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ACADÉMIE FRANÇAISE
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FLAUBERT Gustave
(1821-1880).
L.A.S. « G
ve
Flaubert », Dimanche soir
[Croisset 26 janvier 1862], à Charles
BAUDELAIRE ; 1 page in-8 sur papier
bleu.
5 000 / 7 000 €
Au sujet de la candidature de Baudelaire
à l’Académie française
.
« Mon cher Baudelaire
Le premier devoir d’un ami est d’obliger son
ami. Donc sans rien comprendre à votre
lettre, je viens d’écrire à Sandeau
en le priant
de voter pour vous. – Mais sa voix doit être
promise ?
J’ai tant de questions à vous faire & mon
ébahissement a été si profond qu’un volume
ne me suffirait pas !
J’espère vous voir avant un mois d’ici là
bonne chance […]
Malheureux ! vous voulez donc que la Cou-
pole de l’institut s’écroule.
Je
vous rêve
entre Villemain & Nisard. »
[Le 24 Janvier 1862, Baudelaire, candidat
à l’Académie française, demandait à Flau-
bert d’intervenir auprès de Jules SANDEAU.
Flaubert écrivit aussitôt à celui-ci, le même
jour que la présente réponse à Baudelaire :
« Le candidat m’engage à vous dire “ce que
je pense de lui”. Vous devez connaître ses
œuvres. Quant à moi, si j’étais de l’honorable
assemblée, j’aimerais à le voir assis entre
Villemain et Nisard ! Quel tableau ! Faites
cela ! Nommez-le ! Ce sera beau. Il parait que
Sainte-Beuve y tient ». Sainte-Beuve conseilla
au contraire à Baudelaire d’envoyer une lettre
de désistement à Villemain (10 février 1862).]
Provenance
: collection Armand GODOY (12
octobre 1988, n° 52).
Correspondance
(Pléiade), t. III, p. 203.
L’Académie française en toutes lettres
,
p. 222-223.