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les collections aristophil

Littérature

403

CHARDONNE, Jacques

Ensemble de 18 lettres autographes, dont 17 signées,

et 1 lettre dactylographiée à Roger Nimier.

La Frette-Suisse, mai-septembre 1954.

45 p. sur 23 ff. et 1 double f. in-4 à in-12 (dimensions

diverses).

1 000 / 1500 €

Ensemble de 18 lettres autographes, dont 17 signées et 1 lettre

dactylographiée à Roger Nimier.

-

Balzac :

« Faguet dit que le plus mauvais roman qu’il ait jamais

lu c’est Le Lys dans la vallée. C’est aussi mon avis. Des experts,

fort respectables en raffolent. La réputation d’un livre est sur

deux plans, deux marchés : la cote officielle, et le marché noir. »

-

Paulhan :

« Évidemment, entre Paulhan et moi, c’est irréparable.

Je lui ai dit des choses trop vertes qui ne passeront jamais […]

Paulhan hypocrite, ce n’est pas assez dire : c’est de la pourriture

de rose (quand la rose est fanée). »

- N.r.f. :

« La N.R.F., c’est une caverne de porcs. »

- Nimier : « Jusqu’ici, on a eu, à votre sujet, un sentiment

d’étonnement. Tout a surpris : la jeunesse, le talent, la maturité,

la culture, la jaguar, la réussite rapide ; surtout, une façon de

s’avancer en homme du monde, hors des chemins battus,

prenant les choses à rebrousse-poil. »

- Colette :

« Colette dans ce genre 1900 (75-1900) de bonne

tradition, c’est bien supérieur à Mauriac, qui lui aussi est 1900. »

On joint :

- 1 lettre autographe signée de Paul Morand. Vevey, 24 septembre

1954. 1 p. in-4.

- 2 lettres autographes signées de Jean Paulhan. Paris, 23 août

1954 et s. l., [août 1954]. 1 p. in-8 et 1 p. in-12.

- 1 carte postale autographe signée par Salvat et Freigneau,

Positano, 31 août 1954. 1 p. in-12.

- 1 lettre autographe signée de La Varende. Chamblac, 29

septembre 1954. 1 p. in-4.

- 1 lettre autographe signée de Jean Rostand. Ville d’Avray, 25

septembre 1954. 3 p. sur 2 ff. in-4.

- 1 lettre autographe signée de Marcel Jouhandeau. S. l., 25

septembre 1954. 1 p. sur 1 double f. in-12.

- 1 lettre autographe signée de Claude Elsen. S. l., 26 septembre

1954. 1 p. in-12.

Taches, petits manques ou déchirures marginaux (parfois atteinte

au texte).

405

CHARDONNE, Jacques

Ensemble de 19 lettres autographes, dont 18 signées à

Roger Nimier.

La Frette et Paris, mars-mai 1956.

26 p. sur 17 ff. in-4 à in-12 (dimensions diverses).

1 000 / 1 500 €

Ensemble de 19 lettres autographes, dont 18 signées, à Roger Nimier.

- L’

écriture :

« Si la prose (roman) n’est pas un grand art, c’est un

discours indiscret. »

-

Arland :

« Voici un auteur honnête ; plein de scrupules ; qui rejette

toute “complaisance” (mot qu’il emploie souvent). Un puritain

des lettres. […] Il est toujours un homme noué, mal à l’aise en

tout, empêtré dans sa vertu ; et qui n’a jamais trouvé d’issue

dans la vie, sauf par le vin rouge. Chez lui, tout est problème. »

- Jésus Christ :

« La “passion” du Christ (ce qu’on en fait) sa

résurrection, ses miracles m’ont toujours choqué. (Lui, qui a dit

de belles choses, qui suffisent). »

- Sagan :

« […] Après Claude, voilà Rousseaux qui porte aux nues

le roman de Sagan. Mais Mistler (bon juge) est de votre avis.

Et maintenant, je songe à mon propre avis vacillant : assez

longtemps charmé ; et puis rebuté. De nouveau, je vacille. La

vérité doit être dans cette perplexité. »

404

CHARDONNE, Jacques

Ensemble de 19 lettres autographes signées à Roger

Nimier.

La Frette, avril-juin 1955.

34 p. sur 20 ff. in-4 à in-12 (dimensions diverses).

1 000 / 1500 €

Ensemble de 19 lettres autographes signées à Roger Nimier.

Dans cette correspondance, Chardonne entretient Nimier de tous

les sujets d’actualité politique et littéraire. Rien, ni personne n’est

épargné par sa plume acerbe.

- L’après-guerre :

« C’était l’heure évidente de “l’Europe”. Elle

sera faite par une sorte de fusion franco-allemande ; ou par la

Russie et le communisme. Et cela demeurait évident quelle que

soit l’issue de la guerre. Avec l’Allemagne, la France conservait

sa personnalité. Avec la Russie, elle perd ses racines. »

- La condition d’écrivain :

« La littérature, l’état d’écrivain, c’est

plus nocif que l’alcoolisme. »

- Cocteau :

« Il a vraiment un petit génie dans la bouche. »

- MacOrlan :

« Plus bas, lisez donc le MacOrlan. J’ai toujours

trouvé qu’il écrivait aussi mal que Malraux ; d’une façon plus

enfantine encore, et ridicule. »

-

À propos d’un volume collectif publié par Grasset :

« Breton,

c’est neutre, plat, infantile. Zéro. Tardieux : zéro. Deharme : la

caricature d’un genre dont Indes galandes est le chef-d’œuvre.

Affreux. Reste Gracq. Très doué. Très joli style. C’est beau comme

cette pâte pour sucre d’orge qu’un gros homme malaxait à

Barbezieux devant les enfants éblouis ; un satin onctueux. On

est charmé ; puis cela s’évanouit. Ce n’était rien. »

- Ses convictions politiques :

« Voici ma vie politique. Aux temps

où la jeunesse littéraire, toute de droite, se délectait dans

Maurras, je boudais, parce que Maurras était borné du côté

de l’Allemagne (très grave). Les socialistes, plus intelligents

de ce côté (Jaurès et puis Blum) étaient, dans l’ensemble des

primaires, abstraits. Le fascisme socialisant avait tout pour

me plaire ; mais le côté anti-juif me dégoûtait. En somme, j’ai

toujours été dégoûté. »

Taches, traces de pliure, quelques petites déchirures marginales

(parfois atteinte au texte).

- Cendrars :

« [Edmond] Jaloux […] savait que Cendrars écrivait

très mal, que ce n’est rien (sauf en vers, je crois). Du vent. Un

instrument à vent. Mettre ensemble Cendras et Morand ! Ne

pas tomber à genoux devant la Folle amoureuse (la première

nouvelle). Ne rien y voir. Prendre un diamant pour du verre. Et

à côté s’extasier devant les cailloux de Cendrars. Et imprimer

tout cela ! »

- Proust :

« Personne n’a jamais écrit plus mal que Proust. (même

pas Malraux) […]. Quand on baigne dans Proust, bercé par ces

vagues boueuses, on est bien, on ne s’aperçoit de rien. »

Au fil de cette correspondance, Chardonne a fait suivre 5 lettres

autographes signées de Paul Morand dans lesquelles ce dernier lui

parle de politique et de littérature ainsi que 2 cartes autographes

signées. Il a également transféré à Nimier une lettre autographe

signée de Bernard Frank à laquelle il a ajouté quelques mots et

sa signature, 2 articles de journaux, 1 lettres autographe signée de

Nourissier et 1 carte autographe signée de Mauriac.

Quelques taches, traces de pliure.