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Littérature
les changes ; les touristes danois sont
à
fuir
comme
la
peste
tous bourriques,
voleurs
,
escrocs, peignes culs et charognes et
C
ie
»…
Le 31 août
. Recommandation de Knud
OTTORSTRØM, le pharmacien de Korsør
« et par miracle, un très vieil ami, délicat,
très honnête, très scrupuleux », à qui il prie
de remettre « tout ce que vous avez de
disponible
pour nous – ce que vous recevez
de Pierre
MONNIER
(
que je stimule
) car je
n’ai rien touché encore du circuit »…
Le 25
.
Monnier « doit vous porter 15.000 frs ! Alors
qu’il me doit au moins 600.000 frs de droits
d’auteur ! La plaisanterie continue ! »…
Le 16
.
L’hiver arrive et les ressources manquent :
« Rien à bouffer dans cette campagne stérile,
sans légumes – sans beurre. Enfin, c’est mieux
que Fresnes ! où l’on m’attend toujours !
Le Procureur Général refuse absolument
de lever mon
mandat d’arrêt
! Donc tout
serait à refaire si je rentrais en France !
C’est de la persécution, du délire ! Il faudrait
une mobilisation générale et une amnistie
générale pour qu’ils changent d’idée ! »…
1951
.
Le 19 [janvier]
. Sa fille Colette TURPIN
« doit être opérée mercredi du kyste à
l’ovaire. Elle a 5 enfants ! Bien sûr je mets à
sa disposition les 4 sous que vous avez pour
moi ! »… Le même jour, il se ravise : il y a le
mari de Colette, «
avare et cupide
! », et sa
mère et sa grand-mère, car les FOLLET sont
très riches, alors que «
nous
nous sommes
absolument dénués
de tout
! »…
Le 26
, les
frais de l’opération seront avancés par
« un ami et admirateur riche et
généreux
:
Marteau (les cartes à jouer Grimaud) »…
Les
21, 22 et 30 [mars].
Organisation logistique
du voyage que son beau-père doit faire à
Korsør. Si son « affaire judiciaire s’arrange »,
il pourra néanmoins s’abstenir de ce voyage
au Danemark, « puisqu’il est question (ah
très entre nous !) d’une amnistie dont je
bénéficierais en raison de mon engagement
volontaire 1912 – blessure – médaille etc […].
Mais on m’a tellement annoncé de choses
depuis 7 ans…qu’avant d’avoir le passeport
en main je considère que rien n’est fait »…
Mais si c’était le cas, il songerait à rentrer en
France ; ils pourraient se voir à Paris, « avec
des précautions car je suis et serai longtemps
encore
traqué
. Jalousies, résistancialisme,
etc »… Plusieurs courriers évoquent son ami
François
LÖCHEN
, un pasteur français installé
à Copenhague ; le 1
er
juin ce dernier part
pour Sidi bel Abbès en tant qu’aumônier
de la Légion Etrangère : « Nous perdons
encore avec lui un ami admirable ! »… à l’été
1951, préparatifs fastidieux du départ pour la
France.
Le 12
, « nous nous débattons ici
sans
aucune aide de personne
»… Les prochains
courriers sont distribués en poste restante à
Menton : « Je ne suis pas
clandestin très en
règle
au contraire mais
très discret
– je n’écris
à personne sauf à vous »…
Le 26.
« Dans le
Midi on nous avait fit mille
promesses
à
présent devant la réalité : dégonflage, chichis,
faux-fuyants. La comédie qu’on nous joue
partout depuis
10 ans
! »… Son arrivée à Paris
est prévue début septembre, où Lucette a
des rendez-vous médicaux…. Rencontrant
des difficultés pour se loger, il se montre
extrêmement préoccupé par tous ces soucis
matériels, et « il faut que j’abatte encore
un travail énorme pour avoir un manuscrit
prêt. Et il le faut ! »…
Le jeudi
. « Voici que
les événements se précipitent. Monnier me
téléphone de Paris m’annonçant sa venue
ici avec un contrat de la NRF et un chèque
de 5 millions (cinq) – Tout beau ! Mais les
contrats d’éditions sont les plus fallacieux
du monde – Je veux l’examiner à la loupe.
Enfin mettons que cela soit acceptable ». Il
fera encaisser le chèque au nom de Jules et
le prie de conserver cet argent par-devers
lui, « puisque mon affaire n’est pas réglée
encore avec les douanes »…
On joint 17 L.A.S. de Lucette Destouches
à son père Jules Almansor et sa seconde
épouse (née Fanny de Azpeitia), mai 1950-
mai 1951 (75 pages in-fol.), très intéressante
correspondance sur leur vie au Danemark,
et les préparatifs du retour en France.
Plus deux tapuscrits ronéotés de Céline :
Réponses aux accusations formulées contre
moi par la Justice française au titre de
trahisons
, et
Réponse à l’exposé du Parquet
;
3 photographies de Jules et Fanny Almansor ;
2 l.a.s. de Thorvald
MIKKELSEN
; quelques
récépissés de mandats et 3 factures.
Bibliographie
: G. Richard, E. Mazet J.-P.
Louis,
Dictionnaire de la correspondance
de Louis-Ferdinand Céline
, p. 26.