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ACADÉMIE FRANÇAISE

peignent sous les traits d’un loup garou mal

famé et mal peigné ; car un peu plus loin, il

le présente, paternellement et familièrement,

comme “un gentil garçon, fin de langage et

tout à fait classique de formes” ».

Sainte-Beuve exerce également sa verve sur

« l’odyssée de l’infortuné M. de Carné, éternel

candidat », et surtout sur « la plus bouffonne

et abracadabrante candidature qui fut jamais

inventée, de mémoire d’Académie », celle du

prince Albert de BROGLIE, « un porphyro-

génète, purement et simplement », qui n’a

d’autre titre de gloire que de s’être «

donné

la peine de naître

», un « petit bonhomme

de décadence », « un parfait perroquet que

ne saurait imiter Vaucanson lui-même »...

D’autres articles ont paru sur ce sujet, dont

celui de Texier estimant que « tous les litté-

rateurs de quelque mérite doivent oublier

l’Académie et la laisser mourir dans l’oubli » ;

mais Baudelaire conclut en ajoutant : « Mais

les hommes tels que M.M. Mérimée, Sainte-

Beuve, de Vigny, qui voudraient relever

l’honneur de la Compagnie à laquelle ils

appartiennent, ne peuvent encourager une

résolution aussi désespérée ».