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ACADÉMIE FRANÇAISE
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PROUST Marcel
(1871-1922).
L.A.S. « Marcel Proust », [11 mai 1919], à Jean-Louis
VAUDOYER ; 4 pages in-8, enveloppe.
1 500 / 2 000 €
Sur ses troubles de santé et ses problèmes de logement
.
[Proust doit quitter le 102 boulevard Hausmann, sa tante Weil ayant
vendu l’immeuble à la banque Varin-Bernier. Ses amis Vaudoyer et
Walter Berry cherchent pour lui un nouvel appartement, mais Proust
projette aussi de partir pour l’Italie.]
Il est désolé « d’avoir paru “difficultueux”. C’est moi qui dois plaider
les circonstances atténuantes. Je ne sais si je vous ai dit (et en tous
cas n’en parlez à personne) que j’ai depuis un an des accidents très
graves empêchant presque qu’on me comprenne quand je parle
et me faisant craindre de tomber comme ma pauvre Maman a fini,
dans l’aphasie complète, avant que mes livres aient paru. Joignez-y
la ruine, le coup de foudre du déménagement d’une maison dont
nous étions propriétaires depuis plus de trente ans, les fatigues en
résultant à un moment où on me dit que je ne peux me sauver que
par le repos absolu, et vous m’excuserez d’avoir été maladroit dans
l’expression de ma gratitude ». Il ne voit plus personne…
Il compte prendre l’appartement de la rue de Rivoli… « Malheureu-
sement (comme il me faudra rester quinze jours entre le moment
où ce sera libre et celui où ce sera nettoyé) », il cherche un meublé
pour une quinzaine de jours... La préface de Vaudoyer à ses
Per-
missions de Clément Bellin
« est noble comme du Vigny. Mais me
voici maintenant fou du désir de voir la Brenta. Ce serait aussi loin
que Nice n’est-ce pas ? Y a-t-il des Greco à Paris ? »…