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BAUDELAIRE Charles
(1821-1867).
L.A.S. « Charles », [Paris] Mercredi 10
juillet 1861, à sa mère Mme Caroline
AUPICK ; 3 pages in-8.
8 000 / 10 000 €
Sur la préparation de la troisième édition
des
Fleurs du Mal
, et sa candidature à
l’Académie française
.
Baudelaire a encore retardé son départ pour
diverses raisons :
« 1° De l’argent à toucher.
2° les épreuves des
Réflexions sur mes
contemporains
, qui ont été imprimées dans
un tel désordre, que, moi absent, c’eût été
affreux.
3° la certitude de besognes échelonnées
d’ici au jour de l’an.
4° Une longue discussion avec un ministère
à propos d’une mission à Londres (pour
l’année prochaine). (Trop long à raconter).
Il faut pour l’obtenir rester dans la
Revue
Européenne
. Si je la quitte pour la
Revue
des deux Mondes
, la mission est perdue. [Il
s’agit d’une mission relative à l’Exposition
universelle à Londres en 1862.]
5° Je voulais que la restauration des deux
Greuzes
, de mon Père, du
Boilly
et d’autres
dessins fût faite presque sous mes yeux. Cela
est fait, mais n’est pas sec et conséquemment
ne peut pas être emballé.
Enfin 6° il me reste une grande quantité
d’épreuves à corriger, et puis il faut que je
surveille frontispice, portrait, fleurons, culs
de lampe, pour une troisième édition des
Fleurs
(à 25 francs l’exemplaire) que l’éditeur
veut risquer. Singulière idée et que je crois
mauvaise ! quelle est la maman qui donnera
les
Fleurs du Mal
en étrennes à ses enfans ?
et même quel papa ? »
Après avoir parlé des photographies et
des gravures pour cette édition et dit ses
réserves, Baudelaire déclare que plusieurs
personnes l’engagent à poser sa « candida-
ture à l’Académie. Mais le Conseil Judiciaire !
Je parierais que même là, dans ce sanctuaire
impartial
, c’est une mauvaise note »...
Correspondance
(Bibl. de la Pléiade), t. II,
p. 177.
Provenance
: collection Armand GODOY
(1982, n° 152).