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Littérature
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BLOY Léon (1846-1917).
CARNET
autographe, 1870-1871 ;
carnet in-12 d’environ 46 pages à
l’encre ou au crayon, les contreplats
recouverts de notes et d’un
dessin
original (qqs ff. blancs), couverture
toile noire.
4 000 / 5 000 €
Carnet de la guerre de 1870, alors que
Bloy est mobilisé dans la Garde nationale
;
le carnet sera utilisé pour les contes de
Sueur de sang
.
Minute de lettre à son ami Georges
L
andry
:
« Comme tu dois porter saignantes les
plaies de la France, de cette grande nation
catholique, coupable d’avoir prostitué son
mâle génie à des doctrines de néant et qui à
cette heure terrible, sue par le cœur de tous
ses enfants, le poison qu’elle n’avait plus la
force de vomir et qui finirait par lui dévorer
les entrailles si la miséricordieuse Providence
n’intervenait pas par cette épouvantable
purification »…
Prière du B. Benoit Labre
.
Minute de lettre à des amis sur la situation
politique, critiquant le gouvernement de
Bordeaux et appelant à voter pour les
candidats de la liste de Thiers, pour « l’ordre
et la paix » : « La guerre ou la paix, l’ordre
ou le désordre. D’un côté l’épouvantable
perspective d’une guerre atroce, insensée,
sans solidarité, sans ensemble, sans aucun
centre d’action avec M. Gambetta sur le dos,
que nous croyions derrière nous a repassé la
Loire que les Prussiens ont repris Orléans que
nous sommes absolument seuls en face d’un
corps d’armée de 50 000 prussiens campés
à 2 kil. Nous levons le camp immédiatement,
nous traversons au milieu de la nuit les lignes
ennemies avec un bonheur inouï et nous
marchons ainsi pendant 30 heures, sans
repos, sans pain et avec un froid terrible qui a
fait geler la Loire. […] Cependant les Prussiens
avaient juré de prendre les redoutables
soldats de Cathelineau et ils ne cessèrent
de nous poursuivre pendant 8 jours et 8 nuits.
[…] À Vibraye, pas un soldat français, M. de
Cathelineau avait la consigne d’attendre, il
attendit. À midi, l’armée Prussienne arriva,
nous étions toujours seuls, 1 contre 30. Nous
tinmes 2 heures. […] Comment ne suis-je
pas mort, c’est le secret de Dieu. Je fus
pendant près d’une heure presque seul sur
une colline, complètement à découvert – le
corps ceint d’une flamboyante écharpe rouge
visible à 2 lieues, exposé au feu de plus de
3.000 tirailleurs prussiens »… Autres minutes
de lettres, notes diverses, listes d’hommes
affectés aux corvées, camarades d’armes
de diverses compagnies, emplois du temps,
comptes, références bibliographiques, noms
et adresses, citations… Poème :
L’Amour
mouillé
. « Liste de ceux à qui je suis redevable
d’un peu de repos durant cette affreuse
campagne de 1870 »… Dessin au crayon sur
le contreplat : portrait d’homme moustachu
en buste…
Exposition
Léon Bloy
(Jean Loize 1952, n° 181).
par-dessus nos sacs. De l’autre côté une
paix affligeante mais nécessaire »… Longue
lettre à son ami Victor Lalotte, racontant sa
campagne depuis le départ de Périgueux
jusqu’à l’armistice, avec le récit de la bataille
de Vibraye : « le 4 X
bre
(ce jour est inoubliable
pour moi) vers 9 h du soir, on vient apprendre
à notre commandant que l’armée française