95
Littérature
405
BALZAC Honoré de (1799-1850).
ÉPREUVE avec CORRECTIONS autographes pour
Le Curé
de Tours
(1832) ; épreuve d’imprimerie de 15,5 x 8,5 cm
environ, découpée et collée au centre d’une page in-4
(27,5 x 21,5 cm).
4 000 / 5 000 €
Spectaculaire page d’épreuve corrigée de Balzac.
Le Curé de Tours
, qui ne prendra son titre définitif qu’en 1843, a
été publié pour la première fois sous le titre
Les Célibataires
en
mai 1832 au tome III de la « seconde édition » des
Scènes de la vie
privée
(Mame-Delaunay, 1832) ; c’est à la préparation de cette édition
qu’est destinée cette épreuve, correspondant aux pages 354-355 de
l’édition originale.
Selon son habitude, Balzac a collé l’épreuve au centre d’une grande
page pour pouvoir ainsi porter dans les marges ses nombreuses
corrections et additions.
Ce feuillet, numéroté 38, présente 25 corrections à l’encre de la main
de Balzac, qui se développent dans les marges.
Le passage se situe au moment où l’abbé Birotteau subit la haine de
sa logeuse Mlle Gamard, et commence ainsi sur l’épreuve imprimée :
« croyant que, s’il s’absentait pendant quelques jours, sa haine n’étant
plus alimentée s’éteindrait, il résolut d’aller passer quelques jours,
comme jadis, à une campagne, où mademoiselle de Listomère se
rendait au commencement du mois de novembre, quand il faisait
beau. » Les corrections de Balzac transforment ainsi la phrase : « et
le bonhomme crut, en s’absentant pendant quelques jours, éteindre,
faute d’aliment, la haine qu’elle lui portait. Donc, il résolut d’aller,
comme jadis, passer plusieurs jours à une campagne où madame
de Listomère se rendait à la fin de l’automne, époque à laquelle le
ciel est ordinairement pur et doux en Touraine. »
Le feuillet s’achève sur la déclaration de Caron, l’avocat de Mlle
Gamard, à Birotteau : « — Il paraît, monsieur, lui dit l’avocat, que votre
intention est de ne plus loger chez mademoiselle Gamard ; et si cela
était, je… », ainsi modifiée : « — L’intention où vous êtes, monsieur, lui
dit l’homme d’affaires, de ne plus loger chez mademoiselle Gamard
étant devenue évidente… »
Au verso, attestation autographe signée de Laure SURVILLE (1800-
1871), sœur de Balzac : « Toutes ces corrections sont de la main de
M. de Balzac mon frère. L. Surville née de Balzac ».