

409

DEBORD, Guy Ernest

Correspondance à Maurice Wyckaert.

1

er

mars 1958 - 6 décembre 1960.

47 p. à l’encre, en 23 ff. in-4 et 6 ff. in-8.

7 000 / 9 000 €

Rare et importante correspondance de 25 lettres autographes

signées de Guy Debord au peintre belge Maurice Wyckaert.

Ce dernier jouera un rôle central dans la construction et le

développement de l’Internationale Situationniste, puisque c’est

notamment chez lui, à Alsemberg près de Bruxelles, que sera

domicilié le siège du Conseil central situationniste. C’est encore lui

qui trouve des échantillons du fameux papier métallisé qui a rendu

célèbres les couvertures de l’IS. Il sera également désigné en

septembre 1960 pour lire la « Déclaration au nom de la quatrième

conférence de l’IS à l’Institut des arts contemporains ». Il participe

à la mise en page de la

Critique de la politique économique

de

Jorn qu’il se charge d’imprimer en Belgique, diffuse les films de

Debord en Belgique, etc. Il sera finalement exclu de l’Internationale

situationniste en avril 1961, pour avoir maintenu ses relations avec

le galeriste Otto van de Loo.

Cette correspondance commence un peu moins d’un an après

la création de l’IS (juillet 1957) et s’achève quelques mois avant

l’exclusion de Wyckaert.

On y voit Debord organisant l’action qui aura lieu lors de la

Conférence des critiques d’art à Bruxelles, en avril 1958 :

« La

proposition de Korun concernant une action à tenter […] a trouvé

ici la plus grande approbation. Nous nous arrêterons, si vous êtes

d’accord, au plan suivant : Nous allons imprimer à Paris 2000

exemplaires d’un tract à jeter dans cette réunion – si possible

lors de la séance inaugurale – au moment où l’un de nous,

prenant soudainement la parole, en lira le texte (un peu avant

d’autres exemplaires auront été postés à destination des journaux

d’Europe. »

(13 mars 1958.) Le stratège charge ensuite Wyckaert

de l’expédition

« d’une centaine d’exemplaires, en imprimés sous

enveloppe, adressés à des journaux et à des revues à travers

l’Europe ? »

(24 mars 1958.) Debord l’informe également des

actions menées par les Situationnistes ou d’autres mouvements

contestataires ailleurs en Europe :

« Il y a ici Sturm, du groupe

SPUR. Le groupe […] a obtenu un très grand effet de scandale

par des manifestations extrémistes, et un manifeste très violent

(par lequel ils se réclament situationnistes). C’est dire que notre

réunion promet d’être amusante »

(10 février 1959.) En juin 1959,

l’exposition de Jorn a

« fait un choc qui résonne : j’en ai vu la

confirmation même du côté de nos ennemis

 » ; dans le même

temps Debord a

« envoyé ce matin à Constant les textes corrigés

pour POTLACH-1. »

Les relations avec la Hollande occupent plusieurs lettres,

notamment en raison des difficultés d’organisation qui agacent

l’activiste :

« le plan des Hollandais est si vague que c’est plutôt

une absence de plan »

(8 janvier 1960.)

« C’est une curieuse

conception du travail collectif aussi bien que de la discipline, de

proposer dès qu’ils se retrouvent en Hollande, d’effacer froidement

la seule modification que l’I.S. a demandée pour approuver leur

projet »

(14 février 1960.) L’échec des manifestations d’Amsterdam,

et notamment le fait qu’Alberts ait participé à

« la construction

d’une église sans penser que cela était incompatible avec

l’appartenance de l’I.S. »

le pousse à durcir le ton :

« Maintenant,

il faut clarifier partout les choses. »

Debord exclut Alberts, dissout

le « Bureau d’urbanisme unitaire » et interdit désormais

« aucune

sorte de double appartenance. […] Ces ridicules proliférations

de “bureaux” ou de “laboratoires” qui représentent, dans l’I.S.,

la plate-forme restreinte d’un individu ou deux, ne peuvent plus

durer »

(15 mars 1960).

Un an plus tard, en avril 1961, Wyckaert lui-même sera exclu.

À cette correspondance,

on joint :

• une L. A. S. d’Asger Jorn à Wyckaert, en français, 2 p. in-4.

• une L. A. S. des membres du groupe Spur (Sturm, Zimmer, Prem,

Fischer) à Wyckaert, en allemand, datée du 8 juin 1960, 2 p. in-4.

• une lettre dactylographiée signée par le groupe Spur et Debord

à Maurice Wyckaert, datée du 17 avril 1961. Il est constaté qu’il ne

s’est pas opposé à la Galerie Van de Loo ; il lui est donc demandé

de restituer à Attila toutes les publications et envois de l’I.S. qu’il

aurait en sa possession.

• copie dactylographiée d’un échange entre Guy Debord et

Constant Nieuwenhuys, prenant acte de la démission de ce

dernier de l’I.S. 6 et 21 juin 1960, 4 p. in-4.

• 2 lettres dactylographiées signées de la Galerie van de Loo

à Munich, adressées à Maurice Wyckaert. 12 mai 1969 et 3

septembre 1976, 3 p. in-4.

• un texte dactylographié (6 p. in-4) avec corrections autographes,

sur Maurice Wyckert et son travail :

« Wyckaert est le contraire

d’un individualiste. […] Il est situationniste. »

• 3 photographies originales représentant Maurice Wyckaert, l’une

datée « Albissola, 1958 ».

Quelques décharges de trombones, rares déchirures sans manques.