Previous Page  17 / 228 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 17 / 228 Next Page
Page Background

854

853

15

ACADÉMIE FRANÇAISE

854

BARBEY D’AUREVILLY Jules

(1808-1889).

L.A.S. « Jules Barbey d’Aurevilly », Vendredi Saint [21 mars

18]56, à Armand DUTACQ ; 3 pages et demie in-8.

800 / 1 000 €

Belle lettre sur ses articles de critique

.

Il lui a envoyé il y a une dizaine de jours un article sur BOSSUET à

propos des

Études sur la vie de Bossuet

d’Amable Floquet : « Un tel

article ne pouvait faire question.

Nulle question

politique ou religieuse

n’y était posée, et il n’y avait que des éloges, sobrement répartis ».

Mais il n’est toujours pas paru : « J’ai pensé à un retard. L’Impératrice

est accouchée. Il fallait bien mettre dans

le Pays

les exécrables vers,

les pralines avariées qu’on offre à son enfant, par l’âge dispensé de

goûter à ces bêtises-là ! » Mais voici qu’on lui propose d’écrire sur

les

Mémoires

de l’abbé LEDIEU sur Bossuet, « quand mon article est

sur

Bossuet

& que les manuscrits

très-connus

de

Ledieu

ont servi à

Floquet

pour faire le livre que j’ai examiné ! Je ne pense pas que mon

article se soit

perdu

[…] Priez

Lhéritier

de le faire paraître – il n’y a pas

un mot qui puisse en arrêter l’impression. Quand cesserons-nous

d’être régalés de fiel et de vinaigre au

Pays

? […] votre lettre de ce

matin m’a abasourdi. J’allais vous envoyer l’article sur le RACINE. Il

était

fini

et allait partir

CE

SOIR

. Vous pouvez dire à

Cohen

qu’il m’a fait

faire un article, –

encore un pour le Roi de Prusse

»...

Quant à la publication de LA ROCHEFOUCAULD, c’est « une imposture.

L’

inédit

est inédit comme les vieilles rues de Paris, s’il y en a encore.

Quel genre de spéculation cache le livre de ce grand seigneur tombé

dans l’écritoire ? Je m’ingénie à dénouer cette question sans pouvoir

y parvenir : “M. de La Rochefoucault est-il un fou, un fripon, ou un

sot ?” Dans mon article, je l’avais

collé sous bande

POLIMENT

, – non pour

lui, mais pour son nom, – mais si nous

avions un journal

, (Nous !) je

lui aurais appris à respecter ses armoiries. Ah ! Dutacq, Dutacq, vous

êtes bien coupable. Quand ferons-nous un journal ? – Un journal qui

puisse allumer une poudrière sous les pieds des sots ! Quel succès

repoussez-vous là ! L’époque se meurt d’ennui. Les journaux font

de la réclame, aussi bête que celle des directeurs de spectacles.

Nous allons avoir la paix. Quel bon moment pour revenir aux choses

littéraires et nettoyer la place des faux littérateurs ! »

Il aimerait faire un article sur BAUDELAIRE et Edgar POE, et un sur

l’HOFFMANN de CHAMPFLEURY. « Je ne veux pas recommencer

à faire un article, comme sur le

Racine

, inutile »...