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ACADÉMIE FRANÇAISE

1098

PROUST Marcel

(1871-1922).

L.A.S. « Marcel Proust », [11 mai 1919], à Jean-Louis

VAUDOYER ; 4 pages in-8, enveloppe.

1 500 / 2 000 €

Sur ses troubles de santé et ses problèmes de logement

.

[Proust doit quitter le 102 boulevard Hausmann, sa tante Weil ayant

vendu l’immeuble à la banque Varin-Bernier. Ses amis Vaudoyer et

Walter Berry cherchent pour lui un nouvel appartement, mais Proust

projette aussi de partir pour l’Italie.]

Il est désolé « d’avoir paru “difficultueux”. C’est moi qui dois plaider

les circonstances atténuantes. Je ne sais si je vous ai dit (et en tous

cas n’en parlez à personne) que j’ai depuis un an des accidents très

graves empêchant presque qu’on me comprenne quand je parle

et me faisant craindre de tomber comme ma pauvre Maman a fini,

dans l’aphasie complète, avant que mes livres aient paru. Joignez-y

la ruine, le coup de foudre du déménagement d’une maison dont

nous étions propriétaires depuis plus de trente ans, les fatigues en

résultant à un moment où on me dit que je ne peux me sauver que

par le repos absolu, et vous m’excuserez d’avoir été maladroit dans

l’expression de ma gratitude ». Il ne voit plus personne…

Il compte prendre l’appartement de la rue de Rivoli… « Malheureu-

sement (comme il me faudra rester quinze jours entre le moment

où ce sera libre et celui où ce sera nettoyé) », il cherche un meublé

pour une quinzaine de jours... La préface de Vaudoyer à ses

Per-

missions de Clément Bellin

« est noble comme du Vigny. Mais me

voici maintenant fou du désir de voir la Brenta. Ce serait aussi loin

que Nice n’est-ce pas ? Y a-t-il des Greco à Paris ? »…