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les collections aristophil
Littérature
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CÉLINE, Louis-Ferdinand
Manuscrit autographe pour
Nord
.
S. l., [vers 1957-1959].
4 p. et demie sur 5 ff. in-4 (27 x 20,8 cm).
1 800 / 3 000 €
Manuscrit autographe d’un chapitre
complet de
Nord
, « où Céline est peut-être
au sommet de son écriture » (Pierre Seghers).
Ces 4 pages et demie, rédigées au stylo
bille, foliotées de 847 à 851 correspondent
au chapitre qui conclut une scène
d’hystérie au manoir de Zornhof où Frau
Kretzer s’en est pris au portrait d’Hitler
devant des témoins dont Céline, sa femme
Lili et l’acteur La Vigue. Les trois Français
se retrouvant seuls (avec le chat Bébert)
s’interrogent sur les conséquences qui
pourraient découler pour eux de ce
scandale, mais La Vigue finit par singer le
Füher en louchant.
La fin du passage présente quelques
variantes avec le texte définitif. Céline a
soigneusement biffé et corrigé son texte
et ajouté quelques répliques : « On va se
battre si ça continue. – T’es le plus grand
comédien
du siècle ! Adolf est qu’un sale
raté !
[«
sale pédé ! grimacier !
», biffé
par Céline.]
– Oui ! Oui ! La Vigue ! Lili
approuve… c’est ce qu’il fallait… tout ce
qu’il fallait… on parle gentiment de choses
et d’autres… puis on s’endort. »
Ce passage devient dans l’édition
originale :
« On va se battre si ça continue. –
“T’es le plus grand comédien du siècle !…
Adolf est qu’un gougnaffe hurleur ! Le
Landrat aussi !” Lili m’approuve… “Oui !
Oui ! La Vigue ! – T’es sûr Ferdine ? –
Oui, et je te le jure ! – Alors !… Alors !…”
Alors nous parlons gentiment de choses
et d’autres… »
Nord
est le deuxième volet de la Trilogie
allemande, commencée avec
D’un
Château l’autre
(1957) et terminée par
Rigodon
(édition posthume en 1969).
Important manuscrit de travail pour
Nord
,
« son plus beau livre depuis
Voyage
au bout de la nuit
» (Roger Nimier).
Trous laissés par des agrafes, infimes
taches marginales sans atteinte au texte.
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CHAR, René
Manuscrit autographe signé pour
Artine.
Paris, 22 septembre 1930.
20 p. en 1 vol. in-8 (27 x 20 cm),
demi-maroquin blond à bandes,
plats de papier bleu marine imitation
lézard, dos lisse, étui bordé de
même peau
(Semet et Plumelle).
15 000 / 20 000 €
Manuscrit autographe signé de René
Char, intitulé
Artine
.
Il est accompagné d’une note autographe
signée au premier feuillet :
« Manuscrit
ayant appartenu à Paul Éluard, jusqu’à
sa mort. R. C. mars 1954 ».
Il s’agit probablement du manuscrit ayant
servi à l’impression de l’ouvrage car il
comporte les annotations du typographe
au crayon rouge et à la mine de plomb.
La seconde page comporte un passage
qui ne figure pas dans l’édition imprimée.
Il s’agit d’un petit texte de 8 lignes que
Char a biffé, sauf sa dernière ligne, qu’il a
entourée :
« Est-ce une boucherie ? »
Quelques pages plus loin, René Char a
établi sa propre bibliographie dans laquelle
il annonce deux ouvrages :
L’Homme
en question
et
Chemin des sources
(en
collaboration avec Paul Éluard) qui ne
paraîtront pas. Enfin, l’épigraphe d’Achim
d’Arnim figure bien dans l’édition originale
qui paraîtra aux Éditions surréalistes, mais
pas dans les suivantes.
Paul Éluard et René Char se rencontrent à
l’automne 1929. En plaisantant, René Char
avait déclaré à Éluard que sa poésie était
trop élégiaque et qu’il était le Lamartine
du Surréalisme, un Lamartine sans Lame.
Le nom d’Artine était trouvé.
Cet ouvrage est l’un des premiers textes
surréalistes de Char (après
Le Tombeau
des secrets
) et le seul à paraître aux
Éditions surréalistes. « Il faut noter enfin –
et cela est un cas à part dans l’œuvre de
Char – que le poète ne retouchera pas les
poèmes d’
Artine
lors de leur réapparition
dans
le Marteau sans maître.
» (Valentin,
Supplément d’âme
.)
Très beau manuscrit d’un des textes les
plus fameux de René Char, enrichi d’un
envoi autographe signé à Paul Éluard.
BIBLIOGRAPHIE :
Mathieu,
La Poésie de René Char,
vol. I,
Paris, 1988, p. 138-151. Hervé et Eva Valentin,
Supplément d’âme,
n° 12-14.
Reliure et étui frottés, dos insolé, quelques
taches.
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