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22

les collections aristophil

862

BAUDELAIRE Charles

(1821-1867).

MANUSCRIT autographe,

Une

réforme à l’Académie

, [janvier 1862] ;

5 pages et demie in-fol. (maculatures

aux premier et dernier feuillets).

15 000 / 20 000 €

Baudelaire, alors candidat à l’Académie

française, réagit à un article de Sainte-

Beuve sur les prochaines élections de

l’Académie

.

L’article parut, non signé, dans la

Revue

anecdotique

de janvier 1862. Le manuscrit,

avec des ratures et corrections, a servi pour

l’impression.

Baudelaire réagit à un article de SAINTE-

BEUVE,

Des prochaines élections de l’Aca-

démie

, paru dans

Le Constitutionnel

du 20

janvier 1862, « un véritable événement », selon

lui. Il aurait aimé, tel un nouveau Diable boi-

teux, assister à la séance académique « qui a

suivi la publication de ce curieux manifeste »,

qui attire sur lui « toutes les rancunes de

ce parti politique, doctrinaire, orléaniste,

aujourd’hui religieux par esprit d’opposi-

tion, disons simplement : hypocrite, qui veut

remplir l’Institut de ses créatures préférées

et transformer le Sanctuaire des Muses en

un parlement de mécontents ». Sainte-Beuve

« ne cache pas trop la mauvaise humeur d’un

vieil homme de lettres contre les princes,

les grands seigneurs et les politiquailleurs »,

qui peuplent l’Académie et la font ressem-

bler à un gouvernement de Louis-Philippe.

« Le poète-journaliste nous donne, chemin

faisant, dans son appréciation des mérites

de quelques candidats les détails les plus

plaisants » : ainsi sur CUVILLIER-FLEURY

qui « veut tout voir, même la littérature, par

la lucarne de l’orléanisme »…

Sainte-Beuve « ne se montre favorable ou

indulgent que pour les hommes de lettres »,

comme Léon Gozlan, Dumas fils qu’il invite à

se présenter, Jules Favre, « le grand orateur

du temps », et BAUDELAIRE lui-même : « M.

Charles Baudelaire, dont plus d’un académi-

cien a eu à épeler le nom barbare et inconnu,

est plutôt chatouillé qu’égratigné ». Et Bau-

delaire de recopier le jugement de Sainte-

Beuve à son égard :« M. Charles Baudelaire

a trouvé moyen de se bâtir, à l’extrémité

d’une langue de terre réputée inhabitable, et

par delà les confins du monde romantique

connu, un kiosque bizarre, fort orné, fort

tourmenté, mais coquet et mystérieux », qu’il

nomme « la

Folie Baudelaire

»… Et Baudelaire

d’ajouter : « On dirait que M. Sainte-Beuve a

voulu venger M. Baudelaire des gens qui le