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154

les collections aristophil

1092

PROUST Marcel

(1871-1922).

2 L.A.S. « Marcel Proust », [2 et 3 novembre 1910], à Robert

de FLERS ; 2 et 3 pages in-8.

1 200 / 1 500 €

Au sujet de la mort de Robert Gangnat

.

[Robert GANGNAT (1867-1910), avocat et journaliste, agent général

de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques ; il avait été

l’amant de Louisa de Mornand.]

« Mon petit Robert, je suis sûr que tu as beaucoup de chagrin et moi

je ne croyais pas pouvoir tant pleurer quelqu’un que je connaissais si

peu. Quelle prise il avait sur le cœur, c’est aujourd’hui que je le sens

bien douloureusement. Je viens d’écrire à sa pauvre mère que je

ne connais pas. C’est insensé de ma part et elle ne verra sans doute

même pas ma lettre, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. C’est la

consolation des fils qui pleurent leur mère de penser que cette horreur

du moins leur a été épargnée, que leur mère leur eût survécu ! »…

« P. S. à ma lettre d’hier ». Il juge le discours de Robert de Flers aux

obsèques de Gangnat « délicieux et beau, […] Plein, bourré, de ce que

j’appellerais l’esprit (dans le sens d’avoir de l’esprit) de la tristesse.

Car il y a quoique on n’en parle jamais de l’esprit de la tristesse,

comme il y a l’esprit de la gaîté. Musset en savait quelque chose et

je tâcherai un jour de dire ce que j’en sais »... Après avoir reproché

à Robert d’avoir déclaré

Élie Greuze

[de Gabriel TRARIEUX] « un des

plus beaux livres de ce temps », il lui demande s’il aurait la revue

La

Vie Contemporaine

: « J’avais écrit dedans une nouvelle imbécile

[

L’Indifférent

, publié en 1896] mais dont il se trouve que j’ai besoin et

tu me rendrais service en m’envoyant ce numéro »...

On joint

un billet a.s., [11 août 1913] : « Grande joie de ta rosette.

Tendresses. Marcel Proust ».

Correspondance

, t. X, p. 195 ; et t. XII, p. 248.