Previous Page  99 / 268 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 99 / 268 Next Page
Page Background

408

409

97

Littérature

408

BARBEY D’AUREVILLY Jules

(1808-1889).

MANUSCRIT autographe signé « J.

Barbey d’Aurevilly »,

Bibliographie.

HOFFMANN et ses Contes

Posthumes, par M. CHAMPFLEURY

,

[1856] ; 6 pages in-fol. découpées

pour l’impression et recollées au

recto et verso de 3 feuillets in-fol.

1 500 / 2 000 €

Bel article critique sur E.T.A. HOFFMANN

.

Cette étude, publiée dans

Le Pays

du 2 juillet

1856, a été recueillie dans

Les Œuvres et

les Hommes

, t. XII,

Littérature étrangère

(Lemerre, 1890).

Le manuscrit est écrit alternativement à

l’encre bleue et rouge. Il présente quelques

ratures et corrections. Les feuillets ont été

remontés en désordre, mais le manuscrit

est bien complet.

Après avoir fait l’éloge du travail de

CHAMPFLEURY, Barbey d’Aurevilly déclare :

« À notre sens, M. Champfleury tire de

son travail sur l’honneur d’Hoffmann des

conclusions entièrement contraires à la vérité

de cet homme qui a été exagéré comme

tout ce qui nous est venu d’Allemagne

depuis trente ans et qui passera, quoiqu’il

soit un conteur et un fantastique, tout autant

que s’il était un philosophe. HOFFMANN,

l’engoûment d’une époque qui aime la fumée

de cigarre et qui s’est mise à grignoter du

Hatschisch pour se donner des sensations,

ne durera pas plus que ces fantastiques

d’un autre genre, – Fichte et Hégel ! » Pour

Barbey, Hoffmann est un « malade », un

« ivrogne titubant et mélancolique », dénué de

la « puissance terrible » d’Edgar POE, un fruit

de la « Révolution de la fin du siècle » qui avait

« excité jusqu’à la douleur le système nerveux

de l’Europe ». Barbey juge très sévèrement

les nouveaux contes publiés par Champfleury,

ainsi que le « fantastique » d’Hoffmann qui

« demeure à l’état subjectif et vague »... Et il

conclut : « Hoffmann n’est que la fleur d’un

jour. Venu par la fantaisie, il s’en retournera

par la fantaisie, rien ne pouvant vivre en

dehors des lois arrêtées et inflexibles du

beau et l’art, après tout, n’étant pas si grand.

Hoffmann brumeux et maladif (ce sont ses

titres, selon M. Champfleury au respect des

hommes, moi j’aurais dit à leur pitié) aura

le sort des brumes et des maladies. Ni les

unes ni les autres ne sont faites pour durer

longtemps. La Postérité n’aura pas besoin de

briser de sa main sérieuse le verre vide où

cet agaçant harmonica aura vibré. Il n’y a pas

d’exécution contre les Nuées & les fantômes.

Naturellement et sans qu’on le cherche, on

éprouve quand on a lu ce dormeur éveillé

un effet analogue à l’effet de ces songes qui

sont encore quelque chose au réveil et qui

finissent bientôt par se ronger et n’être plus ! »

Anciennes collections Roger MONMÉLIEN

(cachets encre ; 1974, n° 170) ; puis Daniel

SICKLES (XIII, 5192).

409

BARBEY D’AUREVILLY Jules

(1808-1889).

L.A.S. « Jules Barbey d’Aurevilly »,

[1860, à son éditeur Achille

BOURDILLIAT] ; 2 pages in-8 à l’encre

rouge (petite fente réparée).

600 / 800 €

Barbey d’Aurevilly intervient auprès de son

éditeur pour lui recommander chaudement

l’écrivain Prosper VIALON (1817-1873).

« Monsieur et cher Éditeur, J’aurais voulu

donner le bras à Madame Viallon qui

vous portera cette lettre, mais ce que je

dirais devant elle, je veux vous le dire ici

de son mari,

Prosper Viallon

, qui m’a prié

de la mettre en rapport avec vous. Je la

chaperonne donc, et je vous assure que

c’est un faucon de bonne race. Il a écrit au

Pays

et il a écrit partout. Il a le mouvement

dramatique, l’intérêt, la chaleur, ce qui prend

le plus aux cheveux le public, et quelque fois

aux Entrailles. Si j’étais M

r

Bourdillat, moi, je

l’éditerais ! Quand un homme a dit à un autre

homme tout ce qu’il ferait à sa place, il a tout

dit. Mais permettez moi d’ajouter que si vous

faites une affaire avec M. Viallon (et je crois

qu’elle sera bonne pour tous les deux) vous

m’aurez fait un grand plaisir. Adieu, – et Nos

Prophètes

? »… [Il s’agit de la seconde édition

de son livre

Les Prophètes du passé

(parue

en 1860 chez Bourdilliat éditeurs)].